Commentaire de Régis DESMARAIS
sur Demain, quel monde ?


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Régis DESMARAIS Régis DESMARAIS 11 mai 2020 15:38

@Spartacus

En résumé, le capitalisme a créé d’énormes richesses à un coût le plus souvent prohibitif pour la survie de la planète. Une appréciation incomplète du coût de cette création de richesse donne l’illusion d’un système presque idéal alors qu’il est profondément mortifère.

 

La pauvreté a reculé mais dans des proportions somme toute ridicule au regard des suraccumulations de capital entre quelques mains (plus de 90% des richesses de l’humanité aux mains de moins de 1% de cette humanité). En 2017, l’UNICEF alertait sur le fait que 2,1 milliards de personnes n’avaient pas accès à l’eau potable. Vous en conviendrez, pour un système économique indépassable, cela n’est pas terrible.

 

Le drame est effectivement de voir des gens énormément riches. Je ne parle pas des petits patrons, voire de la plupart des grands patrons, je parle de ces personnes (physiques ou morales) qui ont accumulé des sommes qui ne pourraient être dépensées qu’en plusieurs siècles de consommation effrénée. Cette situation est absurde et un non sens.

 

Il n’y a donc aucune jalousie car comment être jaloux de l’absurdité ? Egalitarisme ? Cela fait encore appel aux vieux dogmes du passé qui nous ont conduits au chaos. Je pense plutôt à une remise à plat de nos valeurs avec une question clef : de quoi avons-nous besoin individuellement pour vivre décemment et être heureux ? Avons-nous besoin d’avoir sur des comptes bancaires de quoi dépenser pendant un demi-millénaire ? La réponse est non.

 

Si nous avions tous le souci de la préservation de cette planète, de l’admiration de ce que la nature a de beau à nous offrir, si nous avions tous de quoi vivre sans inquiétudes des lendemains alors nous n’aborderions plus le monde sous l’angle utilitariste, en se demandant quand je fais quelque chose ce que cela va me rapporter personnellement. Nous ferions des choses pour le bien de soi et des autres.

 

C’est donc un changement total de paradigme qu’il nous faut. Si nous restons avec les modes de raisonnement qui ont été ceux que nous avons eu dans le passé et aujourd’hui, alors nous sommes perdus. Jalousie, égalitarisme, communisme, libéralisme, collectivisme, socialisme, retour sur investissement, contrepartie systématique à ce que je fais, tout cela doit devenir obsolète.

 

Je sais qu’en écrivant cela je ne peux déclencher chez certains que moqueries, condescendance, refus voire énervement. Mais quand je pense « aux valeurs dominantes » qui ont été défendues jusqu’à présent, aux modèles économiques qui ont été vantés et appliqués jusqu’à présent et quand je vois l’état du monde, alors j’accepte avec bonheur ces moqueries et ces condescendances car si les suppôts du libéralisme ou du communisme avait eu raison, nous ne serions pas aujourd’hui dans cette destruction globale des éco systèmes et du vivant.


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