Commentaire de Christian Labrune
sur La Résurrection, jusqu'où ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 28 avril 2019 15:26

C’est une pensée un peu binaire que de dire que l’un a raison et donc l’autre a tort. Je crois que le Judaïsme et le Christianisme peuvent s’enrichir mutuellement, bien sûr.
...................................................................... .
@Bernard Mitjavile

Cette « pensée binaire » n’est assurément pas la mienne. C’est celle de la doxa chrétienne jusqu’à Vatican II, et il n’y a assurément rien de plus « binaire » que d’opposer, comme dans la statuaire chrétienne, l’Eglise et la Synagogue comme figures respectives de la Vérité et de l’Erreur.
A contrario, quand on examine les vitraux du transept de Chartres, on y voit les quatre évangélistes portés sur les épaules des prophètes de la Torah. C’est une représentation un peu plus fidèle à la réalité chronologique des choses, mais vous conviendrez qu’avoir pour l’éternité le cul des évangélistes sur ses épaules, ce n’est pas le pied non plus ! Cela affirme une prétention à la supériorité aussi extravagante que celle de l’islam qui, étant la plus récente révélation, prétend être la plus achevée. Ca peut paraître logique si on croit à la possibilité même d’une « révélation », mais dans ce cas particulier vous ne serez pas d’accord et je ne songerai assurément pas à vous contrarier.
Il viendra nécessairement un moment et on y est peut-être déjà où les chrétiens et les Juifs (les musulmans dans quatre ou cinq siècles), en bons copains et après un repas bien arrosé, riront des dogmes où des siècles de tradition fossilisée les ont enfermés, tout simplement parce que personne ne peut plus adhérer sérieusement et naïvement à des impositions de croire qui défient le bon sens et la connaissance de plus en plus exacte et rigoureuse que nous avons de la nature des choses.
Pourrez-vous lire sans rigoler, dans la Somme théologique de Thomas d’Aquin, le chapitre consacré à l’angélologie ? Seriez-vous capable de me dire quelle différence il y a entre les Archanges, les Principautés, les Puissances, les Vertus, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins ? Toutes ces inventions sont fort poétiques, et on trouve à peu près les mêmes dans la Kabbale, mais qui prendrait encore cela au sérieux ? Qui serait assez sot pour y voir autre chose que de belles inventions littéraires et dont les peintres, eux aussi, durant des siècles, auront su faire leurs choux gras ? Cela dit, l’histoire de Jésus racontée aux petits enfants du catéchisme, c’est quand même à peu près du même tonneau.


Voir ce commentaire dans son contexte