jeudi 22 novembre 2018 - par rosemar

Le troisième homme, un film envoûtant...

Une musique que tout le monde connaît et reconnaît, c'est, manifestement, celle du Troisième homme réalisé en 1949 par Carol Reed, une musique envoûtante, jouée à la cithare, cet instrument métallique, aux sons inoubliables...

Le film est, lui-même, envoûtant, par ses ombres, ses lumières, ses personnages, notamment, celui de Harry Lime incarné par Orson Wells, héros énigmatique, que l'on croit mort, au début de l'histoire.

Ce personnage cynique, sans morale, qui se fait passer pour mort, afin d'échapper à la justice est, à la fois, fascinant et repoussant.

Face à lui, le romancier, Holly Martins, interprété par Joseph Cotten symbolise, à l'inverse, l'image de l'honnête homme, quelque peu naïf, qui croit encore en la sincérité de son ancien ami Lime, et qui enquête sur sa disparition.

L'opposition entre ces deux personnages est flagrante, sans doute, un peu simpliste, teintée d'un certain manichéisme, mais on se laisse porter par cette histoire qui se déroule dans la Vienne de l'après guerre.

On y perçoit les ravages de la guerre : certains, pleins de désillusions et de cynisme se livrent, alors, à des trafics ignobles, quitte à sacrifier la vie de jeunes enfants. C'est en découvrant ce trafic que l'ami de Lime se décide, enfin, à le trahir et à le livrer à la police : la scène de l'hôpital, où le romancier voit la détresse d'enfants sacrifiés par un trafic de pénicilline frauduleuse, est déterminante.

On est fasciné par certaines images : l'apparition soudaine de Lime, que l'on croyait mort, sous un porche, dans l'obscurité de la nuit ou encore la rencontre avec le romancier, lors d'une fête foraine...

Le visage, à la fois enfantin et cynique d'Orson Wells étonne et déstabilise le spectateur... personnage énigmatique, trouble et troublant, personnage mystérieux et dangereux, à l'extrême, n'hésitant pas à sacrifier de jeunes enfants pour alimenter des trafics ignobles.

Quel est ce personnage séduisant qui a su attirer la sympathie de nombreux protagonistes de l'histoire, à commencer par la jeune Anna, qui en est tombée amoureuse ?

On perçoit, là, toutes les ambiguités de l'âme humaine : comment cette crapule a-t-elle pu tromper son monde ?

La guerre et ses horreurs semblent, ainsi, avoir généré des monstres froids, dénués d'humanité, des êtres prêts à toutes les compromissions pour s'enrichir...

Face à Lime, le personnage du romancier pétri d'humanisme est, pourtant, lui aussi, un être désabusé : quelque peu alcoolique, il succombe au charme de la jeune Anna qui reste insensible à ses avances.

Ce film noir, ponctué par la musique de Anton Karas, un air lancinant et entêtant, laisse un certain goût d'amertume et de désarroi...

Mais, il nous séduit par le traitement des images, des jeux de clair-obscur, des gros plans qui fascinent et font peur, à la fois.

Ce film met aussi en évidence le danger des apparences souvent trompeuses : on voit qu' on peut se laisser facilement berner et abuser par certaines personnalités au charme envoûtant...

 

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2016/03/le-troisieme-homme-un-film-envoutant.html

 

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11 réactions


  • Clark Kent NEMO 22 novembre 2018 11:21

    vous pouvez fermer vos cahiers et aller en récréation

    pour l’exercice de vocabulaire de demain, après les mots « envoutant » et « séduisant », vous devrez trouver des exemples avec le mot "chiant.

    commencez à chercher en jouant aux billes ou aux quatre coins


  • Jason Jason 22 novembre 2018 13:13
    Chef d’oeuvre du cinéma, musique d’Anton Karas (orthographe ?), photos noir et blanc splendides sur un fond de la Vienne d’après-guerre et de personnages très forts marqués par les événements.

    A voir et à méditer très souvent.

    Sauf pour Nemo qui préfère les aventures de Donald Duck ou de Bambi !

  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 22 novembre 2018 13:27

    Magie du cinéma noir et blanc...où les directeurs photos et les chefs éclairagistes avaient leurs noms sur l’affiche . Puis Orson . Grand.


    • Fergus Fergus 22 novembre 2018 16:11

      Bonjour, Aita Pea Pea

      Grand film, en effet.
      Pas question toutefois d’évoquer là « L’égout et les couleurs » : le film, superbement photographié, est en noir et blanc 
      Enfin, ne pas oublier, à la fin de la projection, de faire comme les Autrichiens : réciter un « Prater Noster ».


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 novembre 2018 16:26

    Du Tout grand art. Relire Mario et le magicien de Thomas Mann, qui comme « M » le maudit préfigurait la montée d’Hitler. La mort est-elle plus fascinante que la vie ? La fin du film de Pabst avec Louise Brooks : LOULOU. La fameuse scène de la roue dans le premier livre de Modiano : PLACE DE L’ETOILE.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 22 novembre 2018 17:10

    L’article est sychrone avec celui de Nabum (temps suspendu). La 10ème carte du Tarot (Torah) est la Roue. Qui indique bien le changement de cycle. Mais aucun signe ne nous permet de donner une direction à ce changement : une fin, un début,... Fascinant vient d’enchantement. Mais peut aussi vouloir dire : illusion. Car face à la mort, le corps produit une incroyable dose d’endorphine qui permet de passer le cap. Certains en reviennent avec des expériences particulières qui peuvent s’expliquer par une surcharge élationnelle d’endorphine (ou morphine). L’inverse du traumatisme de la naissance.


  • phan 22 novembre 2018 20:45

    Le troisième homme : c’est lui !


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