Commentaire de Christian Labrune
sur Pourquoi des milliers de profs attendent le Plan de Départ Volontaire


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Christian Labrune Christian Labrune 5 février 2019 11:07

Etre professeur, c’est être un bon petit soldat.

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@Sophie

Je confirme votre propos. J’ai souvent écrit que la destruction de l’Instruction publique en France avait été l’oeuvre des enseignants eux-mêmes. A partir du milieu des années 80, les « réformes » se sont multipliées. Chacun voyait bien qu’elles étaient idiotes et conduiraient à la destruction du système. Il n’empêche qu’elles ont été appliquées par des gens qui pensaient que le rôle d’un fonctionnaire était d’obéir (sous Vichy, c’est déjà ce que beaucoup avaient pensé !) et les syndicats eux-mêmes, les plus « à gauche », les ont encouragés à s’engager dans cette voie pernicieuse. Or, on n’a jamais mis un couteau sous la gorge d’un prof pour l’obliger à mettre en oeuvre les TPE, par exemple, ou bien d’autres dispositions perverses inventées par ces malades mentaux que sont les « pédagogues ». Si on veut comprendre ce qui s’est passé depuis trente ans, il suffit de relire l’essai d’Etienne de la Boétie : De la servitude volontaire que, pourtant, n’importe quel diplômé de l’enseignement supérieur connaît nécessairement.

J’ajouterai qu’il y aura eu beaucoup de bouquins publiés sur la destruction de l’Ecole. Le plus grand nombre présente cela comme une politique cynique et criminelle venue d’en haut ; presque aucun n’examine la responsabilité du corps enseignant, sa passivité, son masochisme. Les thèses conspirationnistes commençaient à fleurir à la fin du XXe siècle. On croyait voir partout des intentions diaboliques, mais ce qu’on ne voyait pas, c’était l’imbécillité, laquelle est pourtant la chose du monde la mieux partagée, du haut en bas de la pyramide sociale. Le beau résultat de tout cela, c’est que la France est devenue un pays d’imbéciles, désormais complètement hors-jeu sur le plan international, et gouverné aujourd’hui plus que jamais par des cons parfaits.


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