Commentaire de La Bête du Gévaudan
sur Le dogme de la croissance est-il vraiment incontestable ? A-t-on réfléchi sérieusement à sa véracité ?
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Il ne faut pas confondre le prix (le chiffrage), la valeur (subjective) et la richesse (la somme des jouissances). Nos indicateurs de PIB additionnent indistinctement la somme des prix échangés. Il suffit d’imprimer de la monnaie pour faire gonfler ces chiffres.
Ceci-dit, la croissance est en effet virtuellement infinie dans un monde fini. C’est ainsi que l’humanité fonctionne depuis son origine. « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme » (Lavoisier). L’économie humaine, si elle prend en partie appui sur des matières tangibles, consiste toujours en l’échange de services par définition immatériels.
Rappelons aussi que toute transaction libre emporte un accroissement mutuel de la richesse. Le commerce n’est pas un jeu à somme nulle, mais un principe gagnant-gagnant (notamment par les avantages comparatifs) qui est une grande source de croissance depuis la nuit des temps.
La peur de la « fin du monde économique » est une vieille lune qui n’a rien de nouveau. Elle a pris la suite des peurs religieuses chez les esprits faibles. La fin de l’économie supposerait que l’homme soit parvenu à une homéostatique satisfaction de ses besoins : en gros qu’il satisferait tous ses besoins — voire ses désirs — par un simple « fiat ». Ce ne serait pas la fin du monde mais l’avènement du millénium. En attendant cet hypothétique âge d’or, l’homme continuera de travailler, de se rendre des services, et donc l’économie de tourner.