Commentaire de tiers_inclus
sur Coup de grâce pour notre libre arbitre : l'interprétation de Copenhague est une conséquence du déterminisme


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tiers_inclus tiers_inclus 23 avril 2019 13:40

@Jean De Songy

1+1=2 n’est pas un postulat. Il découle de l’axiomatique de Peano, et de quelques conventions de langage. Axiomatique dont la consistance est indécidable, mais que l’on peut vérifier tous les jours.
En réduisant toute proposition à un postulat, il n’y a plus de dialectique possible.
Si l’on souhaite nier le réalisme, il faut d’abord le supposer pour le mettre en contradiction et pas seulement via le langage (mathématiques incluses) mais aussi via les éventuelles irrégularités ou au contraire symétries des phénomènes, et aussi via l’analyse subjective attentive de ces phénomènes, ce que font les bouddhistes par exemple.
Adepte de la vacuité, la démarche d’analyse rationnelle et scientifique du monde phénoménal (vouée à l’échec selon Bouddha) ne me rebute pas, comme l’a fait Nagarjuna, mais me contraint à une certaine schizophrénie lorsque je porte la casquette scientifique.
En dehors de la vertu pédagogique de cette attitude, nos cerveaux étant conditionnés en occident à la pensée calculante, cette méthodologie présente l’avantage d’éveiller les autres avec leur propre accès au monde. 

Et puis qui vous dit que seul l’état préalable compte... et pas l’état futur par ex ?

Hors de la flèche du temps, la notion de libre arbitre s’effondre. Si des variables cachées dans le futur contribuaient au choix à t (lui même dans le futur limite proche) alors la particule connaîtrait déjà son état avant de l’avoir choisi, et la notion de choix s’effondre.

En revanche je ne soutiens pas impossible que la flèche du temps et l’entropie croissante qui la supporte puissent être une « illusion » consécutive à notre ignorance du monde. On trouve une réflexion très intéressante là dessus chez le physicien Carlo Rovelli (théorie des boucles) et le philosophe Reichenbach.

Pour moi la science est une description phénoménologique précise, elle ne nous apprend rien sur la nature propre des « choses », mais elle nous propose des pistes tout en excluant de nombreuses fausses pistes.


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