Commentaire de Pr ELY Mustapha
sur L'Iniquité Fiscale en Mauritanie : d'un introuvable droit à une économie à retrouver


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Pr ELY Mustapha Pr ELY Mustapha 30 janvier 10:38

@colibri
Votre message soulève des points intéressants, mais il me semble qu’il mélange plusieurs concepts et généralisations qui méritent d’être nuancés.
Vous affirmez que les droits de l’homme ne résolvent pas les problèmes de société, en prenant l’exemple de la France où les inégalités persistent malgré leur application. Cependant, les droits de l’homme ne sont pas une solution magique à tous les problèmes socio-économiques. Ils constituent plutôt un cadre pour protéger les libertés fondamentales et garantir une dignité minimale à tous. Leur application ne supprime pas automatiquement les inégalités, mais elle offre des outils pour les combattre.
Vous assimilez l’égalité à une idéologie communiste où tout le monde gagnerait la même chose, indépendamment de ses compétences ou de son mérite. Cette vision est réductrice. L’égalité, telle que défendue dans les sociétés démocratiques modernes, ne signifie pas l’uniformité des revenus, mais plutôt l’égalité des chances et l’accès équitable aux ressources de base (éducation, santé, justice).
Sur la justice et la corruption , vous avez raison de souligner que la lutte contre la corruption est essentielle. Cependant, cette lutte s’inscrit justement dans le cadre des droits de l’homme, qui incluent la transparence, la responsabilité et l’État de droit. La justice et les droits de l’homme ne sont pas opposés, mais complémentaires. La justice sans les droits de l’homme risque de devenir arbitraire, tandis que les droits de l’homme sans justice restent lettre morte.
Vous affirmez que les droits de l’homme sont un outil de l’élite pour imposer une dictature. Cette idée est paradoxale, car les droits de l’homme ont historiquement été un rempart contre les abus de pouvoir et les régimes autoritaires. Ce sont les dictatures qui bafouent les droits de l’homme, pas l’inverse. Certes, certains gouvernements peuvent instrumentaliser ces principes, mais cela ne discrédite pas l’idée même des droits de l’homme. Au contraire, c’est une raison de les défendre avec encore plus de vigilance.
D’autre part, les droits de l’homme ne sont pas nécessairement en contradiction avec les valeurs spirituelles. Ils peuvent être vus comme une expression de la dignité humaine, une valeur partagée par de nombreuses traditions religieuses. Par exemple, l’islam, le christianisme ou le judaïsme insistent sur la justice, la compassion et le respect de la vie humaine, des principes qui résonnent avec les droits de l’homme.
Certes, je pense tout comme vous, que les droits de l’homme ne sont pas une panacée, mais ils restent quand même, un cadre essentiel pour construire des sociétés plus justes et équilibrées. Leur critique est légitime, mais il faut éviter de les rejeter en bloc sous prétexte qu’ils ne résolvent pas tous les problèmes.


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