Commentaire de Mervis Nocteau
sur François, le pape rebelle : une révolution inachevée pour l'Église catholique


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Mervis Nocteau Mervis Nocteau 21 avril 22:54

@Giuseppe di Bella di Santa Sofia. Oui. Quant à ce dicton  que la perfection n’est pas de ce monde  je sais que les monothéistes tendent à dire que le Dieu exclusif serait « la Perfection » grand P, tout court, mais j’ai à y redire. La perfection est un attribut/une qualité, non une essence : l’attribut/la qualité de ce qui atteint la perfection ultime, dans son genre/essence. Si donc le Dieu exclusif est dit « parfait », c’est qu’il a atteint l’excellence ultime, dans son genre... dont il est le seul représentant, soit donc que, dans son ordre métaphysique, il est en théorie comme en pratique, impossible de le dire « parfait », sans point de comparaison avec d’autres « Dieux exclusifs ». (N’oublions pas qu’il avait commencé hénothéiste, dans le Tanakh, et qu’il ne réclamait que l’exclusivité, avant qu’on ne le fasse monothéiste plutôt qu’hénothéiste. Nous aurions éventuellement pu le dire « parfait dans le genre divin », c’est-à-dire « entre les Dieux », si seulement les DIeux avaient continué d’être reconnus.) Au final, le dicton selon lequel « la perfection n’est pas de ce monde » ressort de l’univers de Tertullien, qui « croit parce que c’est absurde ». Mais, dans l’univers aristotélicien, il peut même y avoir « un Diable parfait » (dans son genre diabolique) c’est-à-dire arrivé à la perfection du diabolisme, c’est-à-dire encore qu’il ne fut pas toujours parfait dans le diabolisme, et qu’il peut ne pas l’être en dehors du diabolisme. J’ai évidemment fait exprès de choisir un tel exemple. Moins extrême pour un monothéiste, cela amène à en déduire la même chose pour tous et tout. Le monothéiste a besoin de pardon devant l’imperfection des choses ; c’était donc qu’il les dédaignait a priori, au nom d’une impossible perfection.


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