Commentaire de Octave Lebel
sur Le flou furieux
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Nous qui n’avons pas encore renoncé à être des citoyens dans notre pays, serions-nous condamnés éternellement à être les figurants dont d’autres organiseraient les chicailleries à leurs profits ? Tristement sous nos yeux s’étale l’attitude d’une classe politique et médiatique servant, à l’insu de son plein gré, de révélateur s’il en fallait un du pourrissement moral et politique insidieux qu’a engendré la complaisance et l’instrumentalisation de l’extrême-droite. Inséparable du mélange de ses procédés, idées et méthodes et de la confusion et la division sociale dont elle se nourrit. Une classe politique et médiatique ne sachant plus, depuis un sacré moment, comment répondre et diriger un pays et ses énergies faites de poussées sans fin en vue d’obtenir une simple justice sociale et un peu de clarté et honnêteté politique . Un partage aussi, équitable, transparent et nécessaire des efforts communs et des charges afin d’assurer le fonctionnement d’une économie équilibrée. Une économie en situation de pouvoir se défendre et se protéger, de préparer l’avenir et d’entretenir des rapports utiles, respectueux et complémentaires avec ses voisins proches et lointains. Des énergies faites aussi de la mobilisation des intelligences et du savoir-faire de générations successives cherchant à se mettre au service de nos intérêts communs et demandant le simple respect de la représentation démocratique et de son fonctionnement. Ce qui est indissociable de nos intérêts communs bien compris pour le plus grand nombre d’entre nous. Ce dont nous ne nous supporterons plus longtemps encore d’en être ainsi privés. Des générations que l’on essaie de tenir enfermées dans une frénésie de consommation/frustration vide de sens et dans l’artificialité des rapports humains transformés en data, marchandises à rentabiliser et polémiques stériles. En faisant semblant de s’étonner d’une violence erratique mêlée à un désespoir diffus à la merci de toutes les démagogies les plus inquiétantes qui sont à l’affût. Des générations rêvant de médias honnêtes et indépendants à qui il est expliqué que ce n’est plus possible et que c’est de leur faute parce qu’ils sont un peu biais.
Une classe politique qui bricole comme elle peut, s’étant elle-même construit son petit dilemme. Que faire avec le RN s’étant mis tout seul maintenant dans une impasse judiciaire et morale, un épouvantail ou une roue de secours ? Avec, selon les cahots de la route, deux options, roue principale ou coalition ? Une manœuvre que certains croyaient imparable devenue très compliquée parce que plus cela va, plus nous décodons ces manigances et que même pour la part classe moyenne et populaire des électeurs du RN, il est devenu difficile de ne pas ouvrir les yeux. Je concède à ces petits ingénieurs du chaos qu’il est plus facile d’être authentique et cohérent avec ses concitoyens plutôt que de jouer en permanence ce double jeu. Fin de règne semble-t-il. On dirait bien que le RN va couler avec toutes les composantes de la droite avant même d’avoir pu un jour tenir la barre sans vraiment savoir au fond qui vraiement a fait basculer le bateau. Attendons-nous à ce que des mauvais coups soient tentés contre les opposants résolus comme à chaque fois. Cela a recommencé comme prévu. Tout cela est bien sûr dans les mains des médias et de ceux qui les possèdent avec leur puissance ainsi que de toute une politicaillerie de gens bien entraînés à ce genre d’exercices. Mais avant tout aussi dans nos mains à nous. Si nous ne voulons plus, une bonne fois pour toute,
endosser le rôle de
figurants et marionnettes que ces gens nous assignent