Commentaire de Adibou
sur ZEMMOUR Faut-il le condamner au silence ?


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 Adibou Adibou 4 octobre 2019 17:51

De nos jours, la définition de la notion de race a disparu du champ de la biologie d’où elle a été rejetée. Seuls quelques chercheurs isolés persistent à recourir à cette notion controversée, utilisée de manière très générale, se détachant de la biométrie ou de la génétique moderne. Ainsi, si Luigi Luca Cavalli-Sforza, dans son ouvrage « Gènes, Peuples, et Langues », pose la définition suivante en évoquant l’usage de certains dictionnaires, dans le cadre d’un chapitre portant sur la question de la pertinence du terme :

« Une race est un groupe d’individus qu’on peut reconnaître comme biologiquement différents des autres. »

Il ne s’y réfère que pour rappeler ce qui fut reçu aux époques précédentes, mais maintenant abandonné.

Avec l’étude de la variabilité génétique apparaît une nouvelle définition : Theodosius Dobjansky proposera ainsi sa définition du concept de race (au sens large) :

« Une population d’espèces qui diffèrent selon la fréquence de variants génétiques, d’allèles ou de structures chromosomiques. »

Cependant, comme l’indique Marcus Feldman (du département de biologie de l’université Stanford) et ses collègues : « comme deux populations différentes présentent toujours de tels variants, cette définition est en réalité synonyme de population ».

Au sein de cette approche apparaît une nouvelle donnée : la variabilité moyenne au sein des populations humaines est plus grande que celle existant entre les populations73. Cette constatation amène à l’époque un grand nombre de biologistes à considérer que la notion de race n’est pas biologiquement pertinente.

Ainsi, dans Éloge de la différence (1981), Albert Jacquard affirme que pour la génétique moderne la notion de race des anciennes classifications ne convient pas à l’espèce humaine. André Langaney va plus loin en indiquant que « la notion de race est dépourvue de fondements et de réalité scientifique », puisqu’on ne peut, d’après lui, distinguer les populations des différentes parties du globe en se fondant sur des différences génétiques.

Les scientifiques, qu’ils soient généticiens, anthropologues ou ethnologues s’accordent donc, avec des arguments différents, sur l’arbitraire de la définition de races au sein de l’espèce humaine. Ainsi, la pertinence biologique de cette notion est notamment remise en question. Luigi Luca Cavalli-Sforza précisera son point de vue ainsi :

« Toute tentative de classification en races humaines est soit impossible, soit totalement arbitraire. »

Et, dans l’ouvrage Qui sommes-nous ? :

« En réalité, dans l’espèce humaine, l’idée de « race » ne sert à rien. »


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