Commentaire de Jean Dugenêt
sur Dix ans de révolution et contre-révolution en Syrie


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 16 avril 2021 08:46

@njama
Ce post de votre part m’avez échappé. Il y a là une réelle volonté de discuter. Je sais maintenant que vous avez lu les premières lignes de mon article où je parle des millions de manifestants. Vous avez depuis contestez cela et je vous ai rappelé qu’il y a eu 1,2 millions de manifestants en une seule journée et dans seulement deux villes qui ne sont pas les plus importantes.
Si vous avez lu mon article un peu plus loin vous avez vu que je parle aussi des américains. Évidemment je ne dis pas la même chose que vous. Je ne les ai pas vu organisés un putsch. Maintenant que vous daignez discuter vous allez peut-être précisé les faits à ce sujet ou me donner quelques explications pour que je voie comment s’est déroulé, d’après vous, ce putsch.
Mes explications sur l’intervention américaine sont différentes des vôtres. J’aboutis à la conclusion que cette intervention a été un fiasco... Je pense qu’il faut confronter nos deux interprétations.
Je suis d’accord avec vous quand vous dîtes :
[Je n’idéalise pas le régime syrien, c’est un fait que la liberté d’expression était restreinte, mais allez au Maroc c’est du kif, gardez-vous de la moindre critique envers le roi, et la politique du gouvernement...]
Il convient en effet de ne pas confondre le tourisme et la politique. Un pays peut sembler agréable pour celui qui y fait un peu de tourisme surtout quand les français y sont bien défendus comme c’était le cas autant en Syrie qu’au Maroc. Pour autant, si je comprends qu’on puisse « tomber amoureux », comme vous l’avez dit ailleurs, d’un pays il faut bien se garder de « tomber amoureux » d’une dictature. Comme vous le dîtes à propos de la Syrie « c’est un fait que la liberté d’expression était restreinte » (doux euphémisme) et cela n’est guère mieux au Maroc. C’était même pire avec Hassan II.
Je suis d’accord avec vous aussi quand vous dîtes qu’il y a un problème de voisinage entre la Syrie et Israël. Cependant, à mon avis, ce n’est pas le problème. Il y en a en effet d’autres notamment le fait que « la liberté d’expression était restreinte »en Syrie.

Si vous le souhaitez je peux vous fournir des explications sur mon interprétation de l’intervention américaine. Il est évidemment hors de question pour moi de choisir entre el-Assad et Obama (c’était lui le président de la république à ce moment-là). Je me suis expliqué à ce sujet ailleurs. Pour reprendre mon explication ce serait comme si on me demandait de choisir entre Thiers et Bismarck quand ils sont en guerre alors qu’ils sont tous les deux d’accord pour écraser la Commune de Paris. Je peux poursuivre la métaphore. Les américains ne sont bien évidemment pas intervenus pour appuyer la révolution contre el-Assad. Eux sont intervenus avec une volonté guerrière et non pas révolutionnaire. Ils ont pensé un moment profiter de la situation de crise pour liquider el-Assad et prendre sa place en mettant sur pied un gouvernement fantoche comme en Afghanistan ou en Irak.

Je peux vous expliquez pourquoi ils ont échoué et ce qui s’est passé ensuite. Mais, pour un début de discussion c’est déjà pas mal.


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