Commentaire de Christian Labrune
sur Israël/Palestine : NON, NON ! Ce n'est pas une guerre


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Christian Labrune Christian Labrune 9 mai 2019 23:22

UN ARTICLE CENSURE SUR AGORAVOX


La région parisienne s’étend sur 12012 kilomètres carrés. La superficie d’Israël, c’est 22072 kilomètres. A peu près le double, et donc l’équivalent de 3,25 départements français. Dimensions ridicules à l’échelle de la planète, ce qui n’empêche quand même pas ce pays parti de rien, en 70 ans, de s’être hissé au huitième rang des puissances mondiales.

A peu près sept cents missiles viennent de tomber en pluie sur Israël en deux jours, après plus de 400 au milieu du mois de novembre dernier, et un missile tombé, au milieu de mars dernier sur une maison du moshav Mishmeret au centre du pays. Le dôme de fer élimine en plein vol plus de 85% de ces engins, mais 15% sur un millier, cela représente quand même 150 risques mortels pour les habitants . Imaginons que seulement cent cinquante missiles envoyés par des organisations terroristes, dans le but de tuer autant de Français qu’il est possible, tombent sur la région parisienne et ses alentours.

De nombreux Israéliens ont été blessés. Plusieurs sont morts. L’aviation israélienne (330 interventions) a dû détruire encore des bâtiments administratifs, vides de préférence, et des sites stratégiques. Peu de victimes collatérales. Deux Gazaouis ont été délibérément éliminés : l’un, sur sa moto, qui venait de lancer un missile, et Hamad al-Khodori, commandant des brigades al-Qassam chargé des relations avec un régime de Téhéran qui rend possible et encourage, par le financement et les livraisons d’armes, ces sortes d’exactions. Sa voiture a été pulvérisée en pleine rue, sans dégâts collatéraux. Première élimination programmée depuis des années d’un terroriste connu. Immédiatement après, le Hamas a parlé d’un cessez-le feu. Les Haniyeh, les Sinwar qui se tiennent fort courageusement enterrés à dix pieds sous terre, et de préférence sous des hôpitaux pendant ces sortes d’opérations, ont parfaitement compris qu’ils risquaient rapidement de finir de la même façon. Ce matin, les tirs de missiles ayant cessé, Tsahal, comme d’habitude, a suspendu ses frappes, sans toutefois cautionner le principe d’un cessez-le feu bidon décidé unilatéralement par un Hamas en difficulté : le dernier cessez-le feu n’aura pas duré un mois !

Les réactions en Israël à cet arrêt sans doute provisoire des interventions de Tsahal, sont assez véhémentes, souvent dictées par l’exaspération des populations et, dans la presse ou les différents partis, par des motifs purement politiques. Il faudrait, une bonne fois pour toutes, dit-on, résoudre le problème. Or, Netanyahou l’a déjà dit, et il n’est pas le premier : le problème du Hamas est un problème sans solution.

Si l’idéologie des dirigeants israéliens était celle des Palestiniens, il va de soi que la bande de Gaza, étant donné le potentiel militaire d’Israël, serait immédiatement ratatinée avec tous ses habitants. Plus sérieusement, ce qui serait tout à fait possible, c’est d’envoyer les blindés dans Gaza, et d’aller massacrer les terroristes dans leurs abris souterrains, et « jusque dans les chiottes », selon l’expression qu’on prête (faussement) à Poutine. Personne n’y verrait rien à redire, et certainement pas ces Gazaouis qui ont manifesté naguère contre le Hamas en n’ignorant rien des risques qu’ils prenaient. De ceux-là on n’entend plus parler : le Hamas les a tirés comme des lapins, à balles réelles, et personne n’aimerait être à la place de ceux qui ne sont pas encore morts. Mais il ne suffit pas d’avoir des blindés. C’est quand il faut en sortir que les difficultés commencent. Il y aurait des scènes de carnage abominables, beaucoup de morts des deux côtés, et le même problème, de toute façon, resurgirait avant quatre ans.

Les Israéliens des régions les plus arrosées par les pluies de missiles, ceux de Sdérot et d’Ashkélon qui vivent depuis plus de dix ans dans un état de guerre permanent voudraient que tout cela finisse au plus vite. En même temps, ils ne tiennent pas à ce que de jeunes soldats, leurs enfants, aillent se faire massacrer, et pour rien, par des terroristes. Aux dernières élections, on aurait pu croire qu’ils allaient voter contre le Likoud, mais c’est l’inverse qui s’est produit : trois fois plus de votes à Sdérot pour le parti de Netanyahou que pour celui d’un Gantz pourtant partisan, du moins dans ses discours, de solutions plus radicales.

Pourquoi l’armée israélienne accepte-t-elle systématiquement, depuis l’opération « bordure protectrice » de 2014, des cessez-le feu qui n’en sont pas, au risque de perdre, comme il est souvent dit, sa force de dissuasion ? Parce que le problème n’est ni à Gaza ni à la frontière du Nord où menace le Hezbollah, mais à Téhéran. C’est le régime des mollahs qui finance, organise et commande les entités terroristes. Quand il sera tombé et qu’elles cesseront d’être financées, il ne s’agira plus que d’un simple problème de police, de lutte contre le terrorisme, assez comparable à celui que nous connaissons déjà en Europe.

L’effondrement du régime islamo-nazi de Téhéran est plus que souhaité, il est programmé par l’Amérique de Trump, laquelle préfèrerait évidemment que les Iraniens se chargent eux-mêmes de balayer l’ayatollarchie : la démocratie peut difficilement être imposée de l’extérieur, et la désastreuse expérience irakienne est encore dans toutes les mémoires.

Dans combien de temps le régime de Téhéran, qui accusait hier Israël, de concert avec le grotesque Mussolini des Turcs, d’une odieuse « agression » contre les pauvres et bons Palestiniens va-t-il enfin disparaître ? Ses mollahs peuvent encore compter, pour notre plus grande honte, sur un gouvernement français qui recourt, pour contourner les sanctions, à des méthodes mafieuses directement inspirées par l’expérience acquise du Hezbollah dans toute sorte de trafics criminels.


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