Commentaire de Étirév
sur Voltaire, Schopenhauer et la haine des juifs


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Étirév 1er août 2019 13:18

Afin d’éviter toutes confusions malheureuses, et dans le seul but de l’Histoire bien comprise, il est impératif de ne pas confondre israélites et juifs.
Durant le Moyen Âge, les Israélites dispersés s’étaient répandus sur toute l’Europe. On les appelait Juifs, quoique les vrais Juifs eussent presque tous passé au Catholicisme, et fussent devenus les plus ardents adversaires des anciens représentants des tribus d’Israël. Ce sont les Juifs christianisés, par ironie sans doute, qui donnaient aux Israélites leur nom de Juifs qui était discrédité et détesté partout.
Depuis leur grande dispersion, les Israélites n’avaient plus eu de centre, plus de nation. Considérés comme des gens dangereux parce qu’ils étaient restés longtemps fidèles aux principes de l’ancien régime théogonique et gynécocratique, on se méfiait d’eux.
C’est sous le règne de Philippe-Auguste que les Juifs furent autorisés à s’établir en France. Cette détermination avait, du reste, un but intéressé, on avait besoin d’eux. Ils venaient d’établir l’assurance contre les risques du commerce (en 1182).
D’abord Philippe-Auguste, monté sur le trône en 1180, inaugura son règne par une ordonnance de 1182 qui voulait que les débiteurs des Juifs fussent déchargés des sommes qu’ils leur devaient. Les évêques célébrèrent cette mesure de proscription. Ils obtinrent encore de ce roi dévot une ordonnance qui condamnait les jureurs et les blasphémateurs à l’amende s’ils étaient nobles, à la mort s’ils étaient roturiers. Chassés après cette ordonnance, les Juifs furent rappelés, en considération du profit que les barons tiraient des Juifs domiciliés dans l’étendue de leur baronnie par le moyen des fortes tailles qu’ils levaient sur eux. Donc, le Juif était exploité, dépouillé par le Catholique, C’est pour cela qu’il fut accusé d’exploiter, de dépouiller le Chrétien. L’accusation est toujours l’envers de la Vérité.
Donc, les barons s’efforcèrent de se les rendre patrimoniaux ; « de là la maxime qu’il n’était pas libre à un Juif domicilié dans une baronnie de transférer son domicile dans une autre, et que, s’il le faisait, sa personne et ses effets étaient réclamés par le baron du lieu de son ancien domicile » (Recueil des Historiens des Gaules et de la France, t. XXII, p. 55).
On se disputait la présence du Juif, à cause du bénéfice qu’on en tirait. C’est lui qui, à cette époque désolée, releva le commerce, et, loin de lui en savoir gré, on lui en fait reproche. C’est qu’il était intelligent (son origine et son passé le prouvent), et tout ce qu’il entreprenait réussissait entre ses mains. En fallait-il davantage pour exciter contre lui la haine ? M. Darmesteter, dans ses Essais Orientaux, montre que c’est au Moyen Age que le Juif, chassé par l’Église Catholique de la vie politique, de toutes les charges, de toutes les professions libérales, et de la propriété immobilière, fut refoulé dans le commerce. En réalité, on ne lui laissait que cela.
L’existence qu’on lui faisait était le pendant de celle qu’on faisait à la Femme. Et cela se comprend, ils étaient les défenseurs de la même cause, ils conservaient au fond de l’âme une invincible fidélité à la même loi, cette-loi morale si forte qu’on ne peut la vaincre, et ils savaient si bien qu’elle était vraie, que c’étaient eux qui avaient raison, qu’ils puisaient dans cette conviction une force immense, une confiance sans bornes. De là cette opiniâtreté dans l’idée qui les faisait vivre, et qui les a amenés jusqu’à nous, leur réservant la grande joie de voir la Vérité triompher. Ils n’ont jamais perdu l’espoir de voir l’ancien régime rétabli, de voir la vérité et la Femme renaître, et ils ont un secret pressentiment que, le jour de cette renaissance, eux, les sans-patrie, seront le peuple-roi.
C’est à cette époque qu’on commença à sévir contre les Juifs.
A la fin du XIIème siècle, il y avait à Paris un grand nombre de synagogues et d’écoles israélites. C’est vers 1182 que l’autorité ecclésiastique les fit fermer et commença à persécuter cette famille juive, dont elle ne parvint cependant jamais à altérer l’unité. Cette unité est un fait admirable dans le monde. Sans patrie, ils possèdent l’esprit national à un degré bien plus élevé que tous les autres peuples ; s’ils ne possèdent pas de territoire, l’univers est à eux, leur patrie est partout où ils se réunissent ; exclus, rejetés de la société et souvent même des lois, ils sont les dépositaires d’une loi sociale et morale bien plus parfaite que toutes celles que les hommes ont faites à l’imitation de la leur. Saint Thomas prit leur défense, considérant combien ils étaient utiles au commerce et à la science, et recommanda la douceur à leur égard, sinon au nom de la charité chrétienne, au moins comme moyen politique.
On commença à brûler leurs livres, parmi lesquels il y en avait de remarquables.
« Ils ont duré, dit M. Havet, pendant tout le Moyen Age, en face de l’Église, comme ils avaient fait en face de l’empire romain, également invincibles aux deux plus redoutables tyrannies qui aient jamais pesé sur l’humanité. Et leur vigueur s’est si bien entretenue sous cette éducation du malheur, qu’à mesure que la liberté moderne les fait rentrer dans le concert des peuples, ils y apportent des forces considérables, qui s’annoncent comme devant contribuer grandement aux progrès de l’avenir. On ne doit pas oublier de rappeler que l’exégèse religieuse des temps modernes est sortie principalement de la polémique des rabbins contre la théologie chrétienne. » (Havet, Origines du Christianisme, p. 330.)

PS : Deux mots à propos de Schopenhauer
Il faut toujours citer Schopenhauer quand on parle du déraillement intellectuel que cause la dégradation sexuelle.
Cet homme devait, naturellement, être le premier parmi les misogynes. Dans cette voie, il a été jusqu’au terme dernier de l’odieux.
Voici le résumé de ses idées sur la femme :
« Le seul aspect extérieur de la femme révèle qu’elle n’est destinée ni aux grands travaux de l’intelligence, ni aux grands travaux matériels. »
« Ce qui rend les femmes particulièrement aptes à soigner notre première enfance, c’est qu’elles restent elles-mêmes puériles, futiles et bornées : elles demeurent toute leur vie de grands enfants, une sorte d’intermédiaire entre l’enfant et l’homme. »
« La raison et l’intelligence de l’homme n’atteignent guère tout leur développement que vers la vingt-huitième année. Chez la femme, au contraire, la maturité de l’esprit arrive à la dix-huitième année. Aussi n’a-t-elle qu’une raison de dix-huit ans, strictement mesurée. Elles ne voient que ce qui est sous leurs yeux, s’attachent au présent, prennent l’apparence pour la réalité et préfèrent les niaiseries aux choses les plus importantes. Par suite de la faiblesse de leur raison, tout ce qui est présent, visible et immédiat, exerce sur elles un empire contre lequel ne sauraient prévaloir ni les abstractions, ni les maximes établies, ni les résolutions énergiques, ni aucune considération du passé ou de l’avenir, de ce qui est éloigné ou absent… Aussi, l’injustice est-elle le défaut capital des natures féminines. Cela vient du peu de bon sens et de réflexion que nous avons signalé, et, ce qui aggrave encore ce défaut, c’est que la nature, en leur refusant la force, leur a donné la ruse en partage, de là, leur fourberie instinctive et leur invincible penchant au mensonge. »
« Grâce à notre organisation sociale, absurde au suprême degré, qui leur fait partager le titre et la situation de l’homme, elles excitent avec acharnement ses ambitions les moins nobles, etc. On devrait prendre pour règle cette sentence de Napoléon 1er : « Les femmes n’ont pas de rang ». Les femmes sont le sexus sequior, le sexe second, à tous égards, fait pour se tenir à l’écart et au second plan.
« En tous cas, puisque les lois ineptes ont accordé aux femmes les mêmes droits qu’aux hommes, elles auraient bien dû leur conférer aussi une raison virile », etc.
De l’Israélisme au Judaïsme


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