vendredi 23 mai - par rosemar

Maman, papa !

JPEG

Une chanson de Georges Brassens qui nous touche tous parce qu'elle évoque l'amour filial, les souvenirs des parents qui nous sont chers...

De plus, cette chanson prend la forme d'un discours direct adressé familièrement à "maman, papa" où le poète évoque son enfance et comme par magie, le voici "redevenu petit garçon".

Et chacun peut alors se reconnaître dans les propos adressés à "Maman", avec tous les indices du discours : l'emploi de la première et de la deuxième personne du singulier, le temps du présent :

"Alors je suis sage en classe
Et, pour te faire plaisir
J'obtiens les meilleures places
Ton désir"

De jolies résolutions qu'on a tous un jour voulu tenir pour "faire plaisir"...

 

De la tendresse encore dans les vers suivants avec un besoin de proximité, tendresse de la voix féminine de la maman et de ses "refrains charmants", proximité avec cette volonté de "demeurer sur ses genoux" plutôt que se livrer à "des jeux fous".

 

La répétition du mot "maman", ce mot d'enfant restitue aussi tout l'amour du monde : c'est bien le premier mot qui vient à la bouche des enfants, le premier mot que l'on apprend à écrire, aussi. C'est un doux murmure apaisant, un mot empli d'échos sonores : labiale "m" réitérée, voyelle "a" redoublée d'une voyelle nasalisée "an".

 

Et papa n'est pas oublié, un papa bienveillant qui cherche à donner du réconfort et "du courage" à ses enfants quand gronde "l'orage", en déployant "tout son humour".

Un père protecteur est ainsi évoqué, une image traditionnelle...

Et là encore, le mot "papa" est réitéré, un mot d'enfant pour mieux restituer ce retour dans le passé... comme un besoin de nostalgie...

 

On perçoit aussi une certaine pudeur, et retenue dans cette relation au père, encore une vision traditionnelle du père : 

"Papa, papa, il n'y eut pas entre nous
Papa, papa, de tendresse ou de mots doux"

 

La chanson débouche sur une prise de conscience face aux "sacrifices" accomplis par les deux parents, une forme de reconnaissance et de gratitude... 

La chanson s'achève sur des regrets :

"Maman, papa, toujours je regretterai
Maman, papa, de vous avoir fait pleurer
Au temps où nos coeurs ne se comprenaient encore pas"

Et là encore, comment ne pas être touché par ces regrets ? Car nous avons tous pu éprouver ce sentiment d'avoir un jour blessé nos parents, de n'avoir pas su les comprendre...

 

La mélodie légère, au swing sautillant nous transporte dans le monde de l'enfance... Un bijou !

 

Pour mémoire :

Cette chanson fut interprétée en duo avec Patachou le 23 décembre 1952.
Composée au camp de Basdorf en 1943 alors que Brassens effectue son STO et jamais interprétée sur scène, cette chanson fut la première véritable composition du grand Georges...

 

Les paroles :

https://www.musixmatch.com/fr/paroles/Patachou-Georges-Brassens/Maman-papa

 

Le blog :

https://rosemar.over-blog.com/2025/05/maman-papa.html

 

Vidéos :

 



15 réactions


  • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 23 mai 18:59

    .
    Rosemar, pour assurer la parution de son article quotidien, nous offre à nouveau l’autopsie d’une chanson ou d’un poème smiley
    .
    la légiste entre évidemment dans la technique de la dissection smiley
    « maman »... « labiale »m« réitérée, voyelle »a« redoublée d’une voyelle nasalisée »an"
    .

    amis de la littérature et de la poésie… appréciez smiley


  • phan 23 mai 22:59

    Ce n’est plus « Maman, Papa » c’est « Parent1, Parent2 », Rosemar est à côté de la plaque ! 


  • cevennevive cevennevive 24 mai 09:08

    Bonjour rosemar,

    Je suis une incorrigible sentimentale sans doute, mais j’ai eu 80 ans hier et chaque jour qui se lève, je remercie mon père et ma mère, partis depuis longtemps, qui m’ont donné la vie, leurs habitudes, leurs valeurs et la vieille maison où je vis.

    Pour Brassens, j’ai toujours été une fan.

    Par contre, la mode aujourd’hui est de dire « papa » « maman ». J’entends des quadragénaires et même plus vieux, journalistes, chanteurs, acteurs ou lambda dire « maman » en parlant de leur mère.

    C’est du dernier ridicule !

    Peut-être cela vient-il de l’injure :« nique ta mère », ou « sur la tête de ma mère » que nous ne voulons pas imiter. Et nous disons alors « maman »...


    • Seth 24 mai 11:18

      @cevennevive

      Je n’ai jamais dit papa/maman. J’appelais mon père par son prénom et ma mère par un surnom que je lui avais inventé encore dans les langes et qui était devenu son prénom « officiel ».  smiley

      Et bien sûr bon anniversaire et attention aux excès de boissons fortes.  smiley


    • rosemar rosemar 24 mai 11:34

      @cevennevive

      MERCI pour ce message... nous devons tant à nos parents !

      Sur la deuxième vidéo, on voit les parents de Brassens : c’est émouvant...


    • charlyposte charlyposte 24 mai 11:43

      @rosemar
      Que dire de la souffrance du baby éprouvette !


    • charlyposte charlyposte 24 mai 11:54

      @Seth
      C’est quoi une boisson forte qui n’a rien demandée à personne !


    • Seth 24 mai 13:39

      @charlyposte

      La boiraille ne demande rien. Ce sont les consommateurs qui lui demandent bcp.  smiley


  • Seth 24 mai 15:10

    Je ne suis pas un fan de Brassens à part quelques unes de ses chansons mais j’eus préféré une étude de texte sur Hécatombe, on serait moins dans les mignardises gentillettes :

    https://www.youtube.com/watch?v=KzmnDy7zzDw.  smiley


Réagir