Commentaire de Djamal Benmerad
sur Le rôle positif... pour qui ?


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Djamal Benmerad (---.---.120.180) 9 janvier 2006 19:39

Défendez nos mémoires ! Prendre la crête : cette obsession du maquisard de tous les pays, celle des Viet-Minhs et des Algériens en particulier et de tous les guérilleros en général, se traduit dans les relations internationales par « se mettre en position de force. » Les derniers actes survenus sur la scène politique française nous démontrent, à l’évidence, que l’Algérie est au creux du vallon et à la merci du moindre tir de mousquet... Et ce n’est pas qu’un tir de mousquet qu’a reçu ce pays à travers la loi française du 23 février : c’est non seulement une déclaration de guerre morale mais le piétinement de centaines de milliers de martyrs. Viendrait-il à l’idée du Bundestag de voter une loi reconnaissant les « bienfaits du nazisme. » Si c’est le cas, les déportés, les suppliciés, les veuves et orphelins pour cause de nazisme apprécieront. En votant cette loi et son article IV reconnaissant le « rôle positif de la présence française » dans mon village, l’extrême droite française composée de la majorité sarkozyenne de l’UMP, d’une frange du PS et du FN se sont livrés à un exercice non-périlleux d’exorcisme : gagner par une loi ce qui fut perdu par les armes. Ne nous étalons point sur ce que seuls les disciples de Freud pourraient expliquer, d’une part, et reconnaissons que la France et ses institutions parlementaires sont souveraines. Ce qui, par contre, serait assez ardu à diluer dans notre chorba, c’est notre reddition 44 ans après que nous eûmes vaincu. Le lâche silence de l’Algérie officielle, la timidité de la classe politique qui n’a pas rompu avec cette marâtre qu’est la France et les gémissements inaudibles de « ses » organisations de masse et autres satellites plus souvent présents aux banquets qu’à l’écoute de leur peuple, est couvert par le brouhaha des ennemis de la République : les islamistes nostalgiques de l’ère mitterrandienne et des facilités qu’elle leur accordait. Ils ont fait montre d’un chauvinisme qui n’a d’égal que les miaulements des organisations telles que l’ONM et l’ONEC, organisations qui tels les vautours vivent de la chair des cadavres. « Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires ! » s’est écrié le martyr Didouche Mouarad à la veille de l’insurrection algérienne dont il fut l’un des maitres d’œuvre. A l’époque où ce cri fut émis, la musique des bordels d’Oujda, au Maroc, en couvrait la résonance, Bouteflika ne pouvait donc pas l’entendre Ce cri de Didouche Mourad fut entendu par ses destinataires : les hameaux, les villes et les villages de l’Algérie meurtrie... Et c’est pour implorer le pardon de ce qu’ont fait les femmes et les hommes d’Algérie en état de légitime défense que ce Président d’une République couscoussière s’est précipité à Paris comme un laquais précipite à l’appel de son maître et s’est fait choyer dans le harem V. I. P. du Val de Grâce. Pourquoi ce choix de Paris ? La « métropole » a-elle des mérites particuliers en matière de médecine ? Si c’était en vertu de ce critère, l’Organisation Mondiale de la Santé désigne Cuba comme pays où la médecine est, à ce jour, la plus performante au monde. S’il s’agissait d’un mal bénin, les chefs d’Etat algériens se font traditionnellement soigner à Genève ou Bruxelles. Non, ce détenteur de passeports émirati, suisse et français voulait symboliquement faire regretter aux algériens leur combat.

Djamal Benmerad Wilaya III Le 7 janvier 2006


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