Commentaire de Jérémy Cigogner
sur Légitimité et servitude
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Ensuite vient la qualité du consentement. Il existe là aussi trois statuts :
— Le consentement actif de ceux qui aident le pouvoir.
— Le consentement passif de ceux qui laissent faire.
— L’opposition active avec toute la gamme des mesures de résistance et de sabotage.
Aussi étrange cela soit, il existe une opposition passive. Elle semblera dérisoire à des mecs comme vous, qui semblent avoir si bien l’intelligence des choses... qu’ils en oublient cette opposition. C’est l’opposition des trucs & astuces, des marchés noirs pas forcément mafieux, des adaptations infra-ordinaires (comme aurait dit Perec), mais aussi des inerties conventionnelles face aux discours.
Or cela se fond avec votre catégorie des consentants passifs, indécidablement, car souvent même des consentants ne réalisent pas être dans des truchements pratiques pour s’en tirer : cela fait pour partie de la liberté, que vous croyez pouvoir si aisément abolir. Naturellement, les nantis peuvent toujours se gausser « vous voyez, ils font avec ! »... évidemment qu’« ils » font avec, puisqu’ils ne peuvent pas faire sans... aussi, votre regard est-il toujours déjà celui d’un nanti. La révolte, la révolution et votre criticisme, sont des leurres.
Tous ses penseurs vous compris, de Marx à Foucault en passant par Gramsci, les fascistes tels que Lénine ou Mussolini (car ils ont des attaques à formuler, souvent des résultats similaires : Mussolini débuta socialo, le nazisme est socialo aussi économiquement), et la si belle et ingénieuse école de Francfort... ne sont que armes pour le pouvoir, car il a le temps de s’en inspirer, toujours et plus aisément avec l’IA.
Il faut renoncer toujours et plus à lutter. Renoncer.