lundi 16 novembre 2020 - par

Avec le Covid-19, la demande d’équipements de protection individuelle a explosé

Rupture des stocks de masques, de gants de protection, de gel hydroalcoolique ou d’eau de javel  ; en 2020, la demande en EPI a quasiment explosé. Résultat : certaines entreprises peinent à suivre le rythme des commandes que leur impose la clientèle. Immersion au cœur du business florissant du commerce des EPI, une filière en plein essor, boostée par la pandémie mondiale du coronavirus.

Les produits nettoyants et désinfectants

Le secteur de l’entretien et du nettoyage est l’un des domaines ayant connu une forte hausse de la demande des produits depuis l’apparition du Covid-19. La crise sanitaire actuelle a en effet provoqué un choc sans précédent en rapport avec la demande des produits nettoyants et désinfectants. En France, les ventes de ces produits ont explosé pendant le confinement intervenu courant mars et avril 2020.

Une étude réalisée par le cabinet Astérès mentionne une augmentation des ventes desdits produits de l’ordre de 155 %. L’étude a été commandée par l’Afise, un regroupement d’industriels spécialisés en fourniture de produits de nettoyage et d’entretien industriel. La progression évoquée est constatée en comparaison aux chiffres de ventes enregistrés l’année d’avant, à la même période. Parmi les produits les plus demandés, le gel hydroalcoolique, l’eau de javel, les savons, les désinfectants et les lingettes figurent en bonne place.

Au printemps 2020, l’on estimait à +134 % l’offre des fabricants en produits nettoyants et désinfectants. Dans un communiqué rendu public, l’Afise a tenu à souligner que «  l’augmentation de la production a été facilitée par l’arrivée de nouveaux acteurs, la mise en place par les autorités d’un système dérogatoire pour la mise sur le marché des produits et le soutien des fabricants traditionnels aux nouveaux producteurs  ». Le gel hydroalcoolique, l’un des produits visés par l’étude, a vu croître sa demande tout au long de l’année 2020.

Les masques de protection respiratoire

Dans le classement des produits en forte demande sur le marché des EPI, le masque de protection occupe une place de choix. Mais cela n’a rien d’étonnant quand on sait que dans la plupart des pays, les autorités recommandent le port du masque pour se protéger. L’efficacité du masque de protection respiratoire a été scientifiquement prouvée, en ce sens qu’il joue un rôle de barrage et empêche l’utilisateur d’inhaler les déjections émises par une personne infectée.

Désormais, les autorités recommandent le port du masque là où il est impossible de respecter la distanciation sociale. À ce titre, le masque fait partie des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires pour briser les chaînes de contamination et barrer la route à la progression du coronavirus Covid-19. La forte demande en EPI concerne donc, au premier chef, les masques de protection. Jérôme Friedrich est le directeur de Moldex France, la filiale d’un groupe américain. En février dernier, justifiant les ruptures des stocks de masques, ce dernier indiquait aux confrères de l’AFP : «  on a décliné beaucoup de demandes que l’on n’aurait pas pu fournir  ».

Dans de nombreuses pharmacies, l’on a également vu apparaître des panneaux indiquant une rupture du stock des masques chirurgicaux. Cette information a du reste été confirmée par la chambre syndicale de la répartition pharmaceutique française. Une situation qui a amené les autorités sanitaires françaises à ordonner le déstockage de quinze millions de masques des hôpitaux pour une mise à disposition auprès du grand public.

Achat des EPI auprès du Fonds mondial

Wambo-org est la plateforme d’achat ouverte par le fonds mondial pour la fourniture en EPI des États. Sa raison d’être consiste à faciliter la mise à disposition des équipements de protection auprès des récipiendaires. Cette stratégie est une réponse des autorités sanitaires dans la lutte contre la pandémie mondiale du coronavirus Covid-19. Elle s’appuie sur les prescriptions de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

Les mécanismes de financement permettant aux États d’accéder aux équipements de protection sont pilotés par le Fonds mondial. Il s’agit notamment d’économies, de reprogrammations de financements ou de Fonds mobilisés sous la bannière d’une opération dénommée dispositif de riposte au Covis-19.

Le placement des commandes se fait par voie électronique sur la plateforme Wambo-org. Mais les filières locales d’approvisionnement restent fonctionnelles. Le recours à cette solution suppose la consultation de l’équipe du fonds mondial affecté à chaque pays ait des EPI en 2020.

Les ventes d’équipements de protection ont littéralement explosé en 2020. L’on a enregistré une augmentation de l’ordre de 49 % par rapport à 2019 à la même période. Les sources officielles annoncent le chiffre de 98 milliards de dollars dépensés cette année pour l’achat des équipements de protection. D’où cette affirmation du journal Le Temps : «  Covid-19 oblige, les ventes d’équipements de protection individuelle — masques, gants, combinaisons — ont explosé cette année.  »

Toujours selon le quotidien Le Temps, l’analyse des chiffres disponibles montre que 87 % du montant évoqué, soit 71 milliards de dollars, ont servi à l’achat des masques de protection respiratoire. Les informations relayées par le journal suisse sont extraites du rapport sur les échanges mondiaux. Le document, en question, a été présenté par l’organisation mondiale du commerce au mois d’octobre 2020. En termes de part de marché, c’est la Chine qui se taille la plus grosse part de ce commerce. Avec 40 milliards de dollars de recettes engrangées en 2020, l’empire du Milieu s’octroie 57 % du marché mondial des EPI en 2020.

La reprise économique post confinement a fait prédire à l’OMC une baisse globale des échanges de l’ordre de 9,2 % pour la fin de l’année 2020. Mais c’était sans compter avec la deuxième vague épidémique qui secoue l’Europe actuellement et plusieurs autres pays du monde comme les États-Unis d’Amérique. Et du coup, une nouvelle explosion de la demande est à prévoir si l’on tient compte du nombre de cas d’hospitalisations qui n’a cessé d’augmenter depuis la fin de l’été.

Seule la mise en place d’un vaccin, par le laboratoire américain Pfizer, semble pouvoir mettre un terme à cette frénésie sur l’achat des masques devenus obligatoires dans de nombreux pays.




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