Commentaire de BA
sur Coronavirus - Le gouvernement ne suit pas les avis du Conseil scientifique


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BA 21 mars 2020 16:06

L’angoisse des financiers avant l’orage


Aujourd’hui j’ai fait le tour de plusieurs assureurs. Je leur ai demandé comment ils appréhendaient les semaines à venir. Les dirigeants esquivent, contournent la question, réservent leurs réponses. En bas de l’échelle, les gens sont plus loquaces. Plus une affaire ne se fait. Les vendeurs d’assurance sont payés pour boucler les dossiers en cours, et n’ont plus de programme pour la suite.


La vraie question est de savoir qui paiera ses primes à la fin du mois ? J’entends que certaines grandes compagnies ont six semaines de trésorerie pour tenir. Trop de défauts de paiement en mettra plusieurs en difficulté. 


La CNP a pris soin de communiquer urbi et orbi sur sa solvabilité. Cette précaution est suspecte. La grande peur, je la connais : c’est celle d’un rachat massif de portefeuilles d’assurance-vie. Les assureurs n’ont pas assez de liquidités pour rembourser tout le monde, surtout si la panique se fait chez les clients. Les assureurs sentent bien que le scénario noir n’est pas à exclure dans les jours qui viennent. 


Ce faisant, beaucoup d’assureurs renâclent à payer les prestations. Ici, on me dit qu’il fallut insister fortement pour qu’un grand assureur de la place paie les trois mois de salaire qu’il devait à un client au titre d’un contrat de prévoyance. Là, les patrons demandent la mise en oeuvre de la clause de perte d’exploitation, et les assureurs refusent. Les litiges sont remontés à Bercy. 


Selon toute vraisemblance, Bercy demandera aux assureurs de plier. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter. La situation risque de se tendre dangereusement. Je pronostique des nationalisations massives en mai pour éviter des faillites systémiques.


https://www.lecourrierdesstrateges.fr/2020/03/20/le-jour-ou-la-france-a-commence-a-se-disloquer/




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