Commentaire de Legestr glaz
sur Le Naufrage Mémoirel de l'Europe


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Legestr glaz Legestr glaz 24 avril 09:16

@pemile

Depuis plusieurs décennies, les discours dominants sur les épidémies respiratoires se concentrent quasi exclusivement sur les agents infectieux, en particulier les « virus ». Ce paradigme, soutenu par des politiques sanitaires fondées sur le contrôle viral, évacue des éléments environnementaux pourtant déterminants. La pollution atmosphérique , et plus spécifiquement les épisodes d’inversion thermique, occupe une place marginale dans l’analyse publique, alors même que leur impact sur la santé respiratoire est massif.

Or, il n’existe aucun épisode documenté d’augmentation soudaine et massive des pathologies respiratoires (pneumonies, syndromes grippaux, COVID-19, crises d’asthme, maladies cardio-respiratoires) sans que l’on puisse observer, au même moment, une dégradation significative de la qualité de l’air, souvent exacerbée par des conditions météorologiques particulières telles que les inversions thermiques. Ces phénomènes bloquent les polluants dans les basses couches de l’atmosphère, augmentant mécaniquement l’exposition des populations à des concentrations dangereuses de particules fines, d’ozone, de dioxyde d’azote, et autres composés nocifs.

Et pourtant, dans l’analyse des vagues de maladies respiratoires, l’effet déclencheur de ces épisodes de pollution reste systématiquement négligé. L’attention se porte exclusivement sur les « agents viraux », dont la preuve d’action autonome reste pourtant indirecte, fondée sur des corrélations statistiques, des déductions in silico, et des méthodologies discutables. En revanche, les conditions physico-chimiques réelles, objectivables, respirées chaque jour, sont largement absentes des modèles de prévision et des politiques de prévention.

L’inversion thermique, en particulier, est un phénomène physique méconnu du grand public, mais bien documenté en météorologie et en sciences de l’atmosphère. Lorsqu’elle survient, une couche d’air chaud surplombe une couche d’air plus froid près du sol, inversant le gradient thermique habituel. Cette configuration bloque la dispersion verticale des polluants et piège les toxiques respirés en continu par les populations pendant plusieurs jours. Ces pics d’exposition intenses et prolongés sont corrélés à des hausses d’hospitalisations pour causes respiratoires, à une mortalité accrue chez les personnes fragiles, et à une dégradation globale de la qualité de vie.

Il ne s’agit plus seulement de reconnaître que la pollution « favorise » des infections : il faut admettre qu’elle provoque à elle seule des affections multifactorielles, inflammatoires, immunitaires, respiratoires et cardiovasculaires. La « maladie aérotoxique » est une entité pathologique autonome, déclenchée par l’inhalation chronique ou aiguë de composés atmosphériques toxiques.

Plutôt que d’intégrer ces données environnementales dans les politiques de santé publique, l’approche dominante reste focalisée sur la lutte contre des entités biologiques, invisibles, souvent modélisées plus que directement observées. On mène une guerre contre des « virus », mais on ignore les conditions physiques et chimiques qui dégradent directement et concrètement la santé humaine.

Il ne s’agit pas simplement de relativiser l’influence des agents infectieux. Il s’agit de changer de paradigme. De reconnaître que les véritables agents pathogènes contemporains ne sont pas nécessairement des « virus ». Ce sont, bien plus concrètement, les molécules inertes mais toxiques — oxydes d’azote, composés organiques volatils, particules fines et ultrafines, ozone troposphérique — que l’on respire chaque jour, en concentration parfois délirante. Ces substances agissent directement sur les épithéliums, sur les poumons, sur le cœur. Elles provoquent inflammation, dysfonction immunitaire, stress oxydatif, décompensations chroniques et exacerbations aiguës.

Ces polluants sont la maladieIls ne sont pas un simple « terrain », ni un « co-facteur », ni une variable de confusion. Ils sont les acteurs, le déclencheur et l’agent pathogène principal. Le reconnaître, c’est poser les bases d’une médecine environnementale réellement préventive. C’est aussi sortir d’une obsession du « virus » pour affronter un autre acteur invisible, tout aussi dangereux : l’air que nous respirons.


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