Commentaire de Christophe Claudel
sur Zemmour Président : l'esprit du taon


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christophe Claudel Christophe Claudel 13 février 2021 18:04

@cevennevive : Vous avez parfaitement raison : il n’y a en a aucun ! Et ça fait même longtemps.

La faute à qui ?

Aux Français-qui-sont-des-veaux ? Possible mais pas que.
Aux usines à fabriquer des technocrates que sont Sciences Po, l’ENA et la Haute fonction publique ? Très certainement.
A notre époque, qui sacralise les nains et crucifie les héros. Sans doute.


Mais aussi et surtout aux seuls stratèges qui gagnent depuis 30 ou 40 ans : les « progressistes ». 


Le progressisme est aujourd’hui la plus vieille idéologie qui a encore cours, une fois toutes les autres effondrées : impérialisme, nationalisme, fascisme, nazisme, communisme, socialisme, islamisme...

 

Son origine remonte au 18e siècle, plus précisément au parti Whig anglais (libéral) opposé aux Tories (conservateurs). Et qui fut l’un des tremplins politiques de l’extraordinaire mais très discret essor de l’aristocratie d’affaires, bancaire et commerçante, britannique puis anglo-américaine. C’est elle qui fit la fortune du Commonwealth (la Richesse commune), inventa le capitalisme moderne, les grandes institutions qui nous gouvernent (ONU, Forum Economique Mondial, FMI, Banque Mondiale, OMS…) et cette idéologie mondialiste désormais incontournable contre laquelle des « patriotes » comme Zemmour cherchent à batailler en vain. Avec ces concepts qui font aujourd’hui florès de Nouvel Ordre Mondial, de marché mondial et de monnaie unique mondiale.


Le progressisme (qui n’a de progrès que le nom), c’est l’alliance parfaite entre le capitalisme financier et le socialisme autoritaire, illustré à merveille par la dystopie totalitaire représentée dans le roman 1984 d’Orwell. Et aujourd’hui par le modèle chinois, adulé par les Rockefeller et prototype du monde de demain, dont la France de Macron se rapproche à TGV.


Depuis les années 1980, le progressisme conçu par les stratèges néolibéraux américains, principalement démocrates mais aussi républicains, c’est le triomphe du capitalisme et de la finance mondialisée au service de quelques privilégiés. Mais avec une prétention idéaliste à conduire le monde vers la prospérité et la paix universelles, l’harmonie entre les peuples, le progrès matériel social, scientifique, moral et même spirituel, le respect de l’environnement grâce à des politiques de « développement durable ». En réalité, le moyen le plus sûr de continuer à concentrer les richesses, à creuser les écarts entre riches et pauvres, et pour finir à asservir toute l’humanité, à contrôler et rendre esclave chaque individu grâce au recours massif aux nouvelles technologies de surveillance, de traçage, de fichage, à une contrainte policière sophistiquée, et à une modification de l’espèce dans une optique transhumaniste et eugéniste.


Au cours des décennies 1990 et 2000, les progressistes se sont ainsi efforcé d’accélérer la prise de contrôle absolu des états et de leur dirigeants, un objectif déjà énoncé au 18e siècle, par le biais de la dette, du financement des partis politiques et des campagnes électorales dans les pays dits « démocratiques », par le contrôle de l’opinion publique grâce aux médias et à l’ingénierie sociale, une science e contrôle mental des population élaborée avec succès aux Etats-Unis dès le début du 20e siècle, le contrôle total de l’économie, des flux financiers et des monnaies, et pour finir des individus. Jusqu’à aboutir une homogénéisation parfaite des discours et des profils politiques, un abandon progressif des souverainetés nationales au profit de grands ensembles comme l’Union Européenne, des institutions mondialistes qui prennent le pas sur les états-nations, condamnés à disparaître, en vue de d’instaurer une gouvernance mondiale et une gestion du monde par régions, une normalisation des flux et des process de production, de consommation, d’échange et de financement, une dérégulation des échanges, une subordination totale des pouvoirs législatif, exécutif, judicaire, économique, médiatique, scientifique, culturel, institutionnel, éthique au seul pouvoir de l’argent. Avec cette incapacité totale pour chaque individu, groupe, entreprise ou état d’échapper au rouleau compresseur de la mondialisation. Et pour précipiter le basculement vers le Nouvel Ordre espéré, une stratégie du choc qui instrumentalise, déclenche ou exacerbe des crises : politiques, sociales, industrielles, économiques, financières, boursières, militaires, religieuses, terroristes, climatiques, identitaires, éthiques, civilisations… Le but étant de mettre totalement à bas l’ordre ancien, y compris le capitalisme traditionnel, son système financier en sursis et ses monnaies étatiques voués à disparaître pour laisser la place à une monde totalitaire, uniformisé, sans frontières, où la monnaie numérique unique sera la mesure pour valeur toute transaction, tout échange, tout produit, service ou individus réduit à l’état de simple marchandise.

« L’élection » manipulée d’Emmanuel Macron en 2017 constitue en France le point d’orgue de cette stratégie. Laquelle consiste au plan de la rhétorique et de l’offre politiques à gommer les clivages traditionnel gauche droite (démocrates vs. républicains aux Etats-Unis, socialistes vs. conservateurs en France), au bénéfice d’un modèle unique qui marie à la perfection le néolibéralisme bon teint avec des prétentions sociales et humanistes de pure forme. Et dont le but est de détruire la politique en ne lui substituant qu’un exercice gestionnaire ajouté à un enrobage de comm emmené par des marionnettes habiles formées dans les bonnes écoles et repérées par des bonnes fées mondialistes, des oligarques comme Attali, Minc, Arnault, Niel, Drahi, Bolloré ou Bergé, aux petits soins pour le prodige Macron. Et achever ainsi et la République, et la démocratie, et la France, et ses mythes, tous fondus dans le grand shamallow européen.

Difficile dans ces conditions de se prétendre « stratège » et de renverser la table. D’autant que l’offre politique s’illustre aujourd’hui par un conformisme fade d’une médiocrité abyssale : il suffit de regarder la génération des « figures montantes » tous partis confondus : Aurore Bergé pour LREM, Boris Vallaud pour le PS, François Xavier Bellamy pour LR, Julien Bayou pour EELV, et même Jordan Bardella pour le Rassemblement National, plus propret et aseptisé tu meurs. Le comble est sans doute Sibeth N’Diaye, ex porte-parole du gouvernement Philippe : une cruche aboutie tout juste choisie pour sa couleur de peau et parce que ses parents sont de généreux donateurs de LREM.

On a vraiment changé d’époque. Et à moins d’une crise majeure qui mettrait le régime à terre pour reconstruire autre chose sur ses ruines, inutile de rêver : aucun stratège n’apparaîtra dans le paysage politique. Tout juste des météorites géocroiseurs improbables comme le général Pierre de Villiers, candidat à l’élection présidentielle 2022, Francis Lalanne, sorte de héros romantique échappé des barricades de 1848, Jean-Marie Bigard, clown triste et alcoolique bien loin d’égaler le talent comique de Coluche. Et des outsiders frondeurs très crédibles mais qui n’ont aucune chance comme Jean-François Asselineau, transfuge du RPR, constitutionnaliste émérite et champion du Frexit, crédité d’à peine quelques pourcents dans les sondages.

 

Là encore il faudrait un choc majeur. Mais bien que les Français soient depuis un an et plus sapés comme jamais, avec cette dictature sanitaire effroyable, l’état policier et sa répression qui se durcit, la démocratie enterrée par le Parlement, et cette crise des Gilets jaunes qu’on ne finit plus d’enterrer.

Donc sans un réveil massif des consciences, le scénario de 2022 est écrit à l’avance : Macron-Le Pen au second tour donc Macron réélu, la poupée Bilderberg étant incapable de porter un quelconque projet alternatif au Nouvel Ordre Mondial qu’elle cautionne par ailleurs.


Voir ce commentaire dans son contexte