Une journée normale dans la vie d’un blogueur politique anarcho-libéral :

Tiens, ça fait un moment que j’ai pas pondu un article sur ces sales beaufs franchouillards qui mettent des drapeaux nationalistes sur les ronds-points.

Quel sujet vais-je bien pouvoir choisir pour leur vomir dessus ? Le boxeur de gendarmes ? Nan, c’est passé en boucle partout dans les médias avec cette histoire de cagnotte de la honte, ça collerait pas avec ma thèse des médias complaisants avec les gilets jaunes. En plus il est gitan avec des origines juives, on est trop loin du beauf souchien.

Hmm, tiens ! Un fait divers sur un viol d’une jeune gilet jaune par un autre gilet jaune. Bon c’est dommage que la victime soit gilet jaune, j’aurais préféré que ce soit une simple passante, ou mieux, une touriste, mais après tout je peux dire que c’était une manifestante.

Alors voyons voir... Ah merde, il paraît que l’auteur s’est fait maraver par d’autres gilets jaunes pour son acte, ça fout en l’air mon article... Bon je peux très bien faire genre que j’ai mené ma petite enquête et que j’en sais déjà plus que tout le monde sans avoir été sur place ni recueilli aucun témoignage, après tout je m’auto-proclame fact-checker, ce sera suffisamment crédible comme ça !

Voilà, une petite touche finale de la part de mon imagination : quand la victime a raconté les faits aux autres gilets jaunes, ils lui ont probablement dit qu’elle l’avait cherché, vu qu’en tant que gilets jaunes ce sont forcément des gros beaufs de l’ultra-droite qui font l’apologie du viol, ces sales mangeurs de charcuterie !

C’est parfait pour me venger de mon article dont on n’a pas voulu sur l’agression antisémite d’une vieille dans le métro par des gilets jaunes, ces salauds de la fachosphère ont sûrement vu qu’il s’agissait que d’une quenelle faite par deux mecs bourrés, c’est lourd, je me voyais déjà pigiste pour Libération.

Bon, j’espère juste qu’on va pas me demander les sources de mon « enquête ». Bah, je pourrai toujours les traiter des fachos, ça marche encore pas mal pour clore le débat.