Commentaire de Paul Leleu
sur Les pleurs de la biche aux abois...


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Paul Leleu 20 décembre 2018 20:33

@Aita Pea Pea

Céline ? il n’y a pas pire désabusé que les grands idéalistes (voir les grands naïfs). Faut-il avoir vraiment cru au père-noël pour en venir, par retour de flamme, à un tel désabusement ?

Céline est un digne représentant du catholique moyen perdant la foi : il passe de l’absolutisme de la foi à l’absolutisme du désabusement... Mais ce n’est pas la foi qu’il faut rejeter, mais surtout l’absolutisme, qui est une marque d’infantilité... L’âge adulte ne consiste pas à rejeter la foi (pour s’ancrer dans le nihilisme), mais à rejeter l’absolu pour s’ancrer dans le relatif... Enfin... c’est juste mon avis...

Les classiques n’ignoraient rien de la noirceur du monde, et nul n’a attendu Céline pour faire son propre voyage au bout de la nuit... Mais ce qui est le plus marquant au bout de la nuit (et presque le plus choquant), c’est que le soleil ne renonce pas à revenir, ramener sa « sale fraise de positif » dans ce désastre, dans un cycle qui nous dépasse... Vous savez, comme la joie des autres qui nous insupporte quand on est soi-même dans le chagrin... C’est là il me semble, la véritable destinée humaine...

Et toute la laideur du monde (que décrit si bien Céline), ne sera jamais que la moitié du monde...


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