Commentaire de Grincheux
sur Le game-changer, motif récurrent au cœur de la propagande


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Sirius Grincheux 17 juillet 2023 11:29

« Nos préjugés nous ont conduits à nous croire intrinsèquement supérieurs aux autres humains dans le monde car en raison d’un incident de l’histoire nous avions une légère avance dans la modernité. »

Il n’y a pas besoin d’avoir « une légère avance » (sic) dans la « modernité » (resic) pour qu’un groupe se sente supérieur.

C’est même la principale caractéristique de toutes les formes que peut prendre le phénomène de communautarisme (castes, clans, tribus, classes sociales, « races », sectes, ettc.). Le communautarisme est le ferment des génocides.

Comme toutes les espèces vivantes, homo sapiens est le résultat de la « spéciation », c-à-d le processus évolutif par lequel de nouvelles espèces vivantes se forment à partir d’ancêtres communs.

Des populations initialement interfécondes évoluent en espèces distinctes quand elles sont isolées géographiquement, par exemple si une barrière géographique (rivière, montagne, vallée, océan, glacier…) coupe l’aire de répartition d’une espèce en plusieurs zones. Dans chacune des zones, chaque population évolue indépendamment des autres, pouvant donner naissance à une nouvelle espèce. C’est le cas des éléphants nains fossiles de Sicile (Elephas falconeri), mais aussi , des chimpanzés et de nos ancêtres.

Dans « La fabrication de l’ennemi », Pierre Conesa, décrit la guerre comme un phénomène de « pseudo-spéciation », c’est-à-dire comme le moment où un groupe est capable de considérer les membres d’un autre groupe comme s’ils appartenaient à une espèce autre à chasser et détruire sans inhibition. L’homme n’est pas cruel pour l’homme, mais pour l’ennemi qu’il ne considère pas comme un homme. D’ailleurs plusieurs peuples se sont donnés eux-mêmes comme nom « les hommes », chacun dans leur langue spécifique, ce qui sous-entend que les étrangers au groupe ne sont pas des hommes.

Cet atavisme (inconscient, forcément), est beaucoup plus puissant que la raison. Il est fourni en énergie par les sentiments de base, les émotions, et en particulier la peur. C’est pourquoi le recours à la peur pour le management ou le gouvernement d’un groupe (perte d’emploi, harcèlement, intimidation, covid/mort, réchauffement, Poutine, etc.)

est un outil de manipulation formidable (étym : qui fait peur), terrible (étym : qui inspire la terreur) !



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