mercredi 2 octobre 2019 - par C’est Nabum

Blois en Vienne

La visite guidée.

 

Proposez une visite guidée de leur propre ville à des amoureux de la Loire blésoise fut pour moi un défi auquel je me suis attelé en constituant quelques fiches afin de pouvoir insérer entre deux contes, un éclairage plus historique à mes facéties habituelles. Même si la belle cité est assez proche d’Orléans, mon port d’attache, je n’ai pas la connaissance intime de cette ville royale riche en histoires, il convenait de marcher sur des œufs, forcément en chocolat dans le pays d’Auguste Poulain.

Pour ne pas prendre le risque d’une trop grande dispersion tout en restant dans mon domaine de prédilection, c’est vers la rive Sud, dans ce quartier que chacun nomme ici « En Vienne ! » que je poussai mes pas. Le Port de la Creusille avait largement de quoi alimenter mes dérives tout comme il deviendra un endroit majeur du prochain roman que nous achevons avec Nadine Richardson.

 

Blois eut aussi son pont gaulois, ce qui avouons-le redessine de manière singulière notre représentation de la période celte. On ne sait rien du nom du village avant 410 où apparaissent alors deux versions Blez ou Bleiz, deux mots gaulois qui signifient La duperie et le Loup. Si la première hypothèse fait référence à une stratégie guerrière menée par un prince Breton contre le comte de Chartres, elle ne semble pas satisfaire les loir-et-chériens de cœur.

Puis l’époque se fait sanglante avec les incursions Vikings, les invasions diverses et toujours redoutables. La Loire permet aisément l’arrivée de nos visiteurs belliqueux. Elle n’apporte pas toujours bonheur et prospérité, bien au contraire, elle a son cortège de crues catastrophiques, d'embâcles redoutables et de drames humains. Le quartier Vienne est plus exposé encore puisque pris en tenaille par les flots, étant souvent une île ballottée par les tourments de la rivière.

L’église nous octroie son lot de miracles et d’histoires à dormir debout. C’est d’ailleurs assez amusant d’observer ce phénomène avec une vision plus large. La même légende se retrouve ici ou là avec quelques modifications à la marge, l’essentiel étant de frapper les esprits de l’époque, prompts à croire les plus belles sornettes. Blois a son cortège de miracles : un sarcophage qui refuse de bouger, une statue de la vierge sauvée deux fois des eaux, une procession miraculeuse qui écarte la peste, des fées qui achèvent la construction d’une église. Le diable n’a qu’à bien se tenir dans cette ville royale.

Les rois ont leur part dans ce récit enjolivé. Ils aiment la bonne ville qui devient la porte d’entrée de la vallée des Rois. Même si on s’y étripe joyeusement, la douceur de Loire a longtemps la préférence de ces gentils rois et reines. On établit ici une librairie royale, la résidence des princes, des états généraux tandis que la salamandre devient l’emblème de Blois. Tout ceci mérite récit et je m’y emploie.

La Loire a naturellement ses mariniers et leurs belles aventures. Comme elles sont de toutes les rives, il suffit de trouver un passeur, Euzèbe ou un tireux de jars qu’on nomme ici Cribleux pour sortir du béret un conte. La description des aménagements de la rivière assure alors les transitions et les explications nécessaires. L’industrie fournit elle aussi son lot d’anecdotes avec le dernier bateau à vapeur de Loire : le Fram qui livre jusqu’en 1918 les fèves de cacao à la chocolaterie Poulain.

Quelques contes, agrémentés de brèves de notre ami Berlaudiot et de belles visites dont celle imprévue de l’aître Saint Saturnin complétèrent cette balade de trois heures entre histoires et imaginaire. Les amis du Liger Club de Blois pouvaient se retrouver autour d’une bonne table pour digérer autant de connaissances. Si vous désirez découvrir ainsi votre ville ligérienne, faites donc appel à votre serviteur, en vous y prenant un peu à l’avance que je prépare la chose…

Baladement vôtre.

 



1 réactions


  • juluch juluch 2 octobre 2019 14:19

    beau petit morceau d’Histoire sur la ville de Blois.

    étant enfant lors d’une sortie scolaire de 4 jours ont avaient « visité » le château....

    merci Nabum


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