Commentaire de Ansatz
sur Le scandale chronique des résultats scientifiques falsifiés : crise du lobbying et des pouvoirs discrétionnaires


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Ansatz (---.---.162.68) 28 mai 2006 11:39

Les institutions scientifiques françaises et leurs lobbies de hiérarques (et entre autres, les coordinations de directeurs de laboratoire, aidées par des syndicats complaisants qu’elles noyautent) font en permanence une propagande victimiste expliquant qu’elles seraient « en danger ».

Mais la réalité est qu’un tel comportement contribue à la décadence de ces institutions et à nombre de leurs dysfonctionnements, et dessert les objectifs que ces lobbies affichent face au public.

Par exemple, le slogan « recherche en danger » fut utilisé pour la première fois dans de vastes campagnes impliquant de nombreux responsables scientifiques pour s’opposer aux rapports très critiques sur l’ARC, émanant d’abord de l’Inspection Générale des Finances, ensuite de la Cour des Comptes.

Il y eut peu après le rapport de l’Inspection Générale des Finances sur la gestion du CNRS, et une coordination de directeurs de laboratoire, largement animée par des responsables syndicaux et des personnalités proches, fut mise en place pour s’opposer aux conclusions de ce rapport.

Curieusement, on dirait que certaines organisations syndicales sont davantage implantées au sein des hiérarchies et du sommet des administrations que parmi les chercheurs « de base ». En tout cas, force est de constater que le taux de participation aux élections professionnelles dans les organismes de recherche ne cesse de décroître.

L’exemple de l’amiante de Jussieu devrait servir d’avertissement. Il faut que les responsables des organismes concernés, de même que leurs ministères de tutelle, aient bétonné à mort sans raison valable, que toutes les instances chargées de les contrôler aient fait preuve d’une complaisance démesurée, pour qu’on en soit arrivé, début 2005, à des mises en examen d’institutions scientifiques. Autrement, le fonctionnement interne normal aurait dû suffire pour éviter tout danger ; à défaut, les inspections auraient dû jouer leur rôle ; à défaut, on aurait pu espérer une saisine et un jugement plus rapides de la justice administrative, etc... Il y a donc un véritable problème de fond.


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