Commentaire de babelouest
sur Ce n'est pas de la tarte


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

babelouest babelouest 23 février 17:22

Ah les prunes ! Cher C« Nabum elles étaient bien les reines (comme tous les fruits d’été d’ailleurs). Mais celle qui durait le plus longtemps, était la plus humble, une prune banale qu’on avait l’habitude d’appeler »la prune secouette« vu que les arbres étaient agités vigoureusement pour les récolter : avec celle-ci, mon père en février confectionnait avec le bouilleur de crus officiel une excellente eau-de-vie de prunes. Il l’arrêtait à 65°,ce qui n’est déjà pas mal. Fort peu de celle-ci était bue directement bien qu’elle eût un goût excellent. Mise en bouteilles, elle servait d’antibiotique pour les plaies et blessures – et en plus ça sentait bon ! – mais aussi on y trempait des rondelles de papier sulfurisé que l’on posait sur les confitures (le tout était recouvert d’une bonne épaisseur de papier journal retenu par un élastique).

Mais l’essentiel des »mille degrés d’alcool« autorisés se retrouvait provisoirement dans de grands seaux pour laisser le résidu d’alcools indésirables (comme le méthylène, très dangereux pour la santé) s’évaporer : dans le Cognaçais on appelle cela »la part des anges", d’ailleurs ces lieux de stockage se repèrent de loin : une mousse particulière, noire, vient couvrir les toits.

Et puis au début de l’hiver cet alcool est mêlé avec les plus beaux raisins, les plus mûrs, mis de côté pour la circonstance sans avoir connu le foulage, puis la macération en cuves. Des bonbonnes en sont remplies, et restent ainsi des mois.

Puis le mélange est filtré, et conservé pendant des années. C’est le Pineau des Charentes.


Voir ce commentaire dans son contexte