vendredi 15 mars 2019 - par rosemar

Les souliers...

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Cette chanson de Guy Béart intitulée "Les souliers" nous transporte dans un paysage de neige désolé : elle nous invite aussi à la réflexion : ouvrir les yeux, regarder le monde, voilà l'essentiel...

 

N'oublions pas d'observer ce qui nous entoure, êtres et objets, la nature environnante, n'oublions pas d'espérer aussi, on peut toujours "trouver chaussure à son pied", selon l'expression consacrée.

 

Dans la neige, deux souliers sont abandonnés : tous les passants dédaignent ces objets oubliés, n'y prêtant pas attention...

 

D'abord, un homme"qui passe à grands pas ne les voit même pas...Le deuxième pressé glisse sur le sol... Le troisième met le pied dessus, mais ne les aperçoit pas non plus..."

 

Puis, vient une femme qui, enfin, regarde les souliers mais "n'en croit pas ses yeux". Le suivant se contente de dire : "Ils sont trop petits !"

 

Autant d'images et de métaphores de l'homme moderne trop pressé qui ne voit plus rien et qui en vient à désespérer de tout, qui refuse d'observer le monde... qui, dans une fuite en avant, en oublie le plus important : le regard sur les autres, sur le monde environnant.

 

Les nombreuses négations soulignent l'indifférence humaine, le dédain, le mépris...

On aime ici la simplicité des mots, les jeux sur le vocabulaire, avec l'expression " ne pas en croire ses yeux"... employée de manière amusante, pour montrer que le regard, le vrai, se perd.

 

Le poète s'interroge alors à deux reprises sur les hommes qui ne savent plus s'étonner, observer... "Combien d'hommes qui passent sans voir ?"

 

Le poète, lui, sait s'intéresser aux deux petits souliers : on voit apparaître, alors, la première personne : "Quelle chance, je suis arrivé ! Quelle chance, je les ai trouvés !"

Les exclamations traduisent bien la joie, le bonheur de la découverte !

 

Cette trouvaille devient, dès lors, un véritable "miracle" car les chaussures sont à la mesure du poète..." les petits souliers,ô miracle, sont juste à mon pied ! "

Et voilà notre poète parti à la recherche d'une amie dans la neige.
 
C'est, là, une bien jolie façon de nous rappeler et d'illustrer cette expression :"trouver une chaussure à son pied" !


 
C'est, là, une bien jolie façon de jouer sur les mots !
 
La mélodie à la fois légère et enlevée nous transporte dans ce paysage de neige froid et glacé... où la chaleur apparaît dans le geste, quand le poète réchauffe les pauvres souliers contre lui...
 
Dans ce monde d'indifférence qui est le nôtre, dans ce monde trépidant de fuite perpétuelle en avant, le message délivré par ce poème nous invite à porter une attention, un regard sur tout ce qui nous entoure : nous oublions trop souvent d'observer ce qui se trouve sur notre chemin, nature, êtres et objets...

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-les-souliers-121740673.html

 

Vidéo :

 



18 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 15 mars 2019 17:49

    Les souliers rouges – Conte d’Andersen
     
     
     
     
     
     
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    Andersen est né dans le quart monde, dans une rue des bas quartiers. Attiré par le théâtre et la littérature, il connaîtra le succès et sera invité à la cour des grands de ce monde. Cependant il se sentira rejeté par les deux milieux, tel le vilain petit canard. Il n’appartient plus au milieu misérable qui l’a vu naître mais n’est pas non plus accepté dans la haute société autrement que comme convive : il ne peut pas se marier par exemple.

    Comme dans les contes de Grimm ou de Perrault, la chaussure, contenant très personnel, symbolise le sexe féminin et la couleur rouge l’entrée dans l’adolescence avec les premières règles.

    Ce stade se caractérise pour la jeune Karen par une terrible difficulté à s’intégrer dans la société alors même que son action : la danse, marque habituellement la bonne connaissance des codes sociaux et culturels d’un groupe.

     La figure maternelle de la mère nourricière, à l’époque des pieds nus, s’efface et meurt au moment de l’adolescence. Karen portera pour la première fois des chaussures le jour de son enterrement. Cette figure de la transmission de la féminité à travers les âges est très positive.

    La mère est d’abord remplacée par une vieille « bottière » aimante mais qui, comme une bonne fée qui n’y verrait plus très bien, lui donne avec tout son amour une paire de chaussures gauchement fabriquées. Le symbole est clair : l’adolescente se sent mal à l’aise avec sa nouvelle féminité.

     Les chaussures sont en tissu rouge, donc doublement inadaptées pour un deuil et pour marcher. Karen craint beaucoup le regard des autres.

    Une troisième période s’ouvre pour la jeune fille après l’enfance et l’entrée dans la puberté, c’est l’entrée dans l’adolescence. Elle va gravir un niveau social en étant recueillie par la vieille dame riche, apprendre qu’elle est belle. Cette vieille dame qui l’adopte marque aussi l’éloignement affectif de la figure maternelle : la mère ne reconnaît plus son enfant dans ce nouvel adulte et la jeune fille ne reconnaît plus la jeune et jolie maman qu’elle adorait pendant ses jeunes années.

    Il faudra là encore faire le deuil de ce qui précède : les premiers souliers rouges seront brûlés et remplacés par une très belle paire en cuir vernis rouge. La jeune fille vit le déchirement de quitter son enfance mais s’aperçoit que ce nouveau stade est plus enrichissant. Cette richesse n’est pas à prendre au sens propre de richesse financière.

     Cette nouvelle paire de chaussures s’acquiert sur une tromperie : la vieille dame ne voit pas bien et ne sait pas qu’elles sont rouges. L’héroïne désobéit, enfreint les règles, comme tout adolescent en crise mais c‘est pour être en accord avec sa propre personnalité.

     Elle va devoir assumer ce qui lui arrive. Sa vanité l’entraîne plus loin qu’elle ne voudrait puisqu’elle ne peut s’arrêter de danser. Perdant toute confiance en elle, elle n’ose plus se montrer en société (à la messe). Cependant, un ange enlève le mur qui la séparait des autres et elle est très bien accueillie par le groupe, à son grand étonnement.


  • Fergus Fergus 16 mars 2019 09:18

    Bonjour, Rosemar

    Sur le fond du message, je suis évidemment d’accord avec vous.

    Mais pourquoi diable parlez-vous de « paysage désolé » ? Rien ne l’indique. Nous avons certes un paysage hivernal balayé par un vent glacial où passent d’ailleurs nombre de personnes qui viennent illustrer l’indifférence des hommes. Mais pas le moindre indice de « désolation » du paysage : cette « désolation » est dans les âmes des passants !


    • rosemar rosemar 16 mars 2019 09:39

      @Fergus

      Et le paysage reflète les états d’âme des passants : c’est un procédé fréquent en poésie... il est question de « nuit glacée ». Un des personnages glisse sur la neige... c’est aussi un paysage triste, hostile, désolé...


    • Fergus Fergus 16 mars 2019 10:00

      @ rosemar

      C’est votre lecture ! Or, en littérature, la misère matérielle comme la pauvreté morale ne sont pas moins grandes dans un riant paysage ensoleillé.

      Guy Béart était trop fin connaisseur de la langue et de la poésie pour que l’on sa satisfasse comme vous le faites d’un cliché poétique aussi banal.

      Cela dit, vous avez peut-être raison. Mais encore une fois, rien ne le démontre !


    • rosemar rosemar 16 mars 2019 11:09

      @Fergus

      Bien sûr, c’est ma lecture ! Puisque j’ai écrit le texte... mais vous pouvez en faire une autre interprétation et réécrire une autre analyse... c’est possible...


    • ZenZoe ZenZoe 16 mars 2019 14:17

      @Mais enfin Fergus
      Un paysage neigeux est désolé, un paysage provençal est gai, un paysage du nord est mélancolique, un paysage montagneux est rude, un paysage rural est paisible, un paysage maritime est changeant. C’est comme ça.


    • rosemar rosemar 16 mars 2019 14:33

      @ZenZoe

      Il n’est pas seulement neigeux, il est glacial : il faut bien écouter le texte !


    • Fergus Fergus 16 mars 2019 14:38

      @ rosemar

      « glacial » ne veut pas dire « désolé » : j’ai connu bien des paysages hivernaux soumis à un froid « glacial », que ce soit dans les Alpes, en Auvergne ou dans le Jura, et en même temps d’une somptueuse beauté qui n’avait rien de « désolé » ! 


    • Fergus Fergus 16 mars 2019 14:42

      Bonjour, ZenZoe

       smiley


    • rosemar rosemar 16 mars 2019 14:49

      @Fergus

      Mais enfin, il n’est pas question des Alpes et de paysage somptueux dans cette chanson...


    • Fergus Fergus 16 mars 2019 15:25

      @ rosemar

      Non, mais il question de paysage « glacé » et vous associez ce mot à « désolé », ce que je persiste à trouver erroné, et c’est pourquoi j’ai cité ces massifs montagneux. Mais j’aurais pu citer tout aussi bien des paysages de plaine enneigés aussi « somptueux » aux Pays-Bas ou en Scandinavie !


    • rosemar rosemar 16 mars 2019 15:31

      @Fergus

      Bon, je vous conseille de refaire VOTRE analyse de texte et même de refaire le texte de la chanson, en évoquant les Alpes !


  • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 16 mars 2019 21:02

     ah ah ,quel pinailleur ce Fergus !  smiley

    Néanmoins (comme le disait « Cléopattes » ) , est qu’avec ou sans souliers les jambes permettent aux hommes de marcher et aux femmes de faire leur chemin .


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