Commentaire de Maxence Smaniotto
sur L'Arménie immolée


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Maxence Smaniotto Maxence Smaniotto 11 novembre 2020 15:55

Quelques précisions et rectifications :

La révolte arménienne anti-bolchevique n’eut pas lieu en février 1920 mais en février 1921. Je m’excuse pour cet erreur.

Parmi les 17 signataires qui réclamaient les démissions du premier ministre arménien Nikol Pashinyan, il est importante de signaler la présence des anciens présidents d’Arménie Serzh Sargsyan et Robert Kotcharyan. Grands amis de Vladimir Poutine et à la tête de la kleptocratie qui a rongé pendant plus de vingt ans l’Arménie indépendante, ils étaient les garants des liens entre Moscou et Erevan.

La « révolution de velours » et l’arrivée au pouvoir de Nikol Pashinyan, que les autorités russes et leurs alliés considèrent excessivement pro-occidental, a fissuré encore plus les relations entre Moscou et Erevan, qui ne sont pas aussi idylliques depuis 2015/2016 (guerre des quatre jours au Haut-Karabagh en avril 2016, ventes d’armes à l’Azerbaïdjan de la part des Russes pourtant censés être les alliés de l’Arménie, abus de la part des militaires russes dans la ville de Gyumri, interférences russes dans la politique interne et internationale de l’Arménie). La Russie n’a pas su considérer à sa juste valeur la fidélité des Arméniens. De l’autre côté, Nikol Pashinyan n’a pas su réaménager les relations avec les Russes et les convaincre. Il n’en a pas eu le temps, d’une certaine manière, et la médiocrité de son entourage, où se trouvent beaucoup de jeunes inexpérimentés issus du monde des ONG et pro-européens, ne l’a pas aidé dans la tache. Résultat : la Russie a voulu donner une terrible leçon à l’Arménie et a passé des accords avec la Turquie, qui est en train d’abandonner des postes militaires dans le nord de la Syrie...

La présence militaire russe dans ce qui reste de l’enclave du Haut-Karabagh et qui sera certainement réclamée à brève par les autorités de Bakou, créeront, avec toute probabilité, de nouvelles tensions avec l’Azerbaïdjan et la Turquie. Ce n’est que une solution à court terme.

Quid des monuments arméniens (églises, monastères, forteresses, etc) dans les territoires qui seront occupés par les autorités d’Azerbaïdjan ? Bakou a déjà fait preuve de sa bienveillance envers la culture arménienne en détruisant les 3000 croix de pierres arméniennes (khatchkars) dans le cimetière arménien de la ville de Djoulfa, dans le sud du Nakhitchevan. Filmés par les autorités iraniennes et dénoncés par l’UNESCO, les autoités de Bakou, et notamment le représentant du Nakhitchevan à Bakou Hasan Zeynalov, eurent le culot d’affirmer qu’il n’y avait jamais eu de croix de pierre arméniennes en ce lieu. Tout est filmé et sourcé.


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