Commentaire de Et hop !
sur La République Française doit-elle endosser les crimes et exactions qui se sont produits alors que la France était un royaume ou un empire ?


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Et hop ! Et hop ! 16 mars 15:43

@GoldoBlack

Le servage qui a été aboli en 1779 (celui de la « requête des serfs des Vosges » de Voltaire) était du servage réel, pas du servage personnel, et ce n’était pas sur des terres françaises mais sur des anciennes terres de l’Empire germanique en Bourgogne (la Franche-Comté) ou de Lorraine ducale qui avaient été rattachées à la France. C’était des paysans locataires ou fermiers perpétuels.

Le servage réel, ou main-morte, est un statut foncier qui fait que le bien foncier (terre, maison, moulin, etc..) retourne au seigneur à la mort du tenancier qui ne peut pas non plus le vendre, mais il l’exploite pour son propre compte, alors que le servage personnel est un statut personnel qui l’oblige à servir sur le domaine d’un seigneur pour le compte du seigneur qui doit le nourrir, le loger, etc..
Le serf personnel contrairement à l’esclave, avait une personnalité et une capacité juridique normale, et un patrimoine, ce n’était pas des descendants d’anciens esclaves mais de personnes désaffiliées qui s’étaient données à un seigneur en échange de sa protection. Parfois colectivement par la création d’une sauveté comme celle d’Aurillac au VIIIe siècle.

Au haut Moyen-Âge, il y a eu des période où les grands seigneurs cherchaient à se débarrasser d’une domesticité trop nombreuse dont ils ne savaient pas quoi faire et qui lui coûtait cher en les affranchissant, le roi interdisait d’en affranchir plus de 100, sauf si ils étaient casés sur le domaine, c’est-à-dire pourvu de la propriété d’un héritage. Tous les serfs personnels ont été affranchis sur le domaine royal au XIIe siècle, et sur le reste du royaume au XIIIe siècle, soit collectivement avec des chartres de franchise qui en faisaient des habitants, soit avec des lettres de manumission personnelles.
A partir du XIVe siècle, la population est à nouveau perçue comme une richesse, le mouvement de renaissance urbaine des bastides royales ou comtales en paréage cherche à attirer de la population avec des chartes très avantageuses.


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