@Clocel

Bonjour Clocel

Mon paternel avait 17 ans en 43, et avait l’art de se foutre dans les emmerdes. Après un certains nombres de « tribulations » parisiennes, il se fait choper par la Gestapo pour trafic d’or et se retrouve fin 43 au STO dans le cadre de l’Organisation Todt. Et devinez où ? Sainte-Mère-Eglise, rien que ça !

Pour construire des blockhaus...Le fameux mur de l’Atlantique, sauf que là c’était la Manche !
Il passe donc 6 mois sous les ordres des allemands, c’est à dire des jeunes recrues à peine plus agés que lui, et qui n’en pouvaient plus de tout ça, sous les ordres de vieux sous-off de la guerre de 14-18...
Petit boulot tranquille, les mecs pissaient dans le béton pour le rendre friable, entre autres conneries, et allaient aux putes ensemble, allemands et prisonniers français. Hé ouais.

Arrive le 6 juin 44. On connait l’histoire mais pas complètement. Les ricains avaient été briefés comme quoi les français sur zone étaient nécessairement collabos, donc des traitres, et les femmes...vous voyez ce que je veux dire.

Bref. Mon père a eu 18 ans en novembre 44, et à ce titre incorporable dans l’armée de « libération » (après avoir zoné 4 mois à rien foutre dans des baraquements ricains de fortune) : pour lui, vu son passé judiciaire, ce fut les marines, entrainement au tir à balles réelles et tout le bataclan. Il a plus flippé avec les américains que pendant les 6 mois passés avec les allemands.

Puis après il a été envoyé en Allemagne faire un peu de nettoyage...
Démobilisé en 45.

En fait, ce qui lui a le plus foutu les boules, c’est pendant la période entre le débarquement et son incorporation : pendant que les prisonniers français zonaient en guenilles et en vieux godillots, les prisonniers allemands étaient habillés de neuf de pied en cap par les ricains.

Ca, l’histoire ne le raconte pas.