Commentaire de Mélusine ou la Robe de Saphir.
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Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 mars 2019 17:49

Les souliers rouges – Conte d’Andersen
 
 
 
 
 
 
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Andersen est né dans le quart monde, dans une rue des bas quartiers. Attiré par le théâtre et la littérature, il connaîtra le succès et sera invité à la cour des grands de ce monde. Cependant il se sentira rejeté par les deux milieux, tel le vilain petit canard. Il n’appartient plus au milieu misérable qui l’a vu naître mais n’est pas non plus accepté dans la haute société autrement que comme convive : il ne peut pas se marier par exemple.

Comme dans les contes de Grimm ou de Perrault, la chaussure, contenant très personnel, symbolise le sexe féminin et la couleur rouge l’entrée dans l’adolescence avec les premières règles.

Ce stade se caractérise pour la jeune Karen par une terrible difficulté à s’intégrer dans la société alors même que son action : la danse, marque habituellement la bonne connaissance des codes sociaux et culturels d’un groupe.

 La figure maternelle de la mère nourricière, à l’époque des pieds nus, s’efface et meurt au moment de l’adolescence. Karen portera pour la première fois des chaussures le jour de son enterrement. Cette figure de la transmission de la féminité à travers les âges est très positive.

La mère est d’abord remplacée par une vieille « bottière » aimante mais qui, comme une bonne fée qui n’y verrait plus très bien, lui donne avec tout son amour une paire de chaussures gauchement fabriquées. Le symbole est clair : l’adolescente se sent mal à l’aise avec sa nouvelle féminité.

 Les chaussures sont en tissu rouge, donc doublement inadaptées pour un deuil et pour marcher. Karen craint beaucoup le regard des autres.

Une troisième période s’ouvre pour la jeune fille après l’enfance et l’entrée dans la puberté, c’est l’entrée dans l’adolescence. Elle va gravir un niveau social en étant recueillie par la vieille dame riche, apprendre qu’elle est belle. Cette vieille dame qui l’adopte marque aussi l’éloignement affectif de la figure maternelle : la mère ne reconnaît plus son enfant dans ce nouvel adulte et la jeune fille ne reconnaît plus la jeune et jolie maman qu’elle adorait pendant ses jeunes années.

Il faudra là encore faire le deuil de ce qui précède : les premiers souliers rouges seront brûlés et remplacés par une très belle paire en cuir vernis rouge. La jeune fille vit le déchirement de quitter son enfance mais s’aperçoit que ce nouveau stade est plus enrichissant. Cette richesse n’est pas à prendre au sens propre de richesse financière.

 Cette nouvelle paire de chaussures s’acquiert sur une tromperie : la vieille dame ne voit pas bien et ne sait pas qu’elles sont rouges. L’héroïne désobéit, enfreint les règles, comme tout adolescent en crise mais c‘est pour être en accord avec sa propre personnalité.

 Elle va devoir assumer ce qui lui arrive. Sa vanité l’entraîne plus loin qu’elle ne voudrait puisqu’elle ne peut s’arrêter de danser. Perdant toute confiance en elle, elle n’ose plus se montrer en société (à la messe). Cependant, un ange enlève le mur qui la séparait des autres et elle est très bien accueillie par le groupe, à son grand étonnement.


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