Commentaire de Christian Labrune
sur Savoir croire


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Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2018 00:08

René Descartes rappelle dans l’introduction au « Discours de la méthode » que chacun mesure sa raison dans la mesure de la sienne. Chacun se targue de posséder suffisamment de raison dans la mesure qu’il ne juge qu’avec elle. Si vous refusez le fait que vous croyez ou ayez la possibilité d’avoir tort, alors vous vous refermez sur vous-même. L’obsession du succès de l’ego s’oppose à l’entendement de ce Monde.

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Ce qui est écrit là n’a aucune espèce de sens. Descartes considère que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », et le bon sens, c’est la raison. Descartes, père du rationalisme moderne, est tout à fait à l’opposé de la croyance et de la foi. Les Méditations métaphysiques de 1674 commencent par le doute hyperbolique. Il ne sait pas s’il y a un monde. Il ne sait pas s’il existe, il n’est sûr de rien jusqu’à l’expérience du cogito : « Je pense, je suis, cela est indubitable ». C’est la reprise, un peu modifiée, du « cogito ergo sum » déjà présent dans le Discours de la méthode de 37.

Si Descartes, instruit des difficultés rencontrées par Galilée, pose la nécessité de séparer la philosophie et la religion et semble, par là, rejoindre le fidéisme d’un Montaigne, c’est seulement par prudence, et les cartésiens ne s’y seront jamais trompés.


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