Commentaire de Luniterre
sur Science et marxisme : Lecourt et Lyssenko
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Les modifications épigénétiques, même persistantes sur quelques générations, ne sont toujours pas pour autant des mutations génétiques et si elles ont pu éventuellement avoir un rapport hasardeux avec le bricolage de Lyssenko c’est précisément un rapport accidentel du au seul hasard et non à une éventuelle « intuition » de cet escroc manipulateur.
Ensuite, les historiens russes actuels, même anticommunistes, ne commettent pas l’erreur d’inverser les causes et les effets concernant les famines au tournant des années 30 : elles étaient d’abord et avant tout la conséquence de l’échec de la NEP et de l’accaparement des ressources par les koulaks qui en avaient jusque là profité.
La collectivisation a donc été une stratégie effectivement brutale mais inévitable en conséquence de cette faillite, et a concrètement permis le décollage industriel de l’URSS, également rendu incontournable face à la montée du fascisme en Allemagne, et on connaît la suite...
C’est bien pourquoi les historiens russes actuel donnent quitus à Staline pour ce choix stratégique décisif, même s’il n’était pas sans conséquences au démarrage.
C’est le choix inverse, celui de maintenir la NEP ou même de l’étendre, selon la « proposition » critique de Trotsky en exil, qui eut mené l’URSS à une faillite rapide et à une capitulation face au nazisme.
Enfin, Lyssenko n’était pas « l’homme de Staline » mais bien davantage celui de Khrouchtchev, qui a continué à le protéger après la mort de Staline, alors que celui-ci avait précisément entrepris de démanteler le lobby lyssenkiste dans l’appareil d’Etat soviétique.
Un lobby parmi les autres, dont celui de Béria, celui de Khrouchtchev, celui de Malenkov, etc...
Ce qui explique que Staline, contrairement à ce que s’imaginent des pseudo-« théoriciens » tels que Lecourt, Althusser, etc..., ne pouvait donc s’en débarrasser aussi rapidement qu’il l’aurait sans doute fait autrement, une fois la supercherie démasquée, dès 1950.
En France les thoréziens et encore aujourd’hui leurs émules du PRCF, tombés dans ce panneau pourtant grossier, ont donc tendance à vouloir sauver « quelque chose », une « intuition », de Lyssenko, alors qu’il n’y a précisément rien à sauver, mais au contraire, une véritable leçon d’histoire dont il faut encore tirer toutes les conséquences :
Luniterre
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