Sur bien des points, votre idée de renvoyer travailler et de laisser circuler librement les gens censément « non porteurs du Virus » est juste irréaliste.

Les tests de type RT-PCR permettent de dire si le génome du virus est détecté dans les échantillons prélevés sur les muqueuses. Mais des personnes infectées, notamment parmi celles qui n’ont pas encore commencé à développer la maladie, sont susceptibles d’être testées négativement, et donc de contaminer d’autres personnes avant d’être testées de nouveau.

Les nouveaux tests sérologiques détectent quant à eux la présence d’anticorps spécifiques dans le sang. Les personnes infectées mais n’ayant pas développé de défenses immunitaires adéquates ne seront pas détectées par ce moyen. À l’inverse, des personnes en rémission qui ne sont plus contagieux seront quand même testés positivement.

On retiendra, d’une part, que les tests ne sont pas totalement fiables, et d’autre part, que pour mettre en évidence le plus rapidement possible les personnes susceptibles de propager le virus, il serait nécessaire de les pratiquer très fréquemment et à grande échelle parmi les personnes non confinées.

Même en maintenant les frontières fermées, le dépistage systématique de la population d’un pays impose de disposer de gros moyens matériels et humains. Or, aujourd’hui en France, nous ne disposons pas de ces moyens. Alors que nous faisons déjà face à une pénurie des réactifs nécessaires, même après une montée en puissance de leur production, nos laboratoires ne seraient pas capables de produire en un mois ce dont nous aurions besoin en une journée. Et compte tenu de la demande mondiale, il est illusoire d’espérer importer suffisamment pour compenser ce que nous n’arrivons pas à produire.