Commentaire de jjwaDal
sur La fin est proche


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jjwaDal jjwaDal 15 février 09:12

@tonimarus45
Gorbatchev et Eltsine ont pensé naïvement lors de la dissolution de l’URSS, qu’ils faisaient un cadeau à l’occident en leur supprimant une énorme épine dans le pied, un empire alternatif, une idéologie alternative, un facteur majeur de dépenses militaires qui pouvaient être redirigées à des fins plus productives.
Ils s’attendaient à une reconnaissance et à des gestes de bonne volonté, plus fondamentalement à « rejoindre le club » après une période transitoire la plus courte possible.
Hors le choix (documenté par J. Sachs et d’autres) des USA a été vite fait. Ne pas dissoudre l’OTAN quand sa justification tombait. L’étendre en dépit de la parole donnée lors de la réunification allemande, progressivement jusqu’aux frontières de la Russie et ne pas permettre à la Russie de se refaire une santé pour mettre en cause leur hégémonie, nulle part, en aucun domaine.
Ainsi Sachs a parfaitement décrit l’immense responsabilité US dans le choix imbécile de laisser la Russie (qui avait besoin d’une aide financière transitoire) sombrer dans la décennie infernale des années 1990, alors qu’elle disposait de garanties énergétiques et minérales pour sécuriser ses emprunts, pour savourer leur monde unipolaire.
Ainsi, plongée dans le chaos économique de la transition à l’économie de marché sans filet, incapable d’abandonner sa souveraineté pour devenir un Etat membre de l’U.E., essuyant un refus de partenariat avec l’OTAN (qui aurait perdu une fois de plus sa raison d’être), elle n’est demeurée accrochée au mirage de « rejoindre le club » que grâce à un dirigeant excessivement europhile (critiquée en interne pour cela) et aussi lucide sur la position de la Russie dans le Monde.
Poutine pensait avoir affaire à des adultes et a compris en 2008 que la lâcheté européenne face aux USA (Merkel avoua avoir perçu en 2008 que la promesse d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN serait perçue comme une déclaration d’hostilité par Moscou), mettait son pays sur une trajectoire de collision avec l’occident, balayant les promesses de 1989/1990.
L’attaque de l’OTAN sur la Serbie, le coup d’Etat de 2014 en Ukraine ont achevé de le convaincre que les intentions des USA n’étaient pas claires et que la sécurité de son pays était en jeu. Après tout il était notoire qu’il y avait un projet de longue date de démanteler la Russie comme l’URSS avait été démembrée.
En 2015, le géopolitologue John Mearsheimer déclarait lors d’une conférence que l’Occident (son pays) allait détruire l’Ukraine en se servant de la Russie pour cela.
Mission accomplie. Les USA ont détruit une chance historique de bâtir une paix durable sur le continent européen, car leur intérêt (celui de leur CMI) y était opposé.
Il n’y avait aucun adulte en Europe pour s’y opposer (songeons qu’un seul membre de l’OTAN pouvait crucifier le rêve ukrainien d’entrer dans l’OTAN).
La messe est dite.


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