Commentaire de Christophe
sur In nomine domini


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Christophe 13 décembre 2022 18:46

@Dudule
Il faut relever deux choses en fait.

D’abord la Crimée. Lorsque l’URSS implose en 1991, les Criméens expriment par référendum le vœu très majoritaire devenir une nation indépendante de l’Ukraine conformément au droit de toutes les parties de l’URSS de définir son avenir. Mais le Parlement de Kiev, qui a lui-même organisé le référendum, le décrète nul, le résultat d’un référendum que le gouvernement ukrainien a soutenu en pensant qu’il lui serait favorable est donc annulé. Cependant, le statut spécifique d’autonomie de la Crimée le rend valide devant le droit international. De fait, l’Ukraine a annexé la Crimée en 1991 dans un silence assourdissant de la communauté internationale.

Les milices nazies ne sont pas un épiphénomène en Ukraine, du moins en Ukraine occidentale. L’historien germano-polonais Grzegorz Rossolińsli-Liebe, dans son livre Stepan Bandera : The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist-Fascism, Genocide, and Cult documente les origines de ce nazisme qui remonte au nazisme de l’OUN et de l’UPA expurgé de l’antisémitisme. Il faut comprendre une chose essentielle c’est qu’après la seconde guerre mondiale, bien que la Waffen SS Galicie ait été condamné par le tribunal de Nuremberg pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ce bataillon SS a trouvé refuge au Canada avec l’aide des anglo-saxons. Ils ont investi une association ukrainienne (UCC) qui a obtenue des moyens des américains, britanniques et canadien pour lutter contre l’URSS communiste mais aussi pour réécrire l’histoire de ces nazis pour atténuer le fait qu’ils puissent être réellement des nazis dans l’âme. L’histoire pourtant démontre que c’était les mêmes nazis que les allemands, leur rapprochement n’a pas été opportuniste mais dans le partage des idées.
Cette diaspora ukrainienne, héritière de la pensée nazie, sont revenus avec des moyens occidentaux en Ukraine en 1991 et ont fait, comme l’écrit Grzegorz Rossolińsli-Liebe, l’apologie des nazis ukrainiens pour intégrer les valeurs de ce héros qu’était Bandera dans l’identité ukrainienne.

Ce ne sont pas que des milices, la culture de l’Ukraine occidentale est fondamentalement attachée aux valeurs du nazisme (je cite l’historien) : Bandera et les nationalistes révolutionnaires ukrainiens sont redevenus des éléments importants de l’identité ukrainienne occidentale. [...] Non seulement les militants d’extrême droite, mais aussi le courant dominant de la société ukrainienne occidentale, y compris les enseignants du secondaire et les professeurs d’université, considéraient Bandera comme un héros national… dont la mémoire devait être honorée pour sa lutte contre l’Union soviétique. La politique mémorielle postsoviétique en Ukraine a complètement ignoré les valeurs démocratiques et n’a développé aucune sorte d’approche non apologétique de l’histoire.

C’est ce qui me fait penser que la Russie n’a pas voulu s’accaparer l’ensemble de l’Ukraine, elle laisse les nazis que nous, occidentaux, avons soutenu et armé à ses donateurs pour que nous nous en dépêtrions ; que nous conservions l’outil que nous avons créé qui se retournera contre nous à un moment ou à un autre. C’est cela que nous voulons faire entrer dans l’UE.


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