Commentaire de Claude Courty
sur De la pensée dominante au revenu universel


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Claude Courty Claude Courty 13 décembre 2021 19:27

@lecoindubonsens

Réponse (tardive) à votre poste du 6 décembre 12:54


Nous sommes donc au moins d’accord sur 4 points essentiels dont le reste découle ; d’où l’intérêt (selon moi) de la pyramidologie sociale, en tant que méthode d’étude objective de notre condition.


— C’est ce qui me fait maintenir que les révoltes et révolutions s’étant succédées de tous temps, en France et ailleurs, n’y ont jamais rien changé durablement. Chaque révolution ne chasse-t-elle pas la précédente, dans un échange de noms au sein d’une structure sociale irrévocablement pyramidale, à laquelle il suffit de peu de temps pour se reconstituer, quelles que soient les tentatives de manipulation dont elle a pu être l’objet, en attribuant à d’autres acteurs les rôles qu’y jouaient ceux qu’ils remplacent ? Il faut se souvenir qu’il a suffi d’une décennie pour que le pouvoir républicain né de 1789 soit redevenu monarchique, jusqu’à ce que d’autres révolutions le renversent au profit de pouvoirs prétendant à une démocratie dont il est difficile de garantir les progrès, tant les privilèges et autres avantages – acquis ou hérités – y ont perduré et se sont multiplié depuis.

Tous les représentants du vivant combattent et s’entre-tuent depuis qu’ils existent ; avec pour les êtres humains une corruption de leurs mœurs sous toutes ses formes, s’aggravant avec leur multiplication incontrôlée et ses effets délétères ; ce que les Grecs anciens, fondateurs de la démocratie prévoyaient déjà (cf. Périclès).

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2014/07/demographie-et-democratie.html


Mathématiquement, dans la RELATIVITÉ intemporelle des notions de richesse et de pauvreté, 50 % de la richesse (en toutes choses) vont à 14 % des occupants de la pyramide sociale (les riches), alors que les autres 50 % vont aux 86 % restant (les pauvres). Cf. 2e croquis illustrant mon article.

C’est ainsi qu’en 2 000 ans, les pauvres se sont multipliés au point de représenter plus de 20 fois ce qu’était la population humaine – toutes conditions confondues – au début de notre ère ; quel que soit le nombre de ceux qui échappent de nos jours à la pauvreté profonde :

215 millions de pauvres en l’an 1, à comparer à 67,2 Milliards de pauvres de nos jours, même si pauvres “relatifs”, dans un cas comme dans l’autre.

Évolution poussant probablement certains à en appeler, en dernier recours, au renversement pur et simple de l’abominable pyramide sociale.

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2014/08/la-pyramide-sociale-inversee-ou-le.html


— Pour ce qui est du revenu universel, je comprends fort bien vos raisons, pour les avoir moi-même éprouvées, jusqu’à ce que je comprenne qu’il pourrait se substituer – sans supplément de coût – aux innombrables mesures d’assistanat versées au tonneau des Danaïdes, par tous ceux qui sont davantage envieux du sort des riches que réellement soucieux de combattre la misère.

Mais au-delà de toute opinion, politique ou autre, un Revenu Minimum Universel doit garantir à chaque membre d’une collectivité socio-économique, le minimum vital répondant au niveau de développement de celle-ci. Il ne peut en conséquence qu’être Inconditionnel, en accordant à tous la liberté de s’en satisfaire ou de l’améliorer par la rémunération d’un emploi que la société et le marché du travail seront de moins en moins en mesure d’offrir à ceux qui en ont le plus besoin et de moins en moins envie.

Le revenu universel est dès lors effectivement une rente, versée à tous les citoyens (et remboursée par chacun au prorata de son impôt sur le revenu), pour compenser l’absence de rémunération d’emplois promis à être robotisés un jour, cette rente s’ajoutant à la rémunération de ceux qui peuvent librement choisir de travailler pour l’améliorer.

L’être humain étant avant toute autre considération un consommateur, doublé d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler, son rôle socio-économique est assumé dès lors qu’il consomme ; à condition qu’il en ait les moyens, que le revenu universel a précisément pour objet de lui assurer, autant dans l’intérêt de la société que de chacun de ceux qui la composent.

Bien sûr les inégalités sociales, de même que la frustration, l’envie et la jalousie de la minorité qui y est allergique, ne disparaîtront pas pour autant, mais c’est une autre affaire.


À noter enfin que la hauteur de toute pyramide sociale coïncidant avec celle de l’échelle de richesse collective lui étant associée, la réduction de cette hauteur a pour effet – à population constante – d’abaisser cette échelle et de réduire les inégalités entre catégories sociales et les individus qui les composent. Mais en résulte une paupérisation générale, l’appauvrissement des riches, ne pouvant avoir pour conséquence que d’appauvrir les pauvres.

« Moins de richesse = davantage de pauvreté » aurait dit Mr de La Palisse.


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