vendredi 14 mars - par Sigurdhur

La République Française doit-elle endosser les crimes et exactions qui se sont produits alors que la France était un royaume ou un empire ?

La question de savoir si la République Française doit endosser les crimes et exactions commis lorsque la France était un royaume ou un empire soulève des interrogations...

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La question de savoir si la République Française doit endosser les crimes et exactions commis lorsque la France était un royaume ou un empire soulève des interrogations profondes sur la responsabilité historique, l’identité nationale et les principes de la justice. En effet, la République, qui se veut le fruit des idéaux des Lumières et des principes républicains de liberté, égalité et fraternité, se trouve confrontée à un passé monarchique et impérial marqué par des actions violentes, des guerres coloniales et des injustices multiples. Alors que l’Empire et la Monarchie ont fait face à des critiques sévères, la République, en tant qu’entité politique moderne, doit-elle accepter la responsabilité des actes de ses prédécesseurs, ou bien est-elle exonérée de toute culpabilité en raison de son caractère distinct et de son éthique républicaine ? Cette question appelle une réflexion en trois temps : la responsabilité historique de la République vis-à-vis des crimes du passé, l’évolution des principes juridiques et politiques, et enfin les enjeux moraux et diplomatiques d’une telle reconnaissance.

I. La République Française : une continuité ou une rupture avec le passé ?

L’une des premières questions que soulève ce débat est celle de la continuité ou de la rupture entre les régimes monarchiques et impériaux et la République. D'un point de vue strictement juridique, la République, qui a vu le jour en 1792 avec la Révolution Française, représente une rupture fondamentale avec les régimes monarchiques et impériaux qui ont précédé. En effet, la Révolution Française a aboli la monarchie, mis fin à l'Empire de Napoléon et proclamé de nouveaux principes de gouvernance fondés sur la souveraineté populaire. Dans cette optique, la République Française pourrait être perçue comme n'ayant pas de responsabilité directe envers les actions des précédents régimes.

Cependant, sur le plan historique, certains soutiennent que la République est bien héritière de l'État français, même si elle s'est constituée sur des bases radicalement différentes. L'État français, dans sa continuité, inclut les périodes monarchiques et impériales, ce qui pourrait logiquement conduire à la reconnaissance d’une responsabilité des gouvernements républicains face aux actes commis par les régimes précédents. La question devient alors complexe : jusqu'où la République doit-elle aller dans l'acceptation de l'héritage du passé, et doit-elle en assumer les crimes ?

II. La reconnaissance des crimes : de la monarchie à l’Empire colonial

L’un des éléments essentiels de cette problématique concerne les crimes commis pendant la période coloniale et impériale. La France, sous l'Ancien Régime, puis sous l’Empire de Napoléon, a exercé une domination violente sur de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique et en Asie. Les exactions pendant la colonisation de l'Algérie, les massacres des populations indigènes en Indochine, les répressions violentes en Afrique, notamment les révoltes des esclaves, soulèvent la question du rôle de la République dans l’évaluation de ces crimes. Bien que ces actes aient été menés par des régimes politiques très différents, la France, en tant qu’entité étatique, a souvent maintenu une continuité dans ses actions, ce qui invite à la réflexion.

Au-delà des crimes coloniaux, la période impériale de Napoléon a aussi été marquée par des violences, comme lors des guerres napoléoniennes, où la France a mené des invasions sanglantes à travers l’Europe. Dans ce contexte, la question se pose : la République, en tant que successeur du royaume et de l’empire, doit-elle assumer les actes de ces gouvernements ? Les crimes de guerre et les exactions commis par l’Empire peuvent-ils être imputés à la République, qui, pourtant, ne les a pas perpétrés directement ? La reconnaissance de ces crimes par la République serait-elle un acte de justice historique envers les victimes de l'Empire et de la monarchie ?

III. Les enjeux moraux et diplomatiques d’une reconnaissance des crimes

Au-delà de la question juridique et historique, la reconnaissance des crimes du passé par la République Française soulève des enjeux moraux et diplomatiques. En effet, la reconnaissance officielle de ces actes pourrait permettre de rendre justice aux victimes, tout en offrant un acte symbolique fort de réconciliation avec les peuples affectés par ces exactions. Une telle reconnaissance serait un acte de responsabilité morale, mais aussi un acte de courage politique. Cela pourrait permettre de réparer les blessures du passé, en particulier avec les anciennes colonies, dont l’Algérie, dont les relations avec la France restent marquées par les cicatrices de la guerre d’indépendance et des crimes commis pendant la colonisation.

Cependant, l'acceptation de cette responsabilité n'est pas sans risque. Elle pourrait avoir des conséquences diplomatiques et économiques pour la France, notamment dans ses relations avec certains pays qui pourraient en exiger des compensations ou des excuses officielles. Cela pourrait aussi raviver des tensions internes, avec des mouvements d'extrême droite qui refusent de reconnaître les crimes de la colonisation, et qui considèrent ces revendications comme une atteinte à l’honneur de la nation.

Ainsi, la question de la responsabilité de la République s’inscrit également dans un débat plus large sur la manière de gérer les mémoires coloniales et l’héritage impérial. La reconnaissance de ces crimes par la République serait-elle un geste de réparation historique, ou au contraire un moyen de tourner la page sans pour autant exiger une réparation matérielle ? Ce dilemme entre justice symbolique et implications concrètes reste complexe.

Conclusion : une question d’identité nationale et de responsabilité historique

En conclusion, la République Française se trouve dans une situation délicate lorsqu'il s'agit d'endosser les crimes et exactions commis pendant les périodes monarchique et impériale. Si juridiquement et institutionnellement, la République représente une rupture par rapport aux anciens régimes, elle reste cependant l'héritière d’un État dont les actions ont parfois été marquées par des exactions violentes. Dès lors, la responsabilité historique de la République devrait être abordée avec prudence et nuance, en reconnaissant les erreurs du passé tout en préservant l’unité nationale et les principes républicains qui ont émergé après la Révolution. La reconnaissance de ces crimes par la République, bien que symbolique, pourrait contribuer à la réconciliation avec les anciens peuples colonisés, mais elle nécessiterait un équilibre subtil entre vérité historique, réparation morale et préservation des intérêts nationaux.



20 réactions


  • ZenZoe ZenZoe 14 mars 10:44

    Rien à voir avec le fait d’être une monarchie, un empire ou une république. Ne confondons pas nation et régime politique. La France n’est pas née avec la république, elle existe depuis bien plus longtemps.

    Par ailleurs, concernant les guerres passées et l’époque de la colonisation, faut-il rappeler que des traités ont été acceptés et signés par les parties prenantes, des indemnisations accordées dans certains cas, clôturant ainsi des chapitres douloureux mais bel et bien terminés ? Cette tendance à vouloir toujours tirer le passé des oubliettes au lieu d’aller de l’avant est détestable, mortifère et socialement destructrice.


    • Jules Seyes Jules Seyes 14 mars 11:10

      @ZenZoe
      Tel est le but, détruire le peuple français pour lui retirer les droits sociaux acquis par les combats du passé.
      Une fois l’objectif atteint, tous ces non sens disparaîtrons du débat public !
      Ce qui fera une belle jambe aux nouveaux esclaves !


    • Sigurdhur Sigurdhur 17 mars 19:35

      @ZenZoe
      En 1918, la Russie révolutionnaire a bien refusé de payer les emprunts étrangers, au principe que ceux-ci avaient été engagés par le régime tsariste...


  • Jules Seyes Jules Seyes 14 mars 11:09

    Vous me permettrez une verte critique de votre article fondé sur des présuposée faux et permettez de le dire totalement innaceptables.

    D’un point de vue Juridique, la République est légataire des régimes antérieurs, la république a par exemple repris les dettes de la monarchie.
    En droit pur, votre débat est donc inutile, il y a continuité !

    Par contre votre phrase :

    pourrait permettre de rendre justice aux victimes

    Parfait, montrez moi une personne vivante ayant subie les actions de la France, nous nous excuserons et nous paierons les réparations.
    Sinon, la mort éteint l’action juridique !

    Là est le contresens, il n’y a ni réparations, ni excuses, c’est l’histoire.

    N’oubliez pas qu’à l’époque de ces faits, les gouvernements tiraient au canons sur les mouvements sociaux et les enfants travaillaient dans les mines et les manufactures !

    Il faut S’interdire de juger l’histoire avec les critères moraux de notre époque, sous peine de commettre un contre sens, ou cet article !


    • Et hop ! Et hop ! 15 mars 08:34

      @Jules Seyes

      Effectivement, la phrase du texte : «  En effet, la reconnaissance officielle de ces actes pourrait permettre de rendre justice aux victimes » est complètement fausse puisqu’il n’existe aucune victime des Vikings, des Barbaresques, du Prince Noir, des colonnes infernales, de l’armée romaine, de l’expédition d’Alger, des bombardements anglo-américains ou de la traite négrière.

      Du reste, comme tous les traités de paix ou de pacification, les accords de Genève pour l’Algérie comportaient une clause d’amnistie générale interdisant à toutes les juridiction de recevoir des plaintes ou griefs concernant le conflit auquel ce traité a mis fin, ceci afin afin de ne pas rallumer la guerre.

      Les États sont des personnes morales, donc éternelles, et les actions en indemnisation de dommages passés se prescrivent toujours et partout au bout de 30 ans, sauf pour les Juifs qui ont obtenu le privilège exorbitant de l’imprecribilité qui va s’appliquer à leurs propres fautes en Palestine.


    • Durand Durand 15 mars 10:19

      @Jules Seyes

      C’est méconnaître les dégâts à long termes des sévices endurés par certaines populations et qui sont pourtant bien réels, toujours aujourd’hui. Méconnaître cela, c’est ne pas s’intéresser au ressenti de ces populations et donc, refuser, à leurs yeux, de reconnaître leur histoire et donc, une partie de leur identité. Hors, l’atteinte à l’identité, jusqu’à la négation de l’identité, est directement la conséquence principale de l’esclavage et des répressions coloniales telles que la France les a pratiqués.

      Le règlement de ce problème doit être envisagé comme une négociation, c’est à dire que chacune des parties doit avant tout comprendre précisément comment l’autre ressent sa propre histoire. Ce n’est donc pas en balayant le problème d’un revers de main comme vous le faites que l’on trouvera la voie de l’apaisement des tentions.

      ..


    • Et hop ! Et hop ! 16 mars 11:02

      @Durand

      Vous avez personnellement des souvenirs de sévices endurés par vos ancêtres il y a plus d’un siècle ? Lesquels ? 

      Les Français en ont subi beaucoup depuis qu’on est en République, les bombardements anglo-américains de 1200 villes, l’épuration qui a tué 80 000 personnes, les horreurs de la guerre de 14, la condition atroce des ouvriers et des enfants dans les manufactures et les mines aux XIXe siècle, les fusillades contre les viticulteus du Midi, les mineurs du Nord, les charpentiers de Paris en 1802, le bombardement de Lyon, le ravage de la Vendée, la conscription militaire de ans pour les guerres coloniales, en Crimée, en Chine, la Terreur en 1792, les razzias de populations par les Barbaresques jusqu’en 1830,..

      Savez-vous que la plupart de vos ancêtres en France ont subi le servage jusqu’au XIIIe siècle ?

      Les population africaines actuelles n’ont pas d’ancêtees qui ont souffert de la traite négrière vers l’Amérique, ni l’esclavage sur les plantations de coton, puisqu’elles sont restées en Afrique.


    • GoldoBlack 16 mars 11:14

      @Et hop !
      Ton simplisme est vraiment conforme à ton pseudo.
      L’abolition du servage, c’est l’Édit du 8 août 1779. On est loin du XIIIème !


    • Et hop ! Et hop ! 16 mars 15:43

      @GoldoBlack

      Le servage qui a été aboli en 1779 (celui de la « requête des serfs des Vosges » de Voltaire) était du servage réel, pas du servage personnel, et ce n’était pas sur des terres françaises mais sur des anciennes terres de l’Empire germanique en Bourgogne (la Franche-Comté) ou de Lorraine ducale qui avaient été rattachées à la France. C’était des paysans locataires ou fermiers perpétuels.

      Le servage réel, ou main-morte, est un statut foncier qui fait que le bien foncier (terre, maison, moulin, etc..) retourne au seigneur à la mort du tenancier qui ne peut pas non plus le vendre, mais il l’exploite pour son propre compte, alors que le servage personnel est un statut personnel qui l’oblige à servir sur le domaine d’un seigneur pour le compte du seigneur qui doit le nourrir, le loger, etc..
      Le serf personnel contrairement à l’esclave, avait une personnalité et une capacité juridique normale, et un patrimoine, ce n’était pas des descendants d’anciens esclaves mais de personnes désaffiliées qui s’étaient données à un seigneur en échange de sa protection. Parfois colectivement par la création d’une sauveté comme celle d’Aurillac au VIIIe siècle.

      Au haut Moyen-Âge, il y a eu des période où les grands seigneurs cherchaient à se débarrasser d’une domesticité trop nombreuse dont ils ne savaient pas quoi faire et qui lui coûtait cher en les affranchissant, le roi interdisait d’en affranchir plus de 100, sauf si ils étaient casés sur le domaine, c’est-à-dire pourvu de la propriété d’un héritage. Tous les serfs personnels ont été affranchis sur le domaine royal au XIIe siècle, et sur le reste du royaume au XIIIe siècle, soit collectivement avec des chartres de franchise qui en faisaient des habitants, soit avec des lettres de manumission personnelles.
      A partir du XIVe siècle, la population est à nouveau perçue comme une richesse, le mouvement de renaissance urbaine des bastides royales ou comtales en paréage cherche à attirer de la population avec des chartes très avantageuses.


    • Jules Seyes Jules Seyes 16 mars 22:54

      @Durand
      Parfait, on ouvre aussi l’indemnisation pour le million de gaulois réduit en esclavage par César ?
      Sans parler du million tué.
      Raison pour laquelle, il existe des règles de prescriptions
      Que ces gens s’occupent de reconstruire leur identité.

      Le règlement de ce problème doit être envisagé comme une négociation, 

      Il n’y a pas de problème, donc pas de négociation. 

      Ce n’est donc pas en balayant le problème d’un revers de main comme vous le faites que l’on trouvera la voie de l’apaisement des tentions.

      Ah bon ? Ouvrons vite alors une action en réparation envers l’Allemagne !

      Les chinois ne viennent pas emmerder avec ces soucis, pourtant, ils ont bien dégusté. Seuelement, eux ont un projet civilisationel qui n’inclue pas de miauler !


    • Sigurdhur Sigurdhur 17 mars 19:48

      @Jules Seyes
      Si le peuple se révolte et choisit de mettre en place une république en 1848, c’est bien que le peuple a choisi la rupture avec la monarchie. De ce fait, il ne peut être tenu pour responsable (en tant qu’état républicain) des actes commis par un gouvernement royaliste.
      Mais il est vrai qu’en droit, nous utilisons encore des lois créées sous l’empire ou sous la restauration : ce qui est une grave erreur !
      Les législateurs devraient reprendre ces lois et non pas les modifier, mais les réécrire totalement ! C’est là la faute que laisse courir le peuple en réélisant des députés incompétents qui n’en branlent pas une !


    • Et hop ! Et hop ! 28 mars 09:59

      @Sigurdhur

      Ne pas confondre peuples et bourgeoisies.

      Ce n’est jamais le peuple qui fait les révolutions, ce sont des factions de la bourgeoisie devenues assez riches et puissantes pour prendre le pouvoir par la violence, contre une autre classe dominante, c’est une lutte de classes dominantes. C’est Marx qui le disait, le bourgeoisie est la classe révolutionnaire par excellence.

      Une fois qu’on a pris le pouvoir par la violence, on se maintient par la violence. La République est l’ennemi du peuple, elle a fait tirer sur le peuple en 1790 sur le Champ de Mars,.. sur les charpentiers en grève en 1795,.. sur les viticulteurs du Midi,.. sur les mineurs du Nord,.. sur les soldats révoltés en 1916,.. sur les manifestants contre la corrption en 1937,... sur les gilets jaunes.

      Le gouvernement de Louis-Philippe était celui de la bourgeoisie commerciale et financière, ceux qui ont suivi aussi. Napoléon III était tout de même saint-simonien, donc socialiste.


  • Yann Esteveny 14 mars 11:20

    Message à tous,

    La République Antifrançaise n’a jamais reconnu depuis sa naissance ni son génocide ni ses crimes mais est toujours prêt en toute occasion à demander pardon au nom de la France pour des crimes imaginaires.


  • suispersonne 14 mars 16:54

    Je ne sais pas si j’ai bien compris ce que vous cherchez à montrer.

    Peut être voulez vous dénoncer le « wokisme », qui est supposé entretenir la mémoire des souffrances passées au lieu de les faire oublier ?

    Et qu’aucun citoyen actuel ne peut être tenu responsable et/ou redevable de crimes « trop anciens » ?

    Malheureusement, si c’est bien votre but, vous devriez savoir que la mémoire de ces crimes hante encore souvent les descendants ou héritiers (on n’en a sans doute pas assez exterminé) et dispose une proximité aveuglante avec leur ghettoïsation actuelle.

    Il s’agit toujours de classes défavorisées actuelles, et puisque aucune réconciliation n’est envisagée par les classes possédantes actuelles, tellement innocentes, mais surtout férocement opposées à toute organisation de la société pour réparer des injustices actuelles, construites sur un héritage colonial, la situation ne va pas disparaître.

    Remarquez qu’un des ciments de la mentalité chinoise est le souvenir des humiliations imposées par la compagnie des indes, avec les guerres infâmes de l’opium => aucune chance que les chinois baissent encore l’échine, au contraire.


  • ricoxy ricoxy 15 mars 11:04

     

    « La République Française doit-elle endosser les crimes et exactions qui se sont produits alors que la France était un royaume ou un empire ?  »

     

    — Réponse : oui. Dans la même logique, il faut déclarer la guerre à l’Angleterre et l’anéantir pour avoir fait brûler Jeanne d’Arc, pour avoir exilé Napoléon à Sainte-Hélène et pour avoir détruit la flotte française à Mers-el-Kébir (1940). Et il faut aussi déclarer la guerre à l’Italie et l’anéantir parce que Jules César a fait pourrir Vercingétorix dans les geôles de Rome.

     

    C’est un élémentaire devoir de mémore.

     


    • Jules Seyes Jules Seyes 16 mars 22:56

      @ricoxy
      Vous avez oublié Sapiens et Néanderthal. Que les descendants de Néanderthal viennent aussi demander leur part.


  • Hervé Hum Hervé Hum 15 mars 12:51

    De mon point de vue, une des plus grosse arnaque consiste à faire gober l’idée qu’une nation un Etat (ou pire encore une entreprise) soit une « personne morale ». 

    Non, seul un être vivant est une personne morale, or, un Etat est un outil d’asservissement d’une population à l’obéissance au chef de guerre, donc, d’une personne ou d’une groupe de personnes disposant de la moralité à travers le principe de souveraineté (puis de propriété) dès lors où ils agissent en conscience/connaissance de cause et unissent leurs efforts, mais chacun est individuellement responsable de ses actes.

    Car on ne condamne pas un Etat, mais les individus qui le composent et en premier lieu, ceux qui en ont le contrôle et le manipule. Mon premier article portait sur le fait que dans une fourmilière, une fourmi est une cellule et non un individu, sauf qu’à l’échelle humaine, la relation entre la reine (ou roi) et ses sujets est subjective, alors que pour les fourmis, la reine étant la mère de toutes les fourmis, c’est une relation objective. Donc, la 1ère est lié à l’imaginaire collectif, tandis que pour la fourmi , c’est lié à la réalité physique, la reine est la mère de toutes les fourmis physiquement.

    La notion de personnalité morale d’une nation ne vaut donc pas pour tous ceux qui ne la reconnaissent pas, c’est seulement celle de ceux qui en ont le contrôle qui est applicable, pour la simple raison qu’une condamnation à mort impliquerait le génocide de la population. Ou une condamnation à la prison à vie voudrait dire l’isolement perpétuel. .La complexité réside donc dans l’interférence entre l’imaginaire et la réalité. Dans cette dernière, l’état n’est pas une personne morale, mais un outil, dans l’imaginaire collectif humain, l’état peut prendre une forme de personne morale, mais dans la réalité ce n’est que celle du ou des chefs, pas celle des autres qui obéissent.

    Et enfin, comme toutes les nations se sont construites plus ou moins en appliquant l’épuration ethnique ou le génocide pour toutes les communautés qui ne voulaient pas se soumettre ou bien que le colonisateur vainqueur ne voulait pas conserver, c’est un fait de la nature humaine dans son universalité et non pas contre nature.

    Il y a donc simplement les vainqueurs et les perdants comme étant ce qui a construit le monde d’aujourd’hui dans sa diversité culturelle et ses frontières. La culture étant le moyen pour contrôler l’imaginaire individuel pris dans une communauté dont le ou les chefs de guerres sont la figure héroïque et légendaire qui est sensé représenter l’image de la force des individus que peut contenir cette communauté.

    Autrement dit, l’histoire de l’humanité est celle de la colonisation de la terre par des communautés dont les chefs sont en compétition quasi permanente et où l’arrêt de l’ère colonisatrice a été acté juridiquement par la signature des chefs d’Etats (fondamentalement de type mafieux) de la charte des nations unies et de la reconnaissance d’un droit international qui en découle et dont la création de l’ONU a pour charge de la faire appliquer.

    Sauf qu’il n’y a pas de droit qui tienne sans disposer de la force d’application, or, la force étant détenue par les justiciables eux même, cela revient à demander à un chef mafieux de se mettre à la disposition de la justice pour être jugé et condamné et mis en prison..Ce qui fait rire tous les chefs (mafieux) d’états suffisamment fort pour ne pas être arrêté par un plus fort que soi.

    Mais il est clair qu’avant l’institution de l’ONU, ce qui est un crime contre l’humanité était le crime de l’humanité dans sa pratique courante. Même chose pour le génocide.

    Autrement dit, les notions de crimes contre l’humanité où le génocide est le pire de tous les crimes, car il s’agit de tuer une communauté entière, ont cours qu’avec la création du droit international, car on considère qu’une loi ne peut pas être rétroactive et qu’on ne peut pas condamner physiquement un mort, seulement son esprit.

    Bon, le développement peut se poursuivre, mais c’est plus un commentaire !


  • microf 15 mars 16:31
    Aimé Césaire : “Discours sur le colonialisme.
    " Une civilisation ( francaise ici ) qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente.
    Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte.

    Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde.

    Le fait est que la civilisation dite « européenne » ( francaise ici ), la civilisation « occidentale », telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que, déférée à la barre de la « raison » comme à la barre de la « conscience », cette Europe-là ( ici cette France lá ) est impuissante à se justifier ; et que, de plus en plus, elle se réfugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle a de moins en moins la chance de tromper.

    L’Europe est indéfendable.( la France dans ce contexte ici est indéfendable )"


    Des crimes contre l´humanité ont été commis par la France, ces crimes ne seront jamais reparés, la seule chose que la France devrait faire, c´est de reconnaitre ces crimes ( ses crimes ) car il faut assumer ce qu´on a fait, ceci aiderait la France á mieux avancer. Mais si la France refuse d´assumer son histoire, la France

    n´avancera jamais, la preuve sa place et son rôle aujourd´hui dans le monde ne cesse de décroitre et va de plus en plus décroitre.


    Il ya une image qui m´est restée dans la mémoire, cette image du Chancelier Allemand Willy Brandt s´agenouillant devant le mémorial Juif á Varsovie pour demander pardon au nom du peuple Allemand pour ce que l´Allemagne a fait aux Juifs, quel courage, quelle grandeur, quelle hauteur, quelle humilité.

    La France devrait imiter le geste de ce grand homme Willy Brandt, la France en sortira grandit.


  • Paul ORIOL 15 mars 17:23

    Bonjour à tous,

    Ce ne sont pas seulement les monarchies et les empires qui sont responsables des exactions commises. Ce sont aussi les Républiques. La cinquième comprise.

    Mais le dommage va au delà. Il touche aussi tous les Français et en particulier ceux qui ont été contraints d’y participer ! 

    Heureusement, il y a toujours eu ceux qu’on appelait, pendant la Guerre d’Algérie, « l’anti-France ». Qui rappelaient qu’on ne peut pas afficher sur les batiments publics des valeurs qu’on bafouait chaque jour.

    Reconnaître les exactions serait une façon de donner une nouvelle couleur à ces mots.


  • charlyposte charlyposte 28 mars 10:06

    MAC MACRON KINSEY réclame un débat éternel sur l’empire du moins pire !!! à suivre smiley


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