samedi 15 décembre 2018 - par Yann Esteveny

Savoir croire

Tout homme doit savoir en quoi il a foi.
Cette phrase sonne comme une évidence mais fournir une réponse conséquente demande à chacun beaucoup d’effort et autant de bonne foi. Si vous ne vous sentez pas de taille pour cette aventure, vous pouvez abandonner dès à présent cette lecture. Pour les autres, j’espère montrer que la méconnaissance personnelle de sa foi est une des raisons du délitement de la France et de ses habitants. Si vous avez pour dogme eschatologique et rationaliste que sur Terre la Foi sera détruite par la Raison à la fin des temps, alors vous pouvez également vous épargner cette lecture. Si en revanche pour vous, les siècles de questionnements sur la Foi par des générations successives d’hommes et de femmes ne sont pas à mettre dans les poubelles de l’Histoire suite à l’arrivée « providentielle » des Lumières de la Raison, alors nous pouvons continuer.

La foi excessive en la raison conduit au rationalisme et l’esprit est alors abandonné à lui-même. René Descartes rappelle dans l’introduction au « Discours de la méthode » que chacun mesure sa raison dans la mesure de la sienne. Chacun se targue de posséder suffisamment de raison dans la mesure qu’il ne juge qu’avec elle. Si vous refusez le fait que vous croyez ou ayez la possibilité d’avoir tort, alors vous vous refermez sur vous-même. L’obsession du succès de l’ego s’oppose à l’entendement de ce Monde.
La Raison partagée enchante les hommes car elle peut les relier positivement dans le vrai. Dans les lettres très respectueuses échangées entre Blaise Pascal et Pierre de Fermat en 1654, les deux hommes partagent leurs découvertes sur un problème de jeu initiant le champ des mathématiques combinatoires. Leurs lettres soulignent autant le bonheur de toucher une vérité que de partager un résultat scientifique et un raisonnement. Des concepts communs aux mathématiques probabilistes et à la foi sont là : valeur, espérance, vérité, preuve, raisonnement. Des réflexions sur la propriété des biens joués, la fortune, le hasard, l’incertitude et l'équité suscitent d’autant plus l’intérêt pour Blaise Pascal dans ce problème de circonstance.

Malheureusement la raison n’est pas toujours tenue par des esprits aussi droits. L’homme par l’usage de sa raison masque ses croyances sous les couches de savoir et de raisonnement. Ce n’est pas la raison qui est maligne mais l’homme qui est faible. Dans le problème de jeu évoqué, un homme sans autant de foi que Pascal aurait usé de sa raison pour s’enrichir ou s’enorgueillir mais grâce à sa vertu c’est l’exact opposé qu'il se produit. La Raison a été sacralisée par les Lumières et la Révolution française. Au final, aujourd’hui la raison qui domine est celle du plus riche matériellement et toujours la plus conforme à ses intérêts. Les incertitudes de la foi sont vues par le totalitarisme de la raison comme de la faiblesse.

Une bonne question que l’on doit se poser dans la vie est la suivante : « Avons-nous honte de notre foi ? ». Si vous considérez négativement la Foi comme un espace que notre Raison n’a pas su maitriser alors vous demeurez dans la frustration des limites de votre finitude et de votre raison. En revanche, si vous acceptez que nous vivons de foi qui s’appuie sur de la raison, vous vous réconcilierez avec vous-même et le monde. Les zones que nous ne parvenons pas à explorer avec notre raison sont les plus importantes. La connaissance n’est pas un état inné et notre condition humaine ne nous permettra pas de tout apprendre. Il faut donc composer avec notre foi. Nous passons alors le relais du savoir à d’autres et nous nous appuyons sur eux : nous nous en remettons à l’autre. Par conséquent, travailler sa foi en pleine conscience est une activité humaine noble. L’interroger, la questionner, permet de l’enrichir, la consolider voire de la modifier. Quelque fois il est nécessaire de remettre en cause l’ancienne foi quitte à se bouleverser l’âme comme l’a fait Augustin d’Hippone.

Quelle foi adopter ?
Il y a la foi du charbonnier qui est crédulité d’un homme simple, qui croit sans examen tout ce que l’Eglise enseigne. Il y a la foi évoqué dans le « Livre des Hébreux » au Chapitre VI. Il y a la foi passive dans les horoscopes, la publicité, les comédiens, les journalistes des puissances de l’argent. Mais il y a aussi la foi dans les institutions de la République maçonnique, la laïcité, la démocratie de spectacle, les droits de l’homme de la civilisation porteuse des lumières de la raison du genre humain qui masque avec ses écrans technologiques et ses beaux discours la religion barbare du Veau d’or et des princes des ténèbres de ce monde. Beaucoup ont une foi à l’image fournie par cette Matrice sans même avoir conscience de cette foi. Et devant cette société de spectacle qu’évoque bien Guy Debord, l’image de la matrice devient but et fin. L’image matricielle masque le vrai tout en devenant objet d’idolâtrie inconsciente. Le mythe de la caverne de Platon s’est numérisé mais demeure. De vos téléviseurs, vos radios, vos écrans, les medias relaient les « célébrités de spectacle » ou des « clowns politiques » insignifiants, des publicités ou des musiques afin de vous dégrader et vous déconnecter du réel. Prenons l’exemple de l’ipod objet de vénération matérielle. Il connectera vos yeux et votre esprit à ce monde virtuel mais il ne vous permettra jamais d’être présent : être ici et maintenant avec le Cosmos, la Nature, les animaux et les hommes créés par Dieu. N’étant pas présent, vous ne relierez jamais votre esprit à l’Etre, au Logos et à la Vérité. Vous ne pouvez construire une foi solide. La Révolution Française vous a séparé de Dieu, la révolution industrielle de la Nature mère nourricière, la révolution sexuelle de l’Amour et la révolution numérique vous séparera du Réel.

Aux scribes et aux pharisiens qui ont enlevé aux peuple les clés de la connaissance sont venus se rajouter les medias asservis aux puissances de l’argent exigeant votre foi dogmatique dans la Matrice du mensonge. Tout infidèle à leurs idoles de fange reçoit l’anathème du qualificatif « théoricien du complot », d’appeleur à la haine, de négationnisme... Il y a pourtant bien un complot, il est contre Dieu et mené par le grand négateur : Satan. A vous de savoir si vous êtes sur le bon chemin ou si les intimidateurs ont eu raison de vous. A vous de savoir si vous avez la foi ou si vous ne l’avez pas. Dans les cahiers de Maria Valtorta de 1943, le réveil peut s’apparenter à cela : « En voyant s’écrouler les idoles de fange que vous avez érigés à la place du vrai Dieu, vous saurez que vous avez adoré des choses immondes et vous n’aurez plus la foi. Foi en rien. Ni dans le vrai, ni dans le faux. »

L’exercice de la foi est une épreuve humaine car elle nous renvoie à notre finitude, déstabilise "psychologiquement" intimement et nous place devant des faits à comprendre mais d'abord à accepter. Quelqu’un d'agressif dira ceci : "C'est ce que tu crois" révélant l'aspect intime du croyant et de la relativité de sa foi. Pour quelqu’un de croyant cela ne pose aucun problème à entendre. Oui, je crois et cela a une dimension intime et personnel. Mais cela prend une dimension scandaleuse pour un esprit non croyant qui recherche la majorité démocratique raisonnable. Le nombre devient un objet d’argumentation : si je pense comme les plus nombreux alors je suis dans le vrai, j'ai la majorité et si possible encore scientifique, journalistique, ou d’une autre autorité que la Matrice fournira. Ce n'est pas de la raison, c’est une foi à la majorité mais surtout c’est du copiage. Quand vous étiez enfant, peut être vous a-t-on encouragé à penser par vous-même en vous guidant. Dans la vie soit vous jouez le jeu de penser, de vous interroger et d'apprendre soit vous copiez mais vous obtiendrez une copie de l'air du temps et votre vie aura la valeur d'une feuille morte. Soit vous avez la foi soit vous vivez en mort-vivant.

La quête de la foi révèle ce que nous sommes en mesure d'entendre, de comprendre, d'ignorer...La foi est un équilibre psychique d'ouverture au monde dans le rapport du moi au monde. Si vous n'avez pas une foi, vous ne pouvez vous émerveillez, regarder, apprendre et découvrir. La philosophie nous restreint à un sujet pensant. La philosophie de la foi c'est penser sans être, spéculer sans s'impliquer dans l'existence. L’idolâtrie du savoir et de la connaissance vous fait courir un danger comme celui du savant Faust du conte de Goethe. De même, le serpent va raisonner Eve pour l’inciter à accéder aux fruits de l’arbre défendu de la connaissance du Mal. Sans foi, vous n'avez pas l'humilité de l'ignorance qui permet d'apprendre. Quant à l’agnosticisme il ne vous permettra pas de faire trois pas dans ce monde car ces pas seront injustifiables sans recourir à la foi. Au final, vous n’irez pas loin dans votre vie.

La foi est une attitude intérieure par laquelle on croit avec un réel engagement et un assentiment plus ferme que la simple croyance. Elle se fonde sur un témoignage. « Ma foi est ma synthèse » dit Marc Nédoncelle. La foi comporte un engagement qui doit orienter l’être tout entier. L’activité philosophique de l’esprit peut être une préparation rationnelle à la foi. Mais la foi franchit l’espace entre l’homme pensant et Dieu. Frédéric Morren écrit « En effet, tout chrétien sait (ou devrait savoir !) que l'adhésion de foi repose sur trois piliers, la grâce, la volonté libre et la raison ». Dans la perspective catholique, l’assentiment de la foi est décrit comme une adhésion de l’intelligence, mue par la volonté, sous l’action illuminatrice et inspiratrice de la grâce. La grâce est un don proposé et reçu, la volonté un consentement personnel et libre, l’intelligence une connaissance.

La foi est une construction personnelle et fragile. Jésus offre du temps et respecte ses disciples dans leur long cheminement intérieur autour du lac de Tibériade. De nombreuses pages des Evangiles présentent des rencontres, des paraboles, et parfois des miracles qui sont tout un enseignement afin d'éveiller doucement ceux qui se donnent la peine de chercher et d'écouter. La sensibilité dans notre foi nous est propre et les premiers apôtres et disciples montrent chacun de grandes différences en ce domaine. Les malheurs et difficultés qu’ils croisent permettent parfois d'être plus ouvert et aide à construire une foi en lui fils de Dieu. Rien à voir avec la foi de spectacle des « Je suis Charlie » bâtie sur le terrorisme émotionnel de contrefaçon et le dogme sacré de « Charlie Hebdo= liberté d’expression ».

Humainement, l'honnêteté vous est indispensable. Sans honnêteté, vous ne serez capable d'entamer un cheminement vers la recherche de la vérité car vous serez toujours à vous mentir. Finalement vous demeurerez prisonnier de vous même. La foi est une affaire personnelle. Comme elle est humaine, il est possible que nous nous méprenions. C'est pour cela qu’il faut la bâtir avec l’assemblée marchant comme nous devons le faire dans la droiture : l’Eglise.

La foi est le tuteur de l’âme et l’inconscience en ce domaine est une réelle perdition.
Maria Valtorta révèle cela avec plus de beauté et de simplicité :
« Celui qui possède la foi possède le chemin de vie. Celui qui sait croire n’erre pas »



46 réactions


  • Arogavox Arogavox 15 décembre 2018 22:29

     « Si vous refusez le fait que vous croyez ou ayez la possibilité d’avoir tort, alors vous vous refermez sur vous-même. L’obsession du succès de l’ego s’oppose à l’entendement de ce Monde.
    La Raison partagée enchante les hommes car elle peut les relier positivement dans le vrai. »


    Un modeste angle de lecture de ceci passe par ce questionnement :

     le raisonnement humain est-il réduit aux capacités théoriques d’une « machine de Turing » ? ... jonglant avec des postulats « vrais » ou « faux » selon la logique binaire.

     ... ou bien la faculté de penser humaine inclue-t-elle aussi des vertus associées aux « qubits » des calculateurs quantique ? ... avec des superpositions d’états ; des éléments de conscience floue, entre le vrai et le faux, des phénomènes d’intrication impactant ces éléments ?


     Un a priori intuitif ne laisse-t-il pas envisager que les décisions de la vie courante sont presque toujours réalisées à partir de spéculations combinant des postulats (croyances ?) qu’il est la plupart du temps impossible de décréter vrais dans un absolu.

     (exemple : demain matin, j’irai marcher.  ?

     il faut que demain se produise : foi dans l’invariabilité de certains principes physiques ;

    il faut aussi que demain je sois encore vivant : foi en ma bonne étoile ; etc ...) 

     La capacité du vivant à élaborer des pensées pertinentes n’est-elle pas avant tout une capacité à brasser non pas des monades (vrai/faux) de l’ordinateur classique, mais plutôt des incertitudes et des abstractions-foi ?


    D’où en tous cas la pertinence d’une conscience de la nécessité vitale d’une foi-humilité évitant de trop ignorer ses ignorances



  • Christian Labrune Christian Labrune 15 décembre 2018 23:55

    Tout homme doit savoir en quoi il a foi.
    Cette phrase sonne comme une évidence

    =============================================
    à l’auteur,

    Ca commence bien mal ! Plus de vingt-cinq siècles d’activité philosophique ont surtout fait apparaître que toute pensée en quête de la vérité commence par le travail de l’esprit critique, et donc par le scepticisme !

    Un penseur du XIe siècle, quoique chrétien, Anselme de Cantorbery voit bien que la foi sans la raison ne peut pas tenir debout. D’où sa formule bien connue : Fides quaerens intellectum (la foi en quête de l’intelligence). Sans cette activité de la raison, on tombe dans la foi du charbonnier qui conduit aux plus imbéciles des fanatismes - dont les islamistes nous ont fourni maints exemples !


    • Balkanicus 16 décembre 2018 00:00

      @Christian Labrune

      Votez miss concoillotte !!! Tapez 9 au 3680 !!!!


    • rogal 16 décembre 2018 11:01

      @Christian Labrune
      L’auteur joue là sur la confusion foi-croyance.
      Il va de soi que.l’on croit en certaines choses, par exemple qu’il y a un dieu semblable à celui de la Bible, ou, au contraire, qu’il n’y en a pas. À moins d’être parfaitement pyrrhonien.
      La foi, c’est autre chose, comme le précise l’article. (J’ignore d’ailleurs en quoi ça consiste exactement.) Il y aurait donc « évidence » pour certains mais pas pour tous.


    • Samson Samson 16 décembre 2018 11:32

      @Christian Labrune
      « Fides quaerens intellectum (la foi en quête de l’intelligence). »

      L’auteur dit-il autre chose ???

      Si la rationalité participe à la foi - ou à toute démarche d’intelligence du monde -, le rationalisme en est la négation. Les champs du réel étant infiniment plus vastes que ce que peut en appréhender la rationalité, se borner aux étroites œillères qui la limitent pour déterminer le « vrai » revient à fauter contre l’esprit.


    • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2018 11:35

      @Christian Labrune

       
      je voulais faire la même remarque. 
       
      Toute la puissance des églises est bâtie sur un paradoxe : Dieu, tant qu’on ne l’a pas vu, on ne peut pas soutenir qu’il n’existe pas.
       
      Deux citations :

      « Tout discours sur dieu qui n’est pas d’adoration est vain » 
       
      « Les gens qui parlent beaucoup de la foi et de Dieu m’ont toujours paru suspects. » Georges Brassens
       


    • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2018 11:52

    • Samson Samson 16 décembre 2018 11:57

      @rogal
      Absolument !
      La foi relève en dernier ressort de la grâce !
      Relevant du « transcendant », la grâce est donnée, ou pas !
      Faute d’en être touché, difficile effectivement de savoir ou d’imaginer en quoi elle peut consister !
      Si elle participe de l’évidence et de la certitude intime pour celui ou celle qui en est « touché », elle est totalement irréductible à la rationalité et reste donc profondément incompréhensible pour celui ou celle qui ne l’a pas été !


    • Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2018 12:06

      Si la rationalité participe à la foi - ou à toute démarche d’intelligence du monde -, le rationalisme en est la négation.

      =====================================
      @Samson

      Ce que vous écrivez n’a aucun sens. De quoi le rationalisme serait-il la négation quand vous écrivez qu’il « en » est la négation ? La négation de la foi ? de la rationalité ? de l’intelligence du monde ?
      Pour appréhender la vastitude des « champs du réel », si tant est qu’il existe une « réalité », vous allez peut-être nous expliquer que la révélation biblique ou coranique est plus efficace et pertinente que les grandes avancées du XXe siècle en quête aujourd’hui d’une théorie de grande unification ?
      Je voudrais bien savoir ce que la foi religieuse pourrait vous permettre de comprendre aux pulsars, aux trous noirs, à la gravitation. Toutes choses dont elle n’aurait même jamais pu entendre parler sans la physique moderne, laquelle est est l’aboutissement d’une démarche de connaissance des plus rationnelles.
      Apparemment, vous vivez encore au VIIe siècle, et vous n’allez pas tarder à nous expliquer que la terre est plate. Voir ici :
      http://resistancerepublicaine.eu/2016/09/02/la-terre-est-plate-agregee-mais-musulmane/


    • Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2018 12:22

      La foi, c’est autre chose, comme le précise l’article.

      (J’ignore d’ailleurs en quoi ça consiste exactement.)

      ---------------------------------------------
      @rogal
      Et ça ne vous dérange pas qu’on utilise des mots dont on ne peut même pas définir le sens !!!
      Husserl s’est attaché à essayer de mettre un peu d’ordre dans tout ça. Il existe bien une foi perceptive. Quand j’étale de la confiture sur les tartines du petit déjeuner, je ne me demande évidemment pas si les tartines, le couteau à tartiner, le pot de confiture et moi-même, nous existons vraiment. Je fais « comme si ». Du point de vue d’une approche rigoureuse du « réel », j’ai tort. Il faudrait « suspendre la thèse du monde » (épochè) pour ne pas tomber dans un matérialisme ridicule et primaire. La foi perceptive, nécessairement, est de l’ordre d’une illusion naïve qu’il convient de critiquer et de dépasser. En revanche, faire de cette attitude naïve et primaire une positivité, c’est vraiment le comble de l’imbécillité.


    • Gollum Gollum 16 décembre 2018 12:32

      @Samson

      elle est totalement irréductible à la rationalité et reste donc profondément incompréhensible pour celui ou celle qui ne l’a pas été !

      Argument bidon. Que faites vous de ceux qui ont été touchés par la foi et qui après une enquête plus approfondie se sont aperçus que celle-ci était basée sur du vent ?

      Ces gens là ont les deux points de vue en mémoire et comprennent très bien de quoi il en retourne.


    • Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2018 12:32

      ADDENDUM

      Anselme de Cantorbery voit bien que la foi sans la raison ne peut pas tenir debout. D’où sa formule bien connue : Fides quaerens intellectum
      ...............................................................
      Il convient d’ajouter que si l’entreprise d’Anselme de Cantorbery de démontrer rationnellement l’existence de Dieu (preuve ontologique), est fort intéressante du point de vue de l’histoire des idées, elle n’en aboutit pas moins à résultat qui ne tient pas debout dès lors qu’on met en oeuvre des moyens d’analyse du langage articulés aux exigences d’une logique un peu plus sophistiquée que celle de l’époque. Emmanuel Kant a parfaitement démontré l’absurdité de l’argument ontologique, et il serait aussi absurde aujourd’hui de s’en réclamer que d’envoyer à l’Académie des Sciences un mémoire qui se proposerait de résoudre la quadrature du cercle.


    • Samson Samson 16 décembre 2018 12:53

      @Gollum
      La foi est totalement irréductible à la rationalité dans la mesure où elle est conditionnée par la « grâce », qui est profondément irrationnelle mais fonde la certitude intime.

      Pour la personne touchée par la « grâce », la foi se déduit logiquement et tout aussi logiquement, elle n’est que vent pour la personne qui n’a pas été touchée par la « grâce ». smiley


    • Sozenz 16 décembre 2018 13:40

      @Christian Labrune
      Tout homme doit savoir en quoi il a foi.

      la vérité commence par le travail de l’esprit critique, et donc par le scepticisme !

      je ne vois pas l incompatibilité des deux .

      si durant toute votre vie , vous cheminiez en acceptant de garder les yeux ouverts ; votre confiance va se modifier pour trouver une stabilité qui deviendra La foi qui vous permettra de passer au delà des apparences , des illusions , des leurres de la vie .
       savoir en quoi nous avons foi permet de se tenir droit , d affronter les embuches pour comprendre ce qui se cache derrière .
       la Foi est un pillier incontournable.
      la Foi est l ouverture à ce qu apporte la Vie . et accepter d en voir les rouages .

      La foi est difficile a construire , car meme si on pense que notre foi est solide comme du roc apres de multiples expériences nous indiquant qu’ avoir la Foi n est pas n importe quoi , lors des épreuves , il s immisce des doutes . un manque de confiance en la Vie en Dieu . jusqu’ à ce que cette Foi devienne inébranlable

      comprendre cette foi et la vivre est le plus beau cadeau que l on puisse recevoir .

      et comme il est dit . on voit aussi la patience divine qui nous est offerte pour acquérir cette Foi. car elle ne se fait pas par la force , mais par la libre acquisition et le libre arbitre .
      Nous n imaginons pas la chance que nous avons de cette bienveillance face à nos faiblesses .


    • Samson Samson 16 décembre 2018 14:49

      @Christian Labrune

      "Ce que vous écrivez n’a aucun sens. De quoi le rationalisme serait-il la négation quand vous écrivez qu’il « en » est la négation ? La négation de la foi ? de la rationalité ? de l’intelligence du monde ?« 

      L’irrationnel participe de notre quotidien et détermine bien plus notre réalité individuelle que les quelques Lumières extraites du monde par la rationalité, auxquelles il reste par définition largement inaccessible.
      Le rationalisme est la négation tant de la foi que de toute intelligence profonde du monde dans le mesure ou il réfute idéologiquement pour »vrai« tout ce qui — nonobstant le témoignage des sens ou toute forme de ressenti ou d’expérience individuelle — n’est pas logiquement démontrable ou expérimentalement reproductible. Ce qui lui interdit l’accès à l’immense champs des réalités qui persistent à y échapper !

       » ... vous allez peut-être nous expliquer que la révélation biblique ou coranique est plus efficace et pertinente que les grandes avancées du XXe siècle en quête aujourd’hui d’une théorie de grande unification ?"

      Ni plus, ni moins, à chacun son référentiel ! Toute la question revient à mon sens à — en toute honnêteté et cohérence avec soi-même — élaborer sa propre réalité, sa propre intelligence du monde, quel que soit le référentiel choisi ou reçu et - comme mentionné plus bas - à respecter le vécu de l’autre dans sa profonde et inaliénable altérité, ... ce qui apparaît manifestement tout aussi absolument intolérable pour le fanatique religieux que pour le rationaliste rabique et/ou obtus, que j’ai personnellement l’heur de ranger dans le même sacsmiley

      Pour rappel, la rationalité scientifique reste confinée et ne peut s’exercer qu’à l’intérieur des quelques actuelles constantes physiques qu’elle détermine et qui la limitent en retour, soit le Big-Bang, la vitesse de la lumière, le zéro absolu, la constante de Planck, ....

      A noter que la notion même de Big-Bang, élaborée par le chanoine Georges Lemaître, n’est jamais que l’avatar astro-physique de spéculations rabbiniques sur le premier verset de la Genèse et le graphisme de la lettre Aleph, comme dans un autre registre la notion du A barré semble en être l’avatar lacanien, ... smiley

      En vous saluant bien ! smiley


  • Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2018 00:08

    René Descartes rappelle dans l’introduction au « Discours de la méthode » que chacun mesure sa raison dans la mesure de la sienne. Chacun se targue de posséder suffisamment de raison dans la mesure qu’il ne juge qu’avec elle. Si vous refusez le fait que vous croyez ou ayez la possibilité d’avoir tort, alors vous vous refermez sur vous-même. L’obsession du succès de l’ego s’oppose à l’entendement de ce Monde.

    =====================================

    Ce qui est écrit là n’a aucune espèce de sens. Descartes considère que « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », et le bon sens, c’est la raison. Descartes, père du rationalisme moderne, est tout à fait à l’opposé de la croyance et de la foi. Les Méditations métaphysiques de 1674 commencent par le doute hyperbolique. Il ne sait pas s’il y a un monde. Il ne sait pas s’il existe, il n’est sûr de rien jusqu’à l’expérience du cogito : « Je pense, je suis, cela est indubitable ». C’est la reprise, un peu modifiée, du « cogito ergo sum » déjà présent dans le Discours de la méthode de 37.

    Si Descartes, instruit des difficultés rencontrées par Galilée, pose la nécessité de séparer la philosophie et la religion et semble, par là, rejoindre le fidéisme d’un Montaigne, c’est seulement par prudence, et les cartésiens ne s’y seront jamais trompés.


    • Balkanicus 16 décembre 2018 00:10

      @Christian Labrune

      Sms .... tapez 9 au 72500


    • rogal 16 décembre 2018 11:04

      @Christian Labrune
      D’accord avec votre lecture de Descartes (1641 ?) et avec votre jugement sur l’article. L’auteur ferait mieux de s’en tenir à ce qu’il connaît vraiment.


    • Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2018 11:45

      ERRATUM
      Les Méditations métaphysiques de 1674

      De 1647 et non 74 ! J’ai interverti les deux chiffres, et on l’aura probablement compris. Excuses.


    • rogal 16 décembre 2018 12:09

      @Christian Labrune
      1641 en latin, 1644 en français ; mais peu importe ici.


  • Christian Labrune Christian Labrune 16 décembre 2018 00:20

    à l’auteur,

    Votre publicité pour Dieu (j’espère qu’il vous paie confortablement) est tout à fait hors de saison et fait très clairement apparaître que cette sinistre entité ne peut exister que pour des esprits très confus et qui ne savent même pas de quoi ils parlent.

    « Dieu, s’il savait, serait un porc », disait le très mystique Georges Bataille.

    Et l’Immaculée Conception, qui m’est apparue encore cette semaine, comme tous les mercredis, dans la grotte des Buttes-Chaumont, me confiait encore :

    « Qu’il aille se faire foutre, ce sale violeur ». Apparemment, elle n’a toujours pas digéré le fait d’avoir été engrossée par le Saint-Esprit. J’avoue que je la comprends un peu.


    • @Julien S & JC Blue rage

      Quelques soient les temps, les circonstances et les acceptions possibles et variées, c’est surtout l’apparence qu’« elle » prend qui compte !


    • Samson Samson 16 décembre 2018 22:00

      @Christian Labrune

      « Dieu, s’il savait, serait un porc », disait le très mystique Georges Bataille.« 
      J’ai lu aussi mais au contraire du vôtre, son point de vue m’est apparu éminemment respectable : il ne cherche ni à insulter, ni à se rassurer sur la pertinence de son propre ressenti en cherchant à nier toute forme d’altérité. Il exprime tout simplement la sienne, et de manière particulièrement impressionnante !

       »« Qu’il aille se faire foutre, ce sale violeur ». Apparemment, elle n’a toujours pas digéré le fait d’avoir été engrossée par le Saint-Esprit."

      Révisez vos classiques ! Il ne s’agit en l’occurrence pas du Saint-Esprit, mais de l’archange Gabriel, soit pour qui sait lire n’importe quel mâle, Gabriel étant associé en Kabbale à la Sephiroth GEBURAH, correspondant notamment au principe de la force virile, soit indifférenciée quand au géniteur !

      Ce qui, si même je ne vois pas l’utilité d’en faire un dogme, n’ôte rien au mythe de l’Immaculée Conception, la Sainte Vierge Marie figurant en toute logique l’avatar chrétien de Notre Dame, la Terre-Mère, ou quel que soit le nom qu’on lui donne.

      Et personnellement, je n’éprouve aucun doute sur le fait qu’elle a bien pris son pied ! smiley


  • Samson Samson 16 décembre 2018 00:22

    Beau !

    Bravo et merci infiniment, tant pour le fond que pour le style !

    Si comme vous l’écrivez, « l’assentiment de la foi est décrit comme une adhésion de l’intelligence, mue par la volonté, sous l’action illuminatrice et inspiratrice de la grâce », l’adhésion de l’intelligence, mue par la volonté mène - hors « foi du charbonnier » - logiquement et en toute rigueur à l’athéisme pour qui n’est pas, selon les insondables desseins de la Providence, touché par la Grâce.
    La logique mène donc à deux positionnements au monde profondément antithétiques et irréconciliables, sinon dans le profond respect du vécu de l’autre et de son inaliénable altérité.

    En vous présentant mes respectueuses et très cordiales salutations ! smiley


    • Yann Esteveny 16 décembre 2018 11:59

      Message à avatar Samson.

      Merci pour vos chaleureux encouragements.
      La Grâce est un don de Dieu qu’il nous appartient de savoir accepter. Savoir accepter un don n’est pas simple car il nous rend moralement redevable et rappelle notre pauvreté. En acceptant le don de Dieu, nous pouvons également régir notre vie et la partager sur cette générosité.
      A l’opposé du don de Dieu qui est fait pour grandir l’homme, il y a le prêt matériel à intérêt pour l’endetter et l’avilir. Le livre de Jérémie en parle déjà. Aujourd’hui en France, le bankster a remplacé le clergé et Mammon a remplacé Dieu. Certains gilets jaunes ont bien compris que la racine de leur problème de fin de mois est beaucoup plus profonde et pose une question fondamentale de confiance.

      En vous souhaitant d’excellentes fêtes de Noël !


    • Francis, agnotologue JL 16 décembre 2018 12:14

      @Yann Esteveny
      @Samson,
       
       Les mots ont un sens : ne réduisez pas le sens de ce mot à celui qu’il a dans l’expression "État de grâce’’.
       
      La grâce est à la fois le contraire de l’ennui et de la contrainte.
       
      « La grâce imite la pudeur comme la politesse imite la bonté  » Joseph Joubert
       
       C’est pourquoi la foi authentique doit demeurer secrète ou à tout le moins discrète. A l’opposé du prosélytisme et de l’extrémisme, donc.


  • LE train se prend EN MARCHE ICI & AUJOURD’HUI seulement !

    Présentez vos billets ...d’embarquement... de doléance... de dupe, au choix.

    Tout sera au même prix... mais pas avec les mêmes conséquences !


    • @Spice de Nono le Robot aristochatcratique

      Départ du Train à 17h00 pétantes.

      Arrivée à destination vers 18h15 !

      Vous pourrez suivre son parcours sur TF1.

      Vous aurez ainsi la primeur du résultat comme la planète entière (soyons modeste, le continent dans un premier temps) en direct à la télé.

      Vous mesurerez les conséquences implicites mais tout aussi directes, dans votre chair, dans vos porte-feuille et dans vos cœurs ici même, au fil du temps !

      Bonne journée oubah !


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 décembre 2018 10:29

    Merci pour cet article. L’horoscope n’a rien à voir avec l’astrologie. Rappelons-nous le fameux rêve de Descartes qui a tant à nous dire. Redistribuant si je puis dire toutes les cartes de son discours. Trois songes de Descartes : http://singulier.info/rrr/2-rdes1.html. Je crois à la force et l’enseignement des rêves....et cela me suffit amplement à poursuivre mon chemin. Malgré l’atmosphère noire des temps présents, mes rêves sont clairs, joyeux. Le monde vu de l’intérieur n’a rien à voir avec la réalité matérielle extérieure. C’est la flamme que nous transportons en nous. L’autre, n’éclaire RIEN.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 décembre 2018 10:42

    Dans l’astrologie, la notion de bien et de mal est absente. Juste une fausse impression de mal-être ou de bien-être qui comme dans la Caverne de Platon n’existe que dans la tête. Le mal peut être une porte qui ouvre vers la lumière et le bien : une fermeture. La véritable lumière est intérieure et ne nous quitte jamais. 


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 décembre 2018 10:52

      Cette nuit j’ai rêvé d’enfants barbotant dans une mer turquoise. Et pourtant, les infos n’ont rien à voir avec ce qui se passe dans l’actualité. Comme quoi, nous avons la possibilité psychique de mettre un pare-feu....


    • Shaw-Shaw LOVE coming to town 16 décembre 2018 10:55

      @Pommé de Pain83

      Ce soir, fiston !


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 décembre 2018 10:55

      @Pommé de Pain83

      Mer, mère. La mienne est née le 2 septembre 1934. Je la sais heureuse sur son nuage de chantilly dans le ciel et cela me ravit. Tant pis si les gens ont la rage. Je ne rentre pas dedans. 


    • Shaw-Shaw LOVE coming to town 16 décembre 2018 11:00

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.

      Je suis assez d’accord, cet Universitaire se devait surement de ne laisser une empreinte que des plus modestes dans l’histoire tout autant que dans la mémoire collective...

      ...même s’il a pourtant écrit de sa propre plume plus d’une 50aine de Constitutions de Pays africains.

      ... mais en même temps il n’a pas fait grand chose pour se rappeler à la mémoire de mon fils le plus brillant/bruyant/brillant ( smiley smiley smiley smiley smileysmiley -> jusqu’à 18h15 je fais tout ce que je veux, et tac tic toc !)


  • Gollum Gollum 16 décembre 2018 11:24

    Ah.. On voit qu’on est dimanche on a droit à un prêche.. smiley

    La Raison a été sacralisée par les Lumières et la Révolution française.


    Oui malheureusement. Ceci dit on se demande si dans les siècles passés on n’a pas abusé quelque peu de la croyance, de la foi, pour en arriver là... smiley

    En bref, tirer un peu trop dans un sens et le balancier vous ramènera dans l’autre..

    Mais cela prend une dimension scandaleuse pour un esprit non croyant qui recherche la majorité démocratique raisonnable.

    Ah bon ? Un non croyant recherche le démocratique ? Vous n’avez pas dû vous frotter beaucoup à Spinoza, Nietzsche... et bien d’autres en fait.

    On peut d’ailleurs retourner cette assertion comme un gant. Combien autrefois allaient la messe, à confesse, parce que tout le village le faisait et qu’avoir une attitude différente se payait au prix fort ?

    La philosophie nous restreint à un sujet pensant.

    Là encore, affirmation péremptoire : Plotin, Spinoza, etc...

    De même, le serpent va raisonner Eve pour l’inciter à accéder aux fruits de l’arbre défendu de la connaissance du Mal.


    Non. C’est l’arbre du Bien et du Mal. Lapsus manipulateur inconscient assez révélateur..

    Sans foi, vous n’avez pas l’humilité de l’ignorance qui permet d’apprendre.


    C’est, là encore, du péremptoire. Combien d’hommes de foi qui ne veulent pas apprendre parce que Dieu seul leur suffit ? On a vu ça pendant des siècles.

    Humainement, l’honnêteté vous est indispensable. Sans honnêteté, vous ne serez capable d’entamer un cheminement vers la recherche de la vérité car vous serez toujours à vous mentir.


    Et c’est bien ce que fait l’homme de foi qui écarte soigneusement tout ce qui pourrait remettre en question sa foi : théorie de l’évolution chez les bigots évangélistes américains, théorie farfelue des six jours de création, j’en passe et des meilleurs..

    Comme elle est humaine, il est possible que nous nous méprenions. C’est pour cela qu’il faut la bâtir avec l’assemblée marchant comme nous devons le faire dans la droiture : l’Eglise.


    Et voilà ! Surtout ne restez pas seul et revenez au sein de la bonne bergerie..

    Tellement bonne que les gens n’en ont plus voulu.. Et ce, à juste raison.

    L’Église s’est accaparé le spirituel le galvaudant par là même... D’où la situation d’aujourd’hui, sans spirituel aucun. Là encore, action, réaction. À trop tirer dans un sens on aboutit à son contraire.

    Celui qui sait croire n’erre pas 


    Ce n’est pas la sensation qu’on a à fréquenter les quelques bigots qui restent..

    Mais ne vous méprenez pas je déteste tout autant les rationalistes à l’âme sèche qui pullulent aujourd’hui.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 16 décembre 2018 14:00

    Quand la lumière se sépare des ténèbres, Paraclese parlait dYLI ASTER (étoile). Traduction de wiki :

    Yliaster (également connu sous le nom d’ Iliaster ou Yliastrum ) est le terme inventé par Paracelsus qui se réfère à « une matière première composée d’un corps et d’une âme ». C’est très probablement un porte-manteau du grec hyle (matière) et du latin astrum (étoile). Pour Paracelsus, l’Yliaster représentait les deux composés de base du cosmos, une matière représentant « le dessous » et les étoiles représentant « le dessus ». Paracelsus dit ceci de l’Yliaster en décrivant comment les fossiles sont piégés dans le bois :

    “En conséquence, le premier corps, l’Yliaster, n’était qu’une motte qui contenait tout le chaos, toutes les eaux, tous les minéraux, toutes les herbes, toutes les pierres, toutes les pierres précieuses. Seul le Maître suprême pouvait les libérer et les former avec une tendre sollicitude, afin que d’autres choses puissent être créées à partir du reste. [1]

    En ce sens, l’Yliaster est identique à la Prima Materia . C’est la base sans forme de toute matière qui constitue la matière première du Grand Travail alchimique.



    Celui qui ne peut se séparer de l’illusion de la matière ne peut atteindre la lumière. Il doit brûler le bois dans l’âtre.


  • carpediem carpediem 16 décembre 2018 15:43

    En ces temps de disette morale, le seul risque que nous prenons est une bonne crise de Foi, un peu de diète aux esprits supérieurs n’a jamais fait de mal à personne, franchement le repos de l’âme fait plutôt du bien au corps et comme le dit un proverbe oriental :le repos de l’âme consiste à ne rien espérer.


  •  C BARRATIER C BARRATIER 16 décembre 2018 18:41

    Si ce que l’auteur appelle la foi est une croyance, il y en a tant eu, des milliers de dieux et de déesses tous vivants puisqu’immortels....je vous les laisse

    Ces gens crédules l’étaient par ignorance ou assujettissement. Nous ne voyons pas avec nos yeux, n’entendons pas avec nos oreilles qui sont de simples récepteurs pour transmission au cerveau, qui peut parfaitement mélanger ce qu’ila dans la tête de tres fort et ce qui lui est transmis par ses sens : Jeanne entendait vraiment des voix qui n’existaient que dans sa tête, d’autres ont des visions....le cerveau toujours. Ce qu’on voit ou entend avec nos yeux ou nos oreilles peut être enregistré et peut être partagé. Pas ce qui est produit par notre cerveau.

    Il y a longtemps que j’ai trouvé un sens possible à la vie et à l’univer

    Sens de la vie,sens de l’univers

    http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=59

  •  C BARRATIER C BARRATIER 16 décembre 2018 20:11

    j« ajoute, Yann, que le titre est contradictoire, ou onsait, ou on croit.

    Les scientifiques sont prudents et SAVENT que leur savoir est provisoire. »Tout se passe comme si". Il faut être culloté pour prétendre savoir....Mais ce n’(est pas interdit ! .


    • Christian Labrune Christian Labrune 17 décembre 2018 00:31

      j« ajoute, Yann, que le titre est contradictoire, ou onsait, ou on croit.

      ==================================
      @C BARRATIER

      J’ajouterai aussi qu’il est impossible de « savoir croire ». On peut savoir ou ne pas savoir penser ; cela s’apprend, c’est par exemple l’art de la dissertation. Pour pouvoir écrire CQFD au bas d’une démonstration philosophique sans paraître ridiculement téméraire, il faut savoir organiser une argumentation, passer par bien des étapes qui s’inscrivent dans une certaine temporalité et par ces « longues chaines de raisons » dont parlait justement Descartes.

      Croire, en revanche, c’est adhérer immédiatement, d’une manière purement intuitive, à une conception préétablie, sans s’obliger à passer par un processus discursif. C’est donc, ipso facto, cesser de penser. Aucun SAVOIR, aucune technique particulière ne sont nécessaires s’il s’agit d’en arriver là.

      Credo in unum deum, dit le symbole de Nicée. Pourquoi est-ce que j’y crois si je suis chrétien ? Est-ce que je sais comment les théologiens du concile réuni par Constantin sont arrivés, ayant assimilé le néo-platonisme, et beaucoup lu Plotin, à cette curieuse formulation ? Non pas. Je le crois parce qu’on m’a dit qu’il fallait y croire parce que c’est vrai ;

      C’est comme ça que, jusqu’à l’âge de trois ou quatre ans, j’ai bel et bien CRU que le Père Noël allait descendre par la cheminée pour mettre des trucs dans mes petites godasses.


  • otc31 18 décembre 2018 15:30

    « Tout homme doit savoir en quoi il a foi. », et les femmes ho mon dieu ! Ça commence bien (je suppose que vous vouliez dire Homme, certainement un lapsus). En vous lisant il fait pas bon d’être qu’un simple non croyant. Je ne vous insulterais pas à mon tour mais je me permet de vous renvoyer la balle : 

    « Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l’intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d’un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place et de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l’obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l’au-delà, l’ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l’épouse et la mère, l’âme et l’esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré… »
    M.O.


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