@Fanny : moi non plus je ne vois pas le rapport entre Léo Strauss et G.W. Bush ! Je me demande si ces gens l’ont lu, ou s’ils ne font que répéter une séduisante légende. Franchement, j’ai bouquiné 2 livres de Léo Strauss, et j’en commence un 3ème. Jusqu’à présent je ne vois aucun rapport avec la doctrine impériale américaine des 50 dernières années (qui me semble « néo-libérale »). Certains modernistes essayent aussi d’en faire un ennemi de l’Occident et du thomisme catholique, alors qu’il semble à chaque page en être un ami chaleureux (bien que Juif lui-même).

Il dénonce au contraire l’abandon par l’Occident de sa matrice helléno-chrétienne. Abandon qui aurait rendu possible les errements de la modernité (nazisme, bolchévisme, mais aussi progressisme). C’est plutôt un libéral-conservateur, il me semble. Je pense même qu’il passionnerait un certain nombre de visiteurs de ce site !

Il a des raisons d’être détesté en ce qu’il anéantit les utopies socialistes, comme tout libéral-conservateur. Non seulement celles des oligarchies, mais aussi celles des littérateurs tiersmondistes de tous bords. Comme vous le dites, nombre de néo-libéraux venaient de l’extrême-gauche. La synthèse néo-libérale (malgré certains aspects intéressants) consiste en fait à faire advenir la « société idéale » non plus avec des goulags et des kolkhozes mais à travers les « mécanismes du marché ». Mais c’est absurde. C’est comme le scientisme en science ou la théocratie en religion. Ou les entremetteurs en amour. Ca finit en dictature orwellienne, comme tous les socialismes. Les libéraux-conservateurs ont évidemment toujours dénoncé cet énième avatar du constructivisme socialiste.