@Captain Marlo
On pourrait même dire que l’élection se joue avant même le premier tour, dans les décisions des candidatures, c’est ce que je voulais exprimer en écrivant que les camps divisés s’éliminent d’eux même.
Mais c’est la « règle du jeu » du système uninominal à deux tours, que devrait connaitre les politiciens et les citoyens, qui doivent appliquer une stratégie qui en tienne compte. Ainsi, les « candidatures de témoignage » font disperser des voix, le « vote utile » permet de désigner un candidat « éligible » même s’il n’est pas le plus proche de ses convictions, etc.

Aux présidentielles de 2007 et 2012, le candidat FN n’a pas fait partie des « deux sélectionnés » pour la finale, mais depuis l’érosion voire l’effondrement des partis de gouvernement historiques (ex UMP, PS), le RN est désormais l’une des plus importantes forces politiques pour les élections globalisées au niveau national (présidentielles, européennes). Sans union, aucun courant ne peut le battre, et il n’y a donc qu’une seule place pour la finale en plus du RN. Il me semble qu’en 2022, l’élimination de Macron au premier tour semble plus à portée que celle de Marine.
Pour le second tour, jusqu’ici le FN aurait effectivement fait élire n’importe-qui du fait du « plafond de verre », mais le verre est cassable, le plafond peut finir par sauter.

Concernant le battage médiatique de 2017 en faveur du « Kennedy français » (en fait, le nouveau Lecanuet !) je considère également qu’il y a eu un parti-pris sans précédent en faveur d’un candidat, et cela avant même qu’il ne devienne « éligible » par un enchainement improbable : élimination de Juppé (le grand favoris) aux primaires de droite, affaire Fillon (qui s’était imprudemment targué de probité contre ses concurrents), défection de Hollande, division à gauche...
Alignement de planètes inespéré et vent favorable médiatique, une grande part du chemin était fait !
La question du financement -et des aides non facturées- est restée sous le tapis, mais cela finira tôt ou tard par sortir ...probablement après son dernier quinquennat (espérons que l’actuel soit le seul !)