Commentaire de Bruno Moldave
sur SACEM et licence globale : Petitgirard/Lemesle, pourquoi tant de haine ?


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Bruno Moldave (---.---.155.26) 10 janvier 2006 14:22

Votre message est peu argumenté et peu convaincant. Je ne crois pas avoir été insultant en parlant de chiffres. Les chiffres font partie du débat, et trop souvent, ils sont occultés.

Seuls les chiffres nous rappellent que créer coûte de l’argent ou du temps, d’une manière ou d’une autre. Que les créateurs sont des êtres vivants.

Cette taxe ne peut être « injuste » puisqu’elle sera optionnelle. Elle sera donc très bien acceptée, et est déjà plébiscitée par plusieurs sondages.

« Quant à rendre cette taxe facultative, cela amènerait à mettre en place un processus répressif très lourd et impopulaire. »

Votre message semble une diatribe préparée à l’avance pour protester contre une taxe obligatoire... que vous n’avez pas eu le temps de réécrire une fois que vous avez découvert qu’il s’agirait d’une redevance optionnelle.

Le contrôle ne sera en tout cas ni plus ni moins lourd ou impopulaire que celui de la redevance TV aujourd’hui, ou celui de la surveillance de la RIAA sur les internautes aux Etats unis...

Question contrôle lourds et impopulaires, de toutes manières, la DADVSI ne nous laisse pas le choix : nous y auront droit, licence globale ou pas. Sans licence globale, d’importants contrôles lourds et impopulaires nous assureront une « riposte graduée » à chaque fois qu’un internaute indélicat refusera de payer 1€50 pour télécharger une reprise de Sacha Distel par la 7e édition de la Starac.

Est-on si certain que tant de personnes que ça n’ont qu’une idée en tête, frauder ? Pour ma part, je pense que les internautes sont plus enclins à payer une redevance de 4-7 euros qui leur donne un certain pouvoir sur la programmation de leurs loisirs, plutôt que payer la redevance TV (9 euros par mois), qui ne leur laisse pas de vraie liberté de choix des programmes.

Sans compter les parents qui adopteront la licence globale comme une « assurance bambins », dans un premier temps, et qui, peut être par la suite, s’intéresseront à la musique et au cinéma.

Je pense que la musique et le cinéma sont des contenus très attractifs, et qu’une majorité des internautes haut débit s’adonnera, d’une manière ou d’une autre, au téléchargement : tout internaute est un cinéphile ou mélomane potentiel, même si occasionnel.

Je tablerais donc sur un taux d’options pour la licence globale très élevé. Même chez les personnes écoutant peu de musique et regardant peu de films. Et même chez les adeptes des plateformes de téléchargement « à l’unité » (qui, avec des prix plus modiques et une offre éditoriale plus attractive, ont toute leur chance de développement).D’autant plus que les FAI auront intérêt à l’intégrer le plus possible à leurs offres promotionnelles...

En revanche, le titre de votre message est intéressant : « la licence globale est une insulte au bon sens ». Je vous répondrais que le financement de la création est rarement une question de « bon sens » : il est toujours le produit d’une négociation, et ce depuis que l’art existe. Il n’y a pas d’idées simples en économie de la propriété intellectuelle. La licence globale est une idée pragmatique, intelligente, mais elle est tout sauf simple. N’ayons pas peur de la complexité.


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