jeudi 20 décembre 2018 - par rosemar

Les pleurs de la biche aux abois...

"J'aime le son du cor, le soir, au fond des bois,

 Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,

Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille

Et que le vent du nord porte de feuille en feuille."

 

JPEG

Tout le monde connaît ces vers célèbres d'Alfred de Vigny : c'est, là, le prélude d'un poème où Vigny raconte la mort de Roland, à Roncevaux... le poète évoque la tristesse, la solitude d'une biche traquée par des chasseurs.... On y perçoit toute la fragilité de cet animal, une biche...

Ce mot "biche", aux sonorités si douces, a des origines bien étranges : le terme vient, en fait, du latin, "bestia" qui désigne la bête, l'animal.

Le nom "bestia" est, donc, à l'origine de deux dérivés distincts en français, la "bête", et la "biche"...

 

On voit que le mot "biche" a connu des évolutions phonétiques importantes : la voyelle"e" s'est transformée en "i", les consonnes "st" ont évolué vers une chuintante "ch".

 

Quelle poésie dans ce mot qui n'était, au départ, que le nom d'une bête, parmi d'autres !

 

Labiale initiale, prolongée par un "i", chuintante finale pleine de douceur, et d'harmonie, le mot "biche" déroule des images de nature, de bois, de forêts...

 

Des images d'un animal gracile, à l'élégance raffinée, au charme rempli de féminité.

On entre dans l'univers des contes merveilleux de Perrault, on entrevoit des images de légéreté, de grâce...

 

Ce mot nous fait aussi percevoir toute l'importance des sonorités de notre langue : les mots "biche" et "bête" produisent des effets totalement différents : on est sensible à la douceur de la biche et on ressent la brutalité de la bête.

 

La chuintante "ch", notamment, apporte une douceur qui n'apparaît pas du tout dans le terme "bête".

Le mot a pris, d'ailleurs, une valeur affecteuse dans les expressions :"ma biche, ma bibiche, des yeux de biche".

 

Dans les contes, la biche est, souvent, une figure féminine : animal à la course légère, au caractère farouche, elle symbolise la beauté... Des jeunes filles, des princesses sont souvent métamorphosées en biches.

 

Dans la mythologie grecque, la biche était consacrée à Héra, déesse de l'Amour et de l'hyménée, et elle était associée à Artémis, la vierge chasseresse.

 

Des images de liberté, de courses dans la nature, de légèreté surgissent à l'évocation de cet animal sauvage.

On perçoit une harmonie, une finesse dans les lignes, un museau fuselé, des pattes graciles, toute l'élégance de cet animal.

 

De grands yeux doux, un pelage couleur de brun doré parsemé de blanc...

 

Tout autour, un cadre champêtre : des arbres, des bois, des taillis, de grands espaces, des étangs, une nature intacte et préservée...

La biche aux yeux pleins de douceur nous entraîne dans un univers sauvage, un monde éloigné des réalités que nous connaissons...

 

Quelle légèreté, quel charme dans ce seul nom !

 

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-les-pleurs-de-la-biche-aux-abois-125229888.html

 

Le poème de Vigny : 

https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_vigny/le_cor

 

Vidéos :

http://youtu.be/bLNxHW4ZgXE

 



73 réactions


  • Clark Kent NEMO 20 décembre 2018 10:48

    « chuintante » rime avec « ch....ante »,

    rime riche s’il en est puisque l’homophonie porte à la fois sur les première et dernière syllabes...


    • Clark Kent NEMO 20 décembre 2018 10:50

      @NEMO

      bien sûr, je pensais à un mot comme « ch...arm...ante »
      what else ?


    • rosemar rosemar 20 décembre 2018 13:35

      @NEMO

      A écouter la chanson de C Trénet :

      J’aime j’aime cet air-là
      Ce poème qui fait ma joie
      J’aime le son du cor le soir au fond des bois

      J’aime le son du cor
      J’aime le corps du son
      J’aime le sort du con le soir au fond de moi...

      J’aime le son du cor
      J’aime le corps du son
      J’aime le sort du con le soir au fond de moi...


    • Clark Kent NEMO 20 décembre 2018 14:28

      @rosemar

      je pense que vous saviez que le vers de Vigny :

      « J’aime le sON du cOR le soir au fond des bois  »

      est une contre-pétrie ?

      PS : si vous aimez le son du cor :


      Pour cette oeuvre j’aimerais bien avoir les cors de Houilles.

      Ne mouillez pas les cors.

      Ne mouillez pas les cordes du premier violon ! 

      Fouillez les cors !

      Ah ! Les cors des Pouilles !


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 20:04

      @NEMO

      « « chuintante » rime avec « ch....ante », ...rime riche s’il en est puisque l’homophonie porte à la fois sur les première et dernière syllabes... » -

      C’est drôle de voir où on en est... cette réaction incontinente à l’évocation de la puissante beauté de la biche et des vers de Vigny... réaction assez typique du blanc occidental entièrement « cool et branché », totalement « cohn-benditisé »... De ce côté, les prétendus fachos ne sont pas mieux que les gauchos : tous entièrement déracinés... (si encore les fachos étaient vraiment fachos, dans l’âme, au moins on pourrait leur trouver cette qualité « à la Vigny », cette grandeur des anciens de l’Indochine ou quelque chose).

      L’évocation de la puissante beauté vous plonge-t-elle dans un tel désarroi que vous n’ayez rien d’autre à dire ?


    • ARMINIUS ARMINIUS 21 décembre 2018 07:56

      @NEMO
      Tant qu’à faire allez jusqu’au bout de la contrepèterie :
      J’aime le sort du con, le boire au fond des soies
      Les soies étant un mot distingué pour nommer les poils, en rapport avec les soies utilisées pour la fabrication des pinceaux d’artistes...


  • phan 20 décembre 2018 12:30
    Rip Claude, Ma biche, où êtes vous ?!

  • Emin Bernar Emin Bernar 20 décembre 2018 13:46

    j’ai découvert ces vers de Vigny dans le métro il y a quelques années.

    il faut remercier la RATP pour ce qu’elle fait pour la poésie.


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 19:12

      @Emin Bernar

      mouhais... disons que la RATP (la modernité en général) a totalement détruit la poésie... et essaye de se racheter une conscience en mettant des petits bouts de poèmes dans un coin... vous remarquerez que la poésie n’a pas autant de place que les affiche de publi-merde 4m/3 ... alors doucement la RATP...

      c’est certes très émouvant de rencontrer la poésie... mais vous pourriez vous demander pourquoi vous êtes obligé de rencontrer Vigny dans le métro (et pourquoi pas dans les urinoirs ?), et pas dans une librairie ou au journal de 20h de TF1...

      On est une société tellement vérolée qu’on met nos poètes dans les toilettes publiques... et qu’on leur concède un strapontin dans le métro... c’est dire à quel niveau symbolique nous plaçons notre propre humanité (car c’est bien cela dont il est question) ...


  • aimable 20 décembre 2018 14:29

    Mon épouse jouait du cor je trouvais cela très agréable alors je lui disais toujours , j’aime le son de ton cor .


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 19:56

      @aimable

      oui... vous savez, il y a bien plus scabreux comme jeux de mots dans le même genre... Mais quand on connait le cor, sa profondeur si particulière, et sa beauté sans égale, il nous vient autre chose à l’esprit que des calembours... De même que quand on pense à la personne qu’on aime...

      les français « modernes et libres » ne connaissent pas le son du cor, il ne leur évoque rien... et comme il n’évoque rien dans leur âme, alors ils n’ont rien à dire... c’est un peu triste... j’y vois un symptôme de notre époque, un révélateur de l’état profond de notre population... Ceci dit sans agressivité contre vous... C’est une remarque générale...


    • JC_Lavau JC_Lavau 20 décembre 2018 20:02

      @Paul Leleu
      Ô Saint Hubert patron des grandes chasses,
      Toi qu’attrapais les moustiques au lasso !
      En poursuivant la limace à la trace,
      Tu l’écrasais sous ta quatre-chevaux o o o o o o !
      ...


  • JC_Lavau JC_Lavau 20 décembre 2018 14:34

    Et qu’est qu’elle oit, l’oie ?

    Elle oit ce que oit toute oie.

    L’oie oit le wouah wouah du chien qui aboie le soir au fond des bois.


  • paco 20 décembre 2018 18:04

    Bé moi quand j’entends « BICHE », je pense primo à Louis de Funes, deuxio à Franck Alamo, tertio à un copain qui a un méga barbeuk où elle rentrerait à l’aise.

    Puisque la mode est à l’enseignement transversal, foin des Lettres sans Cinéma, Musique ou Gastronomie...

    Et rajoutez y un « t » en plein centre, vous comprendrez pourquoi en vertu de l’égalité des sexes elles aussi peuvent brâmer certains soir...


    • JC_Lavau JC_Lavau 20 décembre 2018 18:16

      @paco. Bitche et bitcher, c’est connu en québécois. Mais de ce côté-ci de la Mare aux Harengs ?


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 19:19

      @paco

      « Bé moi quand j’entends « BICHE », je pense primo à Louis de Funes, deuxio à Franck Alamo, tertio à un copain qui a un méga barbeuk où elle rentrerait à l’aise. »...

      voilà où en est la race française... et ça veut faire la révolution smiley

      ...le plus drôle avec les peuples blancs, c’est qu’ils sont fiers de leur rabaissement... c’est quelque chose de très spécial... une forme de masochisme narcissique qu’il faudrait psychanalyser.... La propagande américaine a réussi à vous rendre honteux de votre propre identité...

      Jusqu’à la « liberté américaine », on n’a jamais vu aucun peuple au monde, même réduit en esclavage, rabaisser avec autant de jouissance sa propre identité et sa propre dignité... Dans un peuple non-blanc, on ne rabaisserait pas ainsi ses propres poètes...


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 19:24

      @Paul Leleu

      Après, la conversation est revenue sur le Président Poincaré qui s’en allait inaugurer, justement ce matin-là, une exposition de petits chiens ; et puis, de fil en aiguille, sur le Temps où c’était écrit. « Tiens, voilà un maître journal, le Temps ! » qu’il me taquine Arthur Ganate, à ce propos. « Y en a pas deux comme lui pour défendre la race française ! — Elle en a bien besoin la race française, vu qu’elle n’existe pas ! » que j’ai répondu moi pour montrer que j’étais documenté, et du tac au tac. — Si donc ! qu’il y en a une ! Et une belle de race ! qu’il insistait lui, et même que c’est la plus belle race du monde et bien cocu qui s’en dédit ! » Et puis, le voilà parti à m’engueuler. J’ai tenu ferme bien entendu. — C’est pas vrai ! La race, ce que t’appelles comme ça, c’est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux, transis, qui ont échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde. Ils ne pouvaient pas aller plus loin à cause de la mer. C’est ça la France et puis c’est ça les Français." L.-F. Céline  Le Voyage au bout de la nuit


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 19:40

      @Cateaufoncel3

      merci pour votre réaction (sans les fausses indignations des autres)... mais personnellement je n’ai jamais goûté Céline, justement pour ces raisons... Moi ce n’est pas pour des raisons politiques que je rejette Céline, mais pour des raisons esthétiques... Je pense que Vigny a raison, et que Céline a tort... L’un et l’autre étaient conservateurs, mais d’une façon bien différente... Le conservatisme de Vigny me convient, mais celui de Céline m’indiffère profonfément. Je trouve le pessimisme de Céline profondément narcissique et pour tout dire déjà « industriel », pop-art et « américain »...

      Vigny exprime son désabusement avec beaucoup plus de classe... sans doute ce qui différencie le militaire de l’intellectuel, l’aristocrate du bourgeois, le poète du romancier, le classique du moderne... Chez Vigny l’amertume ne dégénère pas en logorrhée, mais se gaine au contraire en plus extrême concentration ; l’amertume ne l’abat pas, mais au contraire lui fouette le sang, le virilise, et lui remonte le front, comme les embruns de la mer...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 19:45

      @Cateaufoncel3 Si on part dans Céline on a pas fini de citer ...


    • paco 20 décembre 2018 20:32

      @Paul Leleu, rigolo, si ça se trouve je suis plus foncé que vous, surtout dans mes fondements... J’attends vos 300 lignes de mépris avec délectation...


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 20:33

      @Aita Pea Pea

      Céline ? il n’y a pas pire désabusé que les grands idéalistes (voir les grands naïfs). Faut-il avoir vraiment cru au père-noël pour en venir, par retour de flamme, à un tel désabusement ?

      Céline est un digne représentant du catholique moyen perdant la foi : il passe de l’absolutisme de la foi à l’absolutisme du désabusement... Mais ce n’est pas la foi qu’il faut rejeter, mais surtout l’absolutisme, qui est une marque d’infantilité... L’âge adulte ne consiste pas à rejeter la foi (pour s’ancrer dans le nihilisme), mais à rejeter l’absolu pour s’ancrer dans le relatif... Enfin... c’est juste mon avis...

      Les classiques n’ignoraient rien de la noirceur du monde, et nul n’a attendu Céline pour faire son propre voyage au bout de la nuit... Mais ce qui est le plus marquant au bout de la nuit (et presque le plus choquant), c’est que le soleil ne renonce pas à revenir, ramener sa « sale fraise de positif » dans ce désastre, dans un cycle qui nous dépasse... Vous savez, comme la joie des autres qui nous insupporte quand on est soi-même dans le chagrin... C’est là il me semble, la véritable destinée humaine...

      Et toute la laideur du monde (que décrit si bien Céline), ne sera jamais que la moitié du monde...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 20:40

      @Paul Leleu

      Il aurait du plus lire Bernanos ...encore que


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 20:49

      @Paul Leleu
      $

      « mais personnellement je n’ai jamais goûté Céline, justement pour ces raisons... »

       

      Et personnellement, j’ai toujours goûté Céline, justement pour ces raisons... De Céline j’assume tout, l’esthétique forcément, les idées politiques, l’antisémitisme euphorique, sauf le pessimisme.

       

      « Je pense que Vigny a raison, et que Céline a tort... »

       

      Je ne sais rien de Vigny. A brûle-pourpoint, j’aurais dit que c’était un poète romantique, sûrement un peu efféminé.

       

       

      « Je trouve le pessimisme de Céline profondément narcissique et pour tout dire déjà « industriel », pop-art et « américain »... »

       

      Ce n’est pas ma perception. Pour moi, Céline s’est fait des illusions sur l’homme, puis - à cause de son expérience de la guerre - lui en a voulu à mort de n’être pas conforme à des illusions que, pour ma part, je m’ai jamais cultivées

      Dans Mort à crédit, il dit de sa secrétaire, la Vitruve, « Elle jugeait bas, elle jugeait juste  ».

      D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours jugé bas… donc juste.

      Et à la différence de Vigny – il est question, dans Wikipedia, de pessimisme fondamental, et de vision désenchantée de la société – et de Céline, je ne rêve que d’écraser, joyeusement, tous les malfaisants, de les ventiler « façon puzzle ».


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 20:51

      @Aita Pea Pea

      « Il aurait du plus lire Bernanos... »

      Quand on connaît ses opinions sur les alccoliques...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 20:53

      @Cateaufoncel3

      Vouais...sauf son amour des danseuse .


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 20:54

      @Cateaufoncel3

      Que du vin de messe c’est pas pêcher.


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 20:55

      @Aita Pea Pea

      Je ne vous suis pas, pouvez-vous préciser ?


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 21:07

      @Cateaufoncel3 Son idéal humain ...la grâce . Il me semble que nous en avons déjà discuté il y a un bout . De toute manière Céline est dans le concert des incontournables de la littérature, n’en déplaise à ceux qui le jugent sans l’avoir lu . On ne pourrait plus aujourd’hui tourner « le feu follet » de Drieu alors que c’était encore possible début 60’ . Cette période est une régression .


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 21:22

      @Aita Pea Pea

      Pour Céline, l’alcool, c’est le péché mortel :

       

      La France matérialisée, rationalisée, parfaitement muflisée, parfaitement subjuguée, par la bassesse juive, alcoolisée jusqu’aux moelles, mesquinement resquilleuse, vénale, absolument stérilisée de tout lyrisme, malthusienne par surcroît, est vouée à la destruction, au massacre enthousiaste par les Juifs – Bagatelles pour un massacre.


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 21:26

      @Aita Pea Pea

      «  Son idéal humain ...la grâce . »

      Dans certains de ses propos, il me semble teinté de lubricité...


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 21:30

      @Aita Pea Pea

      « De toute manière Céline est dans le concert des incontournables de la littérature, n’en déplaise à ceux qui le jugent sans l’avoir lu »... oh le beau poncif !!!!!!!! quand la subversion devient un nouvel académisme...

      moi j’ai lu Céline, mais qui a lu Vigny ???? ... lui on le juge vraiment sans l’avoir lu...

      Est-il possible (autorisé) de ne pas aimer Céline pour des raisons littéraires ? Sans pour autant être mis-en-accusation pour formalisme, sionisme ou efféminiation ???

      Céline c’est du Picasso de droite... Un totem tabou dont on ne discute jamais le contenu...

      On en vient à cette position : « Céline était un facho, mais quel auteur ! »... On a juste affaire à une position perverse-narcissique comme on dit aujourd’hui... Et une excellente clef de la psyché de Céline, qui est un narcisse qui cherche le scandale...

      Dès lors, sa vision du monde est-elle sincèrement noire, ou bien sa noirceur n’est qu’un moyen narcissique de provoquer le scandale ??? Car ça change tout de sa valeur littéraire... A-t-on affaire à un homme grave ou à un bouffon ? A un conservateur ou à un narcisse ? ...sa fuite devant la mort (contrairement à Drieu, par exemple) nous donne une piste...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 21:34

      @Cateaufoncel3

      Je connais...il est dommage qu’il n’ait pas écrit sur Lucette (toujours vivante). Peut être se serait il dévoilé plus. A moins qu’elle ne garde ces écrits ... On verra.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 21:44

      @Paul Leleu

      Je ne parle pas de vous, mais d’une atmosphère actuelle qui fait que l’on juge d’un nom ...aussi le parallèle avec Drieu . Pour les procès en celinisme Murray a déjà tout dit . Vigny je n’ai pas lu donc ...


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 21:51

      @Paul Leleu

      « Céline c’est du Picasso de droite.. »

      N’importe quoi. La seule comparaison qui tient la route, c’est Jérôme Bosch.

      Drieu a foutu le camp, comme un lâche qu’il était.

      Conrad, le chauffeur du colonel Hessler, dans La bataille des Ardennes (1965) oberve que les hommes supérieurs, ce sont ceux qui, quoi q’il arrive, croient qu’il y aura toujours une autre chance. J’aime ça !


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 22:00

      @Cateaufoncel3

      beaucoup d’hommes ont vécu la guerre, et tous ont perdu leurs illusions... mais tout le monde n’a pas pour autant pris les options de Céline... son expérience de la guerre ne justifie en rien sa noirceur... il est possible que l’expérience de la guerre lui permette de justifier sa noirceur... ce qui est fort différent...

      un peu comme ces jeunes délinquants qui justifient leur méfaits par leur malchance sociale... Alors que d’autres plongés dans le même destin social (et même pire) ne comettent pas de méfaits... Céline c’est un peu un « gauchiste de droite », dans ce genre... Il tient des propos de facho, mais il se fait des excuses de gaucho... Chacun en pensera ce qu’il veut...

      Pour ma part, c’est drôle, mais c’est jutement Céline que je trouve « efféminé »... Parce-qu’il ne parvient pas à sortir d’un rapport absolutisme au monde et à la vertu... Ne pouvant tenir durablement une option « absolument blanche », il prend donc une option « absolument noire »... Mais pour moi, la « virilité » consiste précisément à s’affranchir de l’absolutisme et non pas de la (part de) blancheur...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 22:01

      @Cateaufoncel3

      Murray parle de Céline comme d’un Rabelais désabusé... C’est de mémoire hein. J’aime assez.


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 22:06

      @Paul Leleu

      son expérience de la guerre ne justifie en rien sa noirceur... il est possible que l’expérience de la guerre lui permette de justifier sa noirceur ...

      je veux dire... il a (peut-être) une noirceur préalable en lui... et son surmoi l’empêche de l’exprimer... mais l’expérience abominable de la guerre va lui permettre de « justifier socialement » l’expression de cette noirceur qu’il avait déjà en lui...

      Dieudonné appellerait cela aujoiurd’hui de la « pornographie mémorielle »... c’est un peu le même schéma, le même concept appliqué à un autre domaine... je soumets cette option...


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 22:08

      @Paul Leleu

      « ...beaucoup d’hommes ont vécu la guerre, et tous ont perdu leurs illusions... »

      Ah non ! J’en ai connu beaucoup qui ont aimé ça, des inaptes civils, en fait. C’est un milieu qui vous est totalement inconnu, je crois


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 22:11

      @Aita Pea Pea

      Je ne connais pas assez Rabelais pour juger.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 22:15

      @Paul Leleu

      C’est intéressant... Mais vous partez d’une foi en l’homme qu’aurait eu Céline avant d’aller en guerre . Pas sur.


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 22:20

      @Cateaufoncel3

      l’expression de la haine occupe aisément des centaines de pages, mais l’expression de notre amour tient en un simple poème ? Est-ce-là être « efféminé » ?

      On dit souvent : tu ne me parles que pour me dire ce qui ne va pas, mais tu ne prends jamais le temps de me dire ce qui va bien !!

      C’est pas de la mauvaise volonté... l’humain est ainsi fait... et quand on dit des mot d’amour, c’est souvent bien bref et bien maladroit...

      et il faut beaucoup de « virilité », je crois, pour savoir exprimer son amour... c’est ainsi que je perçois pour ma part les « poètes romantiques »...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 22:21

      @Cateaufoncel3

      Céline. De Philippe Murray. Murray un écrivain qui devrait vous intéresser...sur le net .


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 22:34

      @Paul Leleu

      « l’expression de la haine occupe aisément des centaines de pages,... »

      Certes, mais on parle beaucoup trop de haine de nos jours.

      Dire qu’il y a trop de migrants, que les Roms sont des indésirables, que les homos nous bassinent avec leur visibiliité revendiquée, que les grosses qui ne trouvent pas de boulut de receptionnistes n’ont qu’à maigrir, c’est de la haine, de la haine et encore de la haine, Alors, je dis vive la haine, c’est un sentiment tonique.


    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 20 décembre 2018 22:37

      @Aita Pea Pea

      Philippe Muray, je connais en revanche.


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 22:46

      @Cateaufoncel3


      je comprends votre point de vue et je le partage en partie...

      Pour ma part je ne reproche pas à Céline de dire des choses fausses... ce n’est pas qu’il ne dit pas « rien que la vérité »... mais, qu’il ne dit pas « toute la vérité »...

      et quand on ôté une partie des faits à l’exposé, on en modifie profondément la signification...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 23:14

      @Cateaufoncel3

      Ben son « Céline » est reconnu comme la meilleure critique jamais faite. De mémoire 300 pages. Je l’ai lue et faut s’accrocher parfois .c’est dense .


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 23:19

      @Aita Pea Pea

      Un truc Cateau ...youtube tapez Céline Nord ...1h15 ...vous connaissez peut-être, sinon c’est excellent.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 20 décembre 2018 23:29

      @Aita Pea Pea Me suis planté : Les ténèbres, terminus, Sigmaringen 2005 Louis Ferdinand Céline...scuses


  • Paul Leleu 20 décembre 2018 19:26

    Très très bel article...

    Vigny a écrit quelques uns des plus beaux poèmes de notre langue française... Mais il a été occulté, afin de permettre à des sous-développés comme Apollinaire ou Prévert de nous imposer leur médiocrité et leur langue sans consistance, plus compatible avec la condition d’homme industrialisé...

    La vigueur de Vigny ne peut effectivement pas se plier dans les petites cases de la société industrielle... l’homme « moderne » préfère donc de la littérature sans colonne vertébrale, afin de mieux se rentrer dans les cases mentales et humaines de le liberté moderne...

    Je vous remercie d’avoir bravé, comme d’habitude, les glapissements indignés des agoravoxiens, en imposant à ces pseudo-rebelles une véritable leçon de liberté...


    • rosemar rosemar 20 décembre 2018 20:25

      @Paul Leleu

      MERCI : ça change de l’ordinaire... la poésie est essentielle... elle nous fait voir l’essentiel.


    • rosemar rosemar 20 décembre 2018 20:27

    • Paul Leleu 20 décembre 2018 20:55

      @covadonga*722

      Vive la mort ? ... pourquoi pas, mais autant alors jouir sans entrave, quitte à choisir sa mort... c’est du même acabit, si on y réfléchit bien... Céline n’a d’ailleurs pas eu les couilles d’aller au bout de son slogan (contrairement à certains de ses camarades, que je respecte beaucoup plus)... Moi, la virilité en papier de Céline ne m’a jamais tellement impressionné... Je trouve justement que Céline est un auteur pour profs et libraires... A Covadonga, c’est plus avec Vigny qu’avec Céline que vous oeuvrerez jusqu’à la victoire... Voilà profondément ce que je pense (mais c’est juste mon avis)...

      Après, j’en ai rien à foutre de l’EN, de ses sbires et de ses débats, dont j’ai été viré sans diplôme (et oui, faut le faire !)... je parle pas de ça...

      Le sado-masochisme débandé sanglot de l’homme blanc de Céline ne m’intéresse pas... Vigny, le cor et la biche me parlent beaucoup plus... Céline est le vide contemporain, son conservatisme est intellectuel, et son patriotisme plein de haine... Vigny est charnel, sa poitrine résonne d’une âme généreuse et fière, son conservatisme est grave et économe, et son patriotisme est sans haine...

      Les grands peuples sont des peuples encore capables de voir la beauté et de s’émouvoir pour elle... C’est même la base (à mon avis)...


    • Paul Leleu 20 décembre 2018 21:48

      @covadonga*722

      je suis entièrement d’accord avec vous... je ne défends nullement cette société...

      Je ne sais pas si un jour notre civilisation pourra se relever (j’en doute)... les soubresauts actuels ne sont peut-être que les préludes à un nouvel effondrement plus bas encore...

      Mais ce qui est certain, c’est que si (cas presque inespéré) elle doit se relever, ce sera plus avec Vigny qu’avec Céline... ça j’en ai l’intime conviction... car on batit avec des batisseurs...

      le désabusement et l’amertume, chacun en connait (ou en connaitra) dans sa vie... mais le guerrier défait peut-il communier avec le narcisse-pervers ? Le chêne qui éclôt n’est pas plus grand qu’un brin d’herbe, mais il n’est pas de la même race... j’essaye de discerner...

      Dans les incertitudes du futur et l’indifférence du moment, l’un seul possède au moins LE POTENTIEL du génie et de la grandeur... C’est celui-là qu’il faut préserver et guetter...

      C’est juste le message que j’essaye de faire passer à mon humble échelle...


    • velosolex velosolex 21 décembre 2018 10:14

      @covadonga*722
      Evoquer la censure pour faire taire un écrivain qui ne plait pas, c’est décider pour les autres. Nous sommes dans le père Ubu, et la censure stalinienne. La seule façon de lutter contre un écrivain qu’on juge dangereux, est d’élever le pouvoir critique des lecteurs.
      A l’heure qu’il est, de toute façon, cela ne se pose plus. Le scandale qui faisait vendre est dur à trouver….. Houellebecq en est rendu à vanter Trump pour qu’on ne s’intéresse même pas à lui…..La littérature est tombée aux deuxième sous sol, et nos querelles sur Vigny et Celine concerne le monde d’avant. J’ai lu sur le canard, que les prix littéraires sont tous des bides en librairie. On ne s’en étonnera pas. Si le temps libre a augmenté, jamais les individus n’ont autant été pris dans des activités, qu’ils jugent obligatoires ( sports, réseaux, voyages compulsifs, téléphonie et tweets….) ...Dans la représentation, qui est tout, la littérature est restée valorisante, sans doute, mais inutile, vécue comme une perte de temps, et reliée à l’ancien monde. Les gamins sortent une fiche de wilkipédia sur madame Bovary, une meuf sans réseau, ça leur suffit pour comprendre son blues. 


  • paco 20 décembre 2018 19:54

    Je ne vois pas pourquoi dans un article sur la chasse vous citez une marque de fringues : « Celine ». C’est de la pub déguisée...


  • velosolex velosolex 21 décembre 2018 10:00

    AUx states, https://bit.ly/2EH5QD9 un braconnier a été condamné à regarder Bambi une fois par mois durant son incarcération. Les états unis sont familiers de ce genre de verdict, dont la logique est de confronter le criminel à son crime. Par exemple, faire travailler un chauffard dans un centre de rééducation. 

    Bambi mine de rien, a fait au moins autant que « guerre et paix », dans l’amélioration de l’empathie aux faibles et aux exclus. Walt Disney était vu comme un impérialiste mais ses figures ont marqué au moins trois générations. Perso, j’ai toujours préféré Donald à Mickey, ce gars trop parfait, auquel il est impossible de s’identifier. 


  • sweach 21 décembre 2018 10:35

    Ho ! les biches si belle, si fragile et ces vilains chasseurs assassins assoiffés de sang qui les traques jusqu’à la mort ...

    Désolé mais j’ai une image un peu plus réaliste :

    https://www.francebleu.fr/infos/societe/chevreuils-et-cerfs-mangent-les-jeunes-pins-des-landes-les-sylvicuteurs-interpellent-le-ministre-de-la-foret-1442562402

    Non mais allez-y continuer de vous plaindre des chasseurs, je le vois l’avenir, des sociétés de chasse privés payés par les municipalités et les propriétaires pour faire des battus. 

    Une interdiction pure et simple d’accès à la nature pour les promeneurs dans les zone de chasse qui couvrent tout le territoire.

    Donc en claire, vous plaindre des chasseurs se résumera à vous priver de l’accès de la nature et à augmenter vos impôts locaux pour que les chasseur puissent chasser, c’est vraiment ce que vous voulez ?


    • JC_Lavau JC_Lavau 21 décembre 2018 10:45

      @sweach. Ces cons de cervidés ne sont même pas capables de gérer correctement la nature.
      Dans le Mercantour et le Gran Paradisio, la plainte est contre ces cons de caprins, qui ne sont même pas capables, etc.


    • rosemar rosemar 21 décembre 2018 13:03

      @sweach

      Vous êtes chasseur ?


    • velosolex velosolex 21 décembre 2018 13:55

      @sweach
      Vous faites référence là à une nature crée de toute espèce, les pins ayant été planté pour meubler ce désert français sous napoléon 3. Cela fait référence à une forêt mortifère, avec des arbres plantés comme des poireaux, et qui épuisent les sols, en raison de leur rejets acides. Le plateau de Millevaches est un autre cimetière…..C’est assez extraordinaire de voir les chasseurs se faire les défenseurs du patrimoine, alors qu’ils collaborent à faire disparaitre des espèces menacés, et canarder les promeneurs, des accidents collatéraux dira t’on...Ne parlons pas des bouteilles de kro et surtout du plomb laissé dans la nature et qui polluent les sols. Les voilà qui parlent de « régulation »...Pour les renards c’est catastrophique, car ces animaux par exemple tuent les rongeurs, porteurs de tiques. Le boom actuel des ces parasites est lié en grande partie à ces prédateurs, qui sont une danger endémique. Quand à l’explosion de sangliers, elle est due à la fois à l’extension des jachères, et du développement du maïs, deux causes, liées au libéralisme qui à gangréné le monde agricole, porteur des poisons, tels les pesticides, et qui alimentent en grande partie, la population des chasseurs. La boucle est bouclée, pourrait on dire ;....


    • sweach 21 décembre 2018 16:18

      @velosolex
      *Vous faites référence là à une nature crée de toute espèce*
      Parce que vous connaissez une foret primaire ?
      Pas en France en tout cas.

      Absolument toute notre nature est crée de toute pièce, tout appartient à quelqu’un et presque tout est exploité.

      *Quand à l’explosion de sangliers, elle est due à la fois à l’extension des jachères, et du développement du maïs*
      Un sujet que vous ne maîtrisez pas.

      Nos sangliers se sont hybridé avec les cochons domestiques et une particularité génétique sélectionné par l’homme c’est retrouvé dans les sangliers.
      Les sangliers hybridés font maintenant plus de porté et d’un plus grand nombre que par le passé.

      Il y a aussi une chute démographique et un vieillissement de l’age moyen des chasseurs, ce qui malgré une augmentation des tableaux de chasse réduit la prédation humaine.


    • sweach 21 décembre 2018 16:33

      @rosemar
      J’ai mon permis de chasse, mais non je ne chasse plus.

      Disons que ce n’est ni socialement, ni financièrement, ni tolérable pour une vie de couple de nos jours.

      Vous pouvez donc vous réjouir de cet avenir radieux qui vous attend, car il faudra bien trouver des idiots pour payer et remplacer le rôle que joue nos chasseurs.

      D’ici 15 ans, avec la mort des chasseurs, on va avoir une inversion des mentalités sur la chasse et le coté ironique c’est que c’est les anti-chasses qui finiront par être obligé de la financer :-P


    • velosolex velosolex 21 décembre 2018 22:18

      @sweach
      Vous ne m’apprenez rien. Je suis de la campagne. Le paysage est une création humaine. Mais comme toute intervention, il y en a d’heureuses, et en relation avec l’eco système, et d’autres qui sont dramatiques.
      Bien sûr, les forêts primaires n’existent plus depuis belle lurette, cela n’empêche pas d’être émerveillés par celles plantées d’espèces nobles, telles le chêne, l’hêtre et le châtaigner, et de les défendre. Même les landes de bretagne des monts d’Arrée où je vis, sont crées par l’homme, malgré leur aspect sauvage, et sont un véritable écosystème, qu’il faut défendre, bien loin de l’idée de désert, et de friche que la plupart des néophytes ont sur ces pays .
      Les forêts, telles celles de Paimpont, ou d’Huelgoat, sont un vrai patrimoine, et n’ont rien à voir avec ces plantations de résineux qui ressemblent à des cimetières et qui n’ont qu’une vocation économique, et épuisent les sols, et polluent par ailleurs les nappes phréatiques, du fait de leur acidité. 
      L’extension des sangliers, est une réalité qu’il est impossible à mettre en doute, et est du de l’avis des spécialistes, à la désertification des campagnes, et à effectivement des cultures telles le maïs, source pour eux d’alimentation facile, tant la friche serve à les cacher. Mais bien des polémiques enflent autour de cet animal, à la fois révélateur d’un déséquilibre, et source d’enjeux, souvent matois https://bit.ly/2RaqP7d


  • JC_Lavau JC_Lavau 21 décembre 2018 10:50

    « Quelle légèreté, quel charme dans ce seul nom ! »

    La dictature de l’émotion est un outil d’abêtissement de masse.


Réagir