Commentaire de Jean Dugenêt
sur Bernard Arnault : première fortune mondiale


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 3 février 2020 11:15

@Spartacus
La haine vous emporte au point de mettre des contresens dans chacun de vos mots. Évidemment, il ne faut pas vous demander de définir vos concepts. La richesse n’a aucun rapport avec la race et le racisme. La lutte des classes entre les exploités et les exploiteurs n’a rien à voir avec le gauchisme. Chaque mot que vous employez n’a valeur que d’insulte et cette logorrhée doit vous faire jubiler.

Parlons de Drahi puisque vous le voulez. Voilà ce que j’ai écrit à son sujet dans mon livre « Macron démission Révolution » :

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"C’est un très riche homme d’affaire français assez énigmatique. Il est exceptionnel à plus d’un titre et notamment parce qu’il est surendetté ce qui est très rare pour un homme riche. Nous avons déjà vu dans le chapitre « Qui dirige la France ? » qu’il est très plurinational. C’est un israélien d’origine marocaine. Il est résident en Suisse et planque son fric à Guernesey. Il a aussi un passeport portugais. Il a une holding au Luxembourg et son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, En fait, comme tous les personnages de son acabit sa vrai patrie c’est le fric. Ses enfants étudient à Bristol, Genève et Tel-Aviv. S’il est néanmoins français c’est bien en tant qu’homme d’affaire. Il est classé comme ayant la 10ème plus grande fortune française par la revue Challenge. Personne ne précise comment sont évalués ses dettes et le fric qu’il planque.

Le montage financier de ses affaires est un modèle du genre pour qui veut échapper au fisc. En termes plus orthodoxes : c’est un « best off de l’optimisation fiscale ». En voici la description donnée par le Huffington Post du 14 mars 2014 :

« Derrière les dizaines de sociétés qu’il possède, Patrick Drahi a mis en place une structure performante pour diriger. Son nom : Altice, une holding de droit luxembourgeois, cotée à la Bourse d’Amsterdam (oui, on voyage beaucoup avec Patrick Drahi) et dont il détient 75%. Cette participation ultra-majoritaire est supportée par sa propre holding, elle-même hébergée à Guernesey. Moins connu que Jersey, c’est un paradis fiscal situé dans les îles anglo-normandes britanniques ».

Alors que la plupart des grosses fortunes négocient leurs impôts avec Bercy, Patrick Drahi entend bien ne rien payer sans même avoir à négocier. Et, il ne s’en cache pas. Il a expliqué devant la commission des affaires économiques du sénat, le mercredi 8 juin 2016  : « quelqu’un qui optimise sa fiscalité, c’est quelqu’un de malin ». Et, les sénateurs n’ont rien trouvé à y redire.

Vous l’aurez compris : il est non seulement énigmatique et exceptionnel mais aussi obscur, étrange et même un peu louche. Il nage en eaux troubles dans des affaires risquées et suspectes.

Il fait fortune en France, puis à l’étranger grâce à une technique particulière de gestion d’investissements qu’on appelle LBO (leveraged buy-out). Il s’agit de s’endetter fortement pour acheter une entreprise puis la restructurer pour en augmenter les profits afin de rembourser les emprunts. Ces opérations financières « acrobatiques » inquiètent certaines banques mais elles semblent, pour l’instant, lui avoir réussi. Le discours qu’il tient aux banques est simple. En clair voilà ce que signifie LBO. Il dit  :

« Je rachète une affaire qui n’est pas en très bon état et, dès que j’aurai les rênes, je pourrai faire d’énormes économies de gestion : plan drastique de suppression de personnel, remise en cause des réglementations… Dans ces conditions l’entreprise va rapidement devenir très rentable et je pourrai vous rembourser. »

Et, en effet, derrière lui, beaucoup d’employés souffrent mais aussi les fournisseurs, puisqu’il se permet, en toute illégalité, de cesser de les payer pour ensuite négocier avec eux des remises. Les techniques illégales ne l’effraient vraiment pas puisqu’il est sous le coup d’un redressement fiscal. Depuis le 17 février 2014 Bercy lui demandait 36,3 millions d’euros. L’Express de mars 2014 précise :

« Cette somme représente la TVA impayée par le câblo-opérateur entre 2006 et 2010 ainsi que des charges de prestations de services contestées ».

 C’est carrément du vol puisqu’il fait payer de la TVA à ses clients et la garde pour lui. Nous ne savons pas si cette dette a été réglée depuis ni où en sont ses démêlés avec la justice à ce sujet.

Dès 2002, il mise tout sur le secteur du câble et détient vite 99 % des réseaux câblés de France avec son entreprise Numericable. Qu’une entreprise ait ainsi une situation de monopole privé n’est assurément pas sain. Peut-il facturer au prix qui lui convient des opérations de câblage à des collectivités locales ?

Nous l’avons classé parmi les 15 personnes qui sont les véritables dirigeants du pays (Cf. le chapitre « Qui dirige la France ? » parce que le domaine médiatique qu’il possède est énorme. Son groupe SFR Presse chapeauté par Altice contrôle en effet à l’heure actuelle :

  • les journaux Libération, l’Express, l’Expansion, Stratégie, Studio Cine Live, Lire, Mieux Vivre, Votre Argent, Classica, Pianiste ;
  • les revues professionnelles spécialisées : Mesures, Électroniques, Point Banque, La Revue des Collectivités Locales, IT for Business ;
  •  la chaine d’information israélienne i24news dont Patrick Drahi détient 85% via sa société Altice IV SA elle-même détenue par la société panaméenne Jenville SA (Tout va bien !) ;
  • les chaînes thématiques françaises comme Vivolta, Shorts TV, Kombat Sport, Ma Chaîne Sport (MCS Extrême, MCS Bien-être, MCS Tennis, MCS International) ;
  •  En juillet 2015, il s’est allié à Alain Weill pour racheter les chaînes BFM-TV, RMC Découverte et BFM Business ainsi que la station de radio RMC.

Il reste discret sur ce qui concerne la politique d’Israël mais il est à l’évidence sioniste. D’après le journaliste Marc Endelweld, Patrick Drahi a préféré Manuel Valls à Emmanuel Macron pendant un temps (« Le grand manipulateur » p. 272) à cause de ses positions sur le conflit israélo-palestinien. L’ineffable Bernard-Henry Levy n’a pas manqué de lui manifester son soutien. Il s’est fendu d’un éloge dithyrambique dans une allocation le 18 mars 2015, à l’occasion de la remise à Patrick Drahi du Prix Scopus de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Il trouve formidable que celui-ci soit un homme très secret dont on ne sait pas grand-chose et, quand il n’a rien à dire, Bernard-Henry Levy parle beaucoup pour vanter les mérites des exploiteurs. Quel grand philosophe ce BHL !

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