Commentaire de Eric F
sur Ukraine, Russie, OTAN, la mise à jour de l'Art opératif ou l'irruption de la guerre moderne dans le champ politique et économique européen


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Eric F Eric F 11 octobre 2022 14:27

’’le dirigeant ukrainien, pris à son propre jeu, n’hésite plus désormais à en appeler à une guerre nucléaire préventive de l’OTAN contre la Russie, histoire d’entraîner l’Europe toute entière dans un bourbier sinon un désastre militaire évident’’

L’expression ’’pris à son propre jeu’’ est appropriée, il se voit en héro de la résistance, qui exige (et non pas sollicite) l’aide de ses protecteurs, et culpabilise ceux qui ne donnent pas assez. En fait, nos dirigeants européens sont acculés à suivre, au détriment de nos intérêts.

Le point commun entre Poutine et Zelensky est qu’ils mettent l’intérêt de leur pays avant le reste ; nous, c’est le contraire.

’’La Russie va lancer une offensive à la fin de l’automne/hiver et réaliser des gains significatifs’’.

Eh bien nous verrons, mais j’avais compris pour ma part que la mobilisation visait à renforcer le contrôle et la défense des territoires ’’rattachés’’ et repousser les actions de reconquête ukrainienne.

’’De toutes les affirmations fantasmagoriques qui ont été faites au sujet de la guerre russo-ukrainienne, peu sont aussi difficiles à croire que l’affirmation selon laquelle la Russie avait l’intention de conquérir l’Ukraine avec moins de 200 000 hommes’’. 

Conquérir et occuper toute l’Ukraine, assurément pas. Mais renverser le gouvernement qualifié d’ukro-nazi et le remplacer par un gouvernement pro-russe, c’est évident sinon ils n’auraient pas envoyé autant de chars vers Kiev. Faute de succès, il y a eu ensuite le ’’fallback’’ du redéploiement à l’Est, correspondant à la prise de contrôle du Donbass et de la bande territoriale assurant la continuité continentale jusqu’à la Crimée, il suffit de regarder une carte pour en voir l’évidence. L’officialisation ’’procédurière’’ de ce rattachement présentée comme l’aboutissement de la campagne -avec appel à la négo sur cette base— le confirme.
L’intransigeance ukrainienne pousse au maximalisme et remet en selle une option de guerre à tout le pays.

A propos de l’évocation de la mobilisation de tout l’URSS (l’Ukraine en faisait du reste partie) dans la grande guerre patriotique contre l’envahisseur nazi, il y avait alors vraiment un enjeu existentiel.
Mais dans le présent conflit, on sait que l’Ukraine n’envahira jamais la Russie, ni l’OTAN ne le fera, donc l’enjeu existentiel se pose pour l’Ukraine et non la Russie, d’où sa motivation pour sa propre guerre patriotique ...et les réticences des jeunes russes à la mobilisation.

Si la Russie ne veut ni Mac Do ni culture woke, cela ne lui sera pas imposé par les armes, et il n’y aurait pas de sanctions économiques ou financières tant qu’elle n’envoie pas ses chars et canons dans les pays voisins.

Pour nous européens, la détente, l’entente et la coopération auraient été la meilleure solution. Mais les deux impérialismes, yankee et soviéto-tsariste, ainsi que le nationalisme ukrainien ont scié cette branche.


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