Commentaire de Laconique
sur Considérations sur la trilogie lyrique de Stanley Kubrick
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@Gollum
Ce n’est pas vraiment le sujet de l’article…
Nous avons déjà abordé ce problème. Vous envisagez le christianisme comme une spiritualité parmi les autres, issue d’un tronc commun primordial (cf. Guénon). C’est très respectable, mais ce n’est pas chrétien !
Le christianisme n’a rien d’une doctrine initiatique, il se pose au contraire en opposition aux doctrines initiatiques qui pullulaient dans le monde antique : « Jésus lui répondit : Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette » (Jn 18, 20).
Ce que vous appelez « entropie » est
consubstantiel à la conception chrétienne du monde. Ce monde est condamné : « Voici que
je fais toutes choses nouvelles » (Is 43, 19). L’entropie est
consubstantielle à notre création altérée. Et là je vais sortir une notion qui
vous fait tomber à chaque fois de votre chaise, mais je n’ai pas le choix :
c’est le péché. La mort vient du péché. « Nous savons que par un seul
homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort
; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont
péché » (Rm 5, 12). « Chacun est tenté par sa propre convoitise qui
l’entraîne et le séduit. Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le
péché, arrivé à son terme, engendre la mort » (Jc 1, 14). « En effet,
de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que
tous recevront la vie » (1 Co 15, 22). Je sais que vous rejetez
cette notion, comme Bernard Dugué à l’époque, qui était un hérétique assumé.
Donc tout votre positionnement est pour moi du domaine de la gnose, comme votre
dialectique de la réunion du Bien et du Mal que l’on trouve en effet
abondamment chez Baudelaire, Nietzsche ou Hermann Hesse (le dieu Abraxas dans son roman
Demian (je me souviens qu’en Seconde notre prof de français nous l’avait fait
lire, tout comme on nous faisait lire Baudelaire, etc., puis Maurice Scève plus
tard à l’Université. Tout l’enseignement littéraire en France n’est que l’enseignement
de la gnose)). Bref, je ne suis pas du tout sur la même ligne que Pascal L,
mais je ne suis pas du tout sur votre ligne non plus. Notre divergence tient en
un mot : le péché.