Commentaire de gem
sur Libre concurrence : ange, ou démon ?


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gem (---.---.117.249) 3 mai 2006 13:32

(NB : libre traduction d’un texte de Barry. le traducteur décline toute responsabilité à l’égard des idées véhiculées)

Libre choix du conjoint : ange, ou démon ?

Glorifié par les uns, brocardé par les autres, le concept de liberté sexuelle continue de diviser. A travers le prisme de l’opinion publique, il semble difficile de mettre en évidence ses véritables effets sur le fonctionnement de la société. Pourtant, le principe en lui-même, et ses implications au niveau des modèles sociaux sont claires, et positives (baisse des tensions, amélioration de la qualité des relations, ouverture sociale, etc.). Malgré cela, la réalité dresse un tableau beaucoup moins idéal dans le cas général. La liberté sexuelle est-elle finalement un méfait, ou bien est-ce la manière de la mettre en œuvre qui est en cause ?

Le champ d’application du principe de libre mariage n’a eu de cesse de s’étendre au cours du XXe siècle. Découlant de l’étude des modèles socaux, ce principe doit faire en sorte que le fonctionnement de l’économie sexuelle favorise l’équilibre de l’offre et de la demande, la baisse et même la disparition des dots, une meilleure qualité des relations, ainsi que l’ouverture (xéno-gamie).

Nul ne peut contredire que la réalité est tout autre, dans le cas général. Nombreux sont les domaines où il est clair que ces objectifs ne sont pas tous atteints. Pour corroborer cette affirmation, je reviendrai plus loin dans l’article sur divers exemples.

Quel est donc le problème ? Le modèle social du libre accouplement est-il faux ? Il est vrai que ce ne serait pas le premier modèle imaginé par l’homme à s’écrouler à l’épreuve de la réalité, mais avant de le remettre en cause, je pense qu’il faut se demander si nous n’aurions pas oublié quelque chose.

En effet, bien souvent, quand un raisonnement ne résiste pas à l’expérimentation, c’est qu’on a pris quelque chose pour acquis, qui dans la pratique ne l’est pas. En l’occurrence, il y a quelque chose d’implicite dans le terme concurrence, c’est l’existence d’un critère qui sert à comparer les différents compétiteurs.

Et c’est là, à mon sens, que se situe le problème. Le libre accouplement est en effet à l’heure actuelle appliquée dans le cadre de la selection naturelle, et c’est cette derniere qui définit le critère de comparaison, lequel peut se résumer alors peu ou prou en ces termes : « Le meilleur conjoint est celui ou celle qui génèrera le plus de descendance à son partenaire, le plus vite possible ». D’aucuns pourront trouver cette définition caricaturale, mais même si elle ne s’applique pas à l’intégralité des relations sexuelles, son champ reste suffisant pour justifier mon argumentation.

...

Alors, que faire ? Il est urgent de modifier les règles du jeu, et notamment d’abolir l’idée qu’une femme qui vit au détriment de son conjoint est une épouse exemplaire. Car la recherche du profit maximal à court terme ne peut conduire qu’à cela, de manière on ne peut plus mécanique. En effet, la maximisation directe des profits s’obtient en augmentant la marge entre les soins aux enfants et les autres activités, par conséquent en diminuant la qualité du service rendu et en augmentant le prix jusqu’à la limite du raisonnable (remarquons aussi que la limitation des soins aux enfants entraîne la recherche de la limitation de leur nombre, ce qui a des implications directes sur la société). La concurrence sur les prix ne s’exerce pas, car les autres femmes du secteur, recherchant aussi le profit, maintiennent de facto le statu quo.

Pour changer les choses, il s’agit surtout de rappeler les objectifs du libre accouplement, et donc de préciser plus clairement quels devraient être les critères de sélection des partenaires, et de déterminer ce qu’il faut faire en pratique pour qu’ils s’appliquent.

Si l’amélioration de la qualité des soins aux enfants doit être un des objectifs du système, cette variable doit devenir un critère de sélection suffisamment fort pour inciter les hommes à en tenir compte. Faciliter et favoriser les recours légaux des époux contre les abus de leur épouse peut être un moyen d’y parvenir. Afin d’être en mesure d’influer sur une femme qui emploie des méthodes limites (pour ne pas dire plus) vis-à-vis de son conjoint, il faut en tous cas modifier le rapport de force pour que l’homme puisse avoir une possibilité de recours significative (susceptible d’influer sur les choix de procréation de la femme).

Les hommes politiques ont pris l’habitude de considérer la liberté d’accouplement comme un acquis (en cela, ils n’ont a priori pas tort) sur lequel ils ne peuvent ni ne doivent influer. Ce faisant, ils nient leur seule (mais déterminante) responsabilité dans ce système. C’est à eux de fixer les règles du jeu sexuel, pour que son résultat serve de manière optimale l’intérêt de la société. Bien sûr, cela nécessite une indépendance intellectuelle vis-à-vis des feministes et des lobbies, en plus d’une énorme volonté.

« Mais c’est la seule manière de remettre l’humain au cœur du système (sic) ».


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