vendredi 27 septembre 2019 - par rosemar

De cette beauté à mettre des points de suspension partout...

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 "Elle avançait vers lui... elle était si belle... de cette beauté à mettre des points de suspension partout...", a écrit David Foenkinos, dans son roman intitulé La délicatesse.
 
 
Venu du latin "pŭnctum", "piqûre", formé sur le participe passé du verbe "pŭngĕre" : "piquer, poindre, frapper", le mot "point" a pris une multitude de significations.
 
Ce petit mot d'une seule syllabe correspond parfaitement, par sa briéveté, à l'idée qu'il désigne : une petite piqûre d'épingle, à l'origine...
 
Labiale "p" à l'initiale, voyelle nasalisée "oin", ce mot évoque immédiatement la notion de piqûre.
 
D'autres mots appartiennent à la même famille : "pugilat, poing, pugnace", en relation avec l'idée de "frapper", contenue, aussi, dans le verbe "pungere"...
 
Ce petit mot "le point"possède, quant à lui, une multitude d'emplois et de significations : point de couture, point d'écriture, score d'un jeu, endroit précis, douleur piquante etc.
 
Le point est, également, un petit signe qui marque la fin d'une phrase... il se décline en point virgule, point d'exclamation, d'interrogation, de suspension...


Belle variété dans ces éléments de ponctuation ! Ils peuvent souligner l'admiration, l'étonnement, l'indignation, la révolte...
 
Les points de suspension peuvent traduire une idée indicible, un trouble, un désarroi, une hésitation, une attente !
 
Quelle richesse dans cette ponctuation !
 
Au nombre de trois, les points de suspension forment un trio indissociable : ils étirent la phrase à l'infini, la prolongent dans une forme de rêverie...
 
Ces trois points sont comme une ouverture sur un autre monde.
 J'aime les points de suspension : ils ouvrent des perspectives, ils font entrevoir des infinités de possibles.
 Ils ouvrent les portes du rêve...
 
Le point d'interrogation est comme une boucle, une bulle ouverte qui monte et envahit l'espace. Il fait s'élever le son de la voix, il souligne des révoltes, il permet de s'indigner, de s'emporter.
 
Le point d'exclamation se dresse, aussi, pour amplifier la voix : marque d'admiration, de désarroi, d'étonnement, il est bien droit, rectiligne et plein de force !
 

Le point virgule plus discret, plus neutre s'étire vers le bas, plein d'humilité, il ressemble, à s'y méprendre presque, à sa soeur, la virgule.
 
Les deux points peuvent exprimer une équivalence, un parallèle, une explication, le début d'un discours. Ils se superposent gentiment et annoncent ce qui va suivre.
 
La ponctuation permet, ainsi, de rythmer les phrases, d'en suivre le balancement, de marquer des intonations subtiles, nuancées ou plus intenses.
 
Ce simple mot d'une seule syllabe, "le point" contient tant de variétés de sens, offre tant de possibilités ! On peut, grâce aux points, découper les phrases, leur donner des intonations si diverses !
 
Ces piqûres d'épingles, dans un texte, dessinent des sentiments, des émotions, des intentions, des détresses, des bonheurs, parfois !

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-de-cette-beaute-a-mettre-des-points-de-suspension-partout-124644279.html

 

Vidéo :


 



36 réactions


  • gaijin gaijin 27 septembre 2019 14:32

    j’ai cette tendance a mettre des points de suspension partout , c’est parce que mes phrases ne veulent pas mourir ...


    • nono le simplet 27 septembre 2019 15:51

      @gaijin
      moi c’est pas mon genre de mettre des ... smiley


    • Fergus Fergus 27 septembre 2019 16:52

      Bonjour, nono le simplet

      La pudeur de Rosemar l’empêche de préciser que l’on peut désigner les points de suspension comme un... suspensoir grammatical !  smiley


    • Fergus Fergus 27 septembre 2019 16:57

      « Suspensoir grammatical », une formule née à la même époque que l«  »éjaculateur saponifaire" qui, dans les notes que j’adressais à la direction de ma boîte, désignait les distributeurs de savon lorsqu’ils dysfonctionnaient. J’ai toujours aimé régénérer à ma manière la langue des entreprises. smiley


  • phan 27 septembre 2019 14:37
    Rien n’est trop beau s’il s’agit de grandeur : c’est ainsi qu’il a reçu trois points de suture !

  • Aimable 27 septembre 2019 15:13

    Vous êtes une rêveuse méticuleuse , dans un tête a tête l’heureux élu , ne doit pas être déçu  smiley


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 septembre 2019 15:49

    C’est bien pratique les points de suspension, ça permet d’accrocher les lanternes ou de retenir un pantalon, d’accrocher son chapeau chez le coiffeur avant le shampoing ou un sous-verre dans la chambre du gamin.


    • Fergus Fergus 27 septembre 2019 17:00

      @ Séraphin Lampion

      A noter qu’en football il n’est point de suspension lorsque la faute est bénigne.


  • Loatse Loatse 27 septembre 2019 16:34

    Il y a de cela une dizaine d’années alors que j’écrivais tranquillement en clôturant mes phrases d’un point, un seul... L’inspiration s’en est soudain allé on ne sait où

    J’avais beau chercher, me creuser la cervelle ; rien ne venait...

    C’est alors qu’un mot, un seul, s’est présenté à mon esprit... Il était, me dit il, le représentant et l’avocat de ses semblables que j’avais - ajouta t’il avec un soupir - parfois malmenés, souvent ignorés, et comble de l’horreur que je m’étais appropriée, méprisant ainsi la somme de travail que ceux ci fournissaient dans un but philanthropique qui semblait échapper à bon nombre de mes semblables...

    Mais ce n’est pas là le pire ! continua l’empêcheur d’écrire en long en large et en travers... Tu nous parque, comme des moutons ; Toi qui aime tant ta liberté, tu nous enferme à double tour entre une majuscule et un point... Invention de tes semblables pour signifier que tout est définitif, que le sujet est clos. oui Tiens regarde ! tu n’est jamais fichue de nous épargner ce point après « clos » même par inadvertance, c’est dire...

      Mais mais mais, si je met des points de suspension à la place des points (quand j’y pense), vous allez tous vous échapper et ne jamais revenir ! tentais-je de plaider (maladroitement je l’avoue)

    Nous crois-tu ingrats ? continua mon tortionnaire... Certes nous irons vaquer à nos propres occupations, pratiquer nos propres loisirs, tenir conseil, bref, mener notre propre vie une fois que nous serons lus... Mais cela, personne n’en saura jamais rien, car nous revenons toujours et autant qu’il est nécessaire, rapidement et discrètement...

    Ce jour là, nous scellâmes un accord

    Secret bien entendu...

    enfin... jusque là !  ;)

    Tiens, une délégation !? Je vais voir ce qu’il veulent et je r............................................. ;


  • nono le simplet 27 septembre 2019 18:06

    je fais attention à la ponctuation,les virgules surtout ...

    les « ... » sont une respiration, une pause, un « etc » plein de sous entendus ou pas ...

    je n’aime pas le point final d’une phrase qui claque comme un coup de fusil ... on va me dire que les « ... » c’est une fusillade alors ... parfois, oui, une fusillade du regard ... mais par écrit ... une fusillade avec un silencieux, peut être ...

    c’est aussi parfois pour laisser à celui qui me lit le temps de réfléchir à ce que je viens d’écrire avant de passer à la suite ... ou aussi pour me laisser le temps de réfléchir à la suite ...


  • JC_Lavau JC_Lavau 27 septembre 2019 18:11

    Heureusement que le pont suce pendu.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 septembre 2019 18:46

      @JC_Lavau

      Mon premier est un pervers nécrophile.
      Mon second est un pervers zoophile.
      Mon troisième est un raciste antimilitariste.
      Mon quatrième est slave.

      Et mon tout est un ancien comptoir de la Compagnie française des Indes.

      Réponse : Pondichéry.

      Mon premier est un pervers nécrophile, c’est pon. Parce que pon suce pendu (pont suspendu).
      Mon second est un pervers zoophile, c’est di. Parce que di tire en bique (dithyrambique).
      Mon troisième est un raciste antimilitariste, c’est ché. Parce que ché chia sur la tête d’un zouave (chéchia sur la tête d’un zouave).
      Mon quatrième est slave, c’est ri, suivez-moi bien. Ri est égal à li, parce que ri vaut li (Rivoli). Li c’est la même chose que ni, parce que li vaut ni (Livonie). Ni vaut do (niveau d’eau). Autrefois do se disait ut. Et ut est russe (utérus).

      Mon tout est donc Pondichéry.


    • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 27 septembre 2019 18:55

      @Séraphin Lampion
       
      merci de nous avoir pondu çà mon cher  !


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 septembre 2019 18:58

      @Armand Griffard de la Sourdière

      source : Luc Etienne, l’art de la charade à tiroirs  JJ Pauvert  1965


    • nono le simplet 27 septembre 2019 18:59

      @Séraphin Lampion
      clap, clap clap !


    • JC_Lavau JC_Lavau 27 septembre 2019 19:02

      @Séraphin Lampion. Mon quatrième, c’est ton frère.
      En effet :
      Si’s’lave i’s’nettoie.
      Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 27 septembre 2019 19:07

      @JC_Lavau

      clap, clap, clap


    • nono le simplet 27 septembre 2019 19:08

      @Séraphin Lampion
      une proche dont j’ignore l’origine ...
      mon premier est fait par le temps
      mon second est fait par le roc
      mon troisième est fait par Méphisto
      mon tout est la capitale de la France
      .
      mon premier est fait par le temps, c’est « pa » parce que temps fait pa (t’en fais pas)
      mon second est fait par le roc 

      c’est « r » parce que roc fait l’r (Rockfeller)
      mon troisième est fait par Méphisto 

      c’est « s » parce Méphisto fait l’« s » (Méphistophélès)

      ah ok ... mais il manque le « i » ...
      meuh non ... t’es con et le con fait « i » (confetti)


    • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 30 novembre 2019 20:27

      @Armand Griffard de la Sourdière
       hello


  • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 27 septembre 2019 19:38

    Aller encore une marche des fiertés pour la route !

    Mon 1er est un pédéraste...

    mon 2ème est un pédéraste ...

    mon 3ème est complice de pédéraste...

    mon 4ème sera leur complice en observant la loi du silence...

    mon tout est une vraie corrida...

     mon 1 est TO parce que Topinambour

    mon 2 est RO  parce que Robespierre

    mon 3 c’est MA parce que Macache Bono pendant que Bonobezef

    mon 4c’est Chi parce que Chistera

    mon tout est donc Toromachie... olé... smiley


  • Abou Antoun Abou Antoun 27 septembre 2019 20:27

    La devise de notre république :

    Liberté point- Égalité point- Fraternité point.


  • ETTORE ETTORE 27 septembre 2019 20:38

    Je crois que j’en abuse des ......

    Mais je les trouve essentiels, comme...une main tendue, pour ne plus la lâcher avant qu’on ne lise.....la fin.

    Un peu comme les ,,,,,cailloux du petit poucet

    Un peu comme les.....pierres d’un gué

    C’est petit....et pourtant si....IMPORTANT.


  • Jean Keim Jean Keim 28 septembre 2019 07:57

    Sans malice de ma part, j’ai une question : dans un texte quel est le signe, l’ensemble de signes ou le symbole permettant d’indiquer un silence ? Entre des crochets, les points de suspension [•••] ou un blanc [ ] ont-ils cette signification ?

    Il est toujours possible d’utiliser le signe musical ou de dessiner un ange qui passe mais ce n’est pas simple.


    • Fergus Fergus 28 septembre 2019 08:30

      Bonjour, Jean Keim

      Personnellement, j’utilise toujours les points de suspension pour exprimer un silence volontaire ou un temps d’hésitation dans un dialogue. Mais, bien que cela alourdisse la typographie, ce temps de silence peut effectivement être exprimé par des points de suspension entre parenthèses, mais pas entre crochets, ces derniers introduisant une incise extérieure à l’auteur, contrairement aux parenthèses qui lui appartiennent.


    • Jean Keim Jean Keim 28 septembre 2019 12:54

      @Fergus

      Merci et bonne journée.


    • Jean Keim Jean Keim 28 septembre 2019 13:08

      Finalement je pense que les points de suspension entre parenthèses (...) peuvent suggérer un temps d’attente, de réflexion, et un blanc entre parenthèse ( ) un silence càd l’absence de bruit et/ou de pensée.

      Les points de suspension ont diverses significations dans les règles de ponctuation comme formuler une suite ou etc, les parenthèses permettent de lever le doute.


    • Fergus Fergus 28 septembre 2019 13:41

      @ Jean Keim

      Le blanc entre parenthèses n’est pas reconnu dans la typographie de l’édition. Mais pour des textes non destinés à être publiés dans un bouquin, on peut toujours innover. smiley


  • lejules lejules 28 septembre 2019 12:17

    a propos de ponctuation....

    soit la phrase sans ponctuation :

    le maire dit l’instituteur est un imbécile

    ce qui peut donner avec une ponctuation :

    le maire dit :« l’instituteur est un imbécile » dans laquelle l’instituteur est un imbécile, mais avec cette nouvelle ponctuation on obtient son exact contraire :

    « le maire » ,dit l’instituteur, « est un imbécile »


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