vendredi 14 février - par rosemar

On s’est connus au café des trois colombes...

JPEG

Une belle chanson d'amour qui suit le rythme des saisons : l'hiver, le printemps, l'été... et qui suggère ainsi la fuite irrémédiable du temps...

La chanson s'ouvre sur une brève évocation de l'hiver à Nancy, avec "une neige mouillée", et aussitôt le narrateur fait le récit d'une rencontre, avec un présent de narration qui actualise la scène et la rend plus vivante : "Une fille entre dans un café".

Le narrateur l'observe "s'installer à côté", alors qu'il "boit son verre"... on perçoit là une scène familière dans un café et un thème traditionnel : celui du coup de foudre.

 

Dés lors, le narrateur se demande "comment aborder" la jeune fille.

La conversation s'engage sur "la pluie, le beau temps", et l'on entre dans les pensées du narrateur qui nous paraît d'autant plus proche, d'autant plus humain : "ça n'a rien de génial", pense-t-il, d'autant que le style de cette expression est familier, comme l'est aussi la réflexion qui suit : "Mais c'est bien pour forcer son étoile".

Et de fil en aiguille, la conversation se fait plus intime : 

 "Puis vient le moment où l'on parle de soi
Et la neige a fondu sous nos pas"

Et l'on trouve là une belle expression poétique qui suggère une confiance et une complicité mutuelle, une expression qui en rappelle une autre : "rompre la glace."

 

Le refrain évoque alors cette rencontre au passé, et on découvre le magnifique nom de ce café qui a servi de cadre à la rencontre :

"On s'est connus au café des trois colombes
Aux rendez-vous des amours sans abri"

Et c'est un bonheur infini qui est décrit dans les vers suivants, grâce l'emploi de l'imparfait à valeur durative :

"On était bien, on se sentait seuls au monde
On n'avait rien mais on avait toute la vie"

Un bonheur fait de simplicité, d'évidence, ce que suggère bien le style familier utilisé, avec l'emploi des verbes "être, avoir".

 

Le couplet suivant marque une nouvelle étape, avec une autre saison : "Nancy au printemps, ça ressemble au Midi". Et, cette fois, l'amour s'est installé, avec une belle réciprocité, grâce à la répétition du verbe "aimer" :

"Elle m'aime et je l'aime aussi"

Les deux amoureux sont réunis aussi avec l'utilisation du pronom indéfini "on" :

"On marche en parlant, on refait la philo"

Conversations, photos prises par le narrateur... les amoureux vivent un bonheur idyllique...

Un bonheur fait de temps libre, de soleil, et le café des trois colombes reste un refuge pour les deux amoureux qui s'y retrouvent à la nuit, loin de la "lumière et du bruit".

 

Mais soudainement, le narrateur indique une distance dans l'espace et dans le temps, malgré la présence du souvenir :

"Nancy, c'est très loin, c'est au bout de la terre
Ça s'éloigne à chaque anniversaire"

Et pourtant, malgré l'éloignement, le personnage exprime une certitude :

"Mais j'en suis certain, mes chagrins s'en souviennent
Le bonheur passait par la Lorraine"

Le temps a passé, et le bonheur s'est enfui, mais il reste le souvenir inaltérable de ce bonheur associé à la Lorraine et au café des trois colombes.

On perçoit là une nostalgie, un regret dans cette confidence, grâce à cette belle expression imagée pleine de poésie : "mes chagrins s'en souviennent".

Un bonheur disparu, "il s'en est allé", un bonheur perdu, et le narrateur exprime alors un paradoxe :

"Je t'ai oubliée, mais c'est plus fort que moi
Il m'arrive de penser à toi"

 

Quelle nostalgie dans cette belle chanson d'amour ! Un passé magnifié, celui de la jeunesse triomphante... Les personnages qui ne sont pas décrits ni nommés nous touchent d'autant plus car ils ont une valeur universelle, on peut s'identifier à eux.

 

La mélodie emplie de tendresse est bien en harmonie avec une forme de confidence, elle s'amplifie dans le refrain avec l'évocation du café des trois colombes.

 

Pour mémoire : 

Les paroles de Le café des trois colombes ont été écrites par Pierre Delanoë.
Le titre Le café des trois colombes a été interprété par Joe Dassin en 1976. 

Le chanteur et compositeur néerlandais Pierre Kartner, plus connu sous le nom de Vader Abraham a composé la musique, il est l'auteur de Het kleine café aan de haven, repris en français par Mireille Mathieu sous le nom Le Vieux café de la rue d'Amérique et par Joe Dassin Le Café des Trois Colombes.

 

 

Les paroles :

https://www.paroles.net/joe-dassin/paroles-le-cafe-des-trois-colombes

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2025/01/on-s-est-connus-au-cafe-des-trois-colombes.html

 

 

Vidéos :

 



22 réactions


  • Fergus Fergus 14 février 17:16

    Et d’autres se sont connus rue des Trois matelots

    Paroles de ce grand classique de la chanson française : lien.


    • rosemar rosemar 14 février 18:02

      @Fergus

      Alors là on est bien loin de la vision romantique de la chanson de Joe Dassin !


    • adeline 14 février 18:22

      @rosemar Curieux, vous semblez suivre l’actu France Inter, ce matin il y avait Joe et Sacha


    • rosemar rosemar 14 février 18:34

      @adeline

      C’est une coïncidence ! J’ai voulu fêter la Saint Valentin, avec cette chanson...


    • Fergus Fergus 15 février 09:26

      Bonjour, rosemar

      Mon lien ci-dessus était là pour sourire, évidemment. Cette chanson n’est d’ailleurs chantée que lors des fêtes maritimes dont le Festival du Chant de Marin de Paimpol, un incontournable rendez-vous pour les amoureux de la culture des gens de mer dont je fais partie. C’est pourquoi je ne manquerai pas l’édition 2025.

      Pour ce qui est de la Saint-Valentin, force est de reconnaître que cette fête aux origines très anciennes s’est très largement ringardisée depuis qu’elle a été récupérée par le commerce et donne lieu, depuis, à un marketing pesant.

      Mon épouse et moi ne fêtons jamais cet évènement ; pour nous, la Saint-Valentin est n’importe quel jour dans l’année, mais surtout lors de la date anniversaire de notre mariage.
      Cela dit, nous ne fêtons pas particulièrement cette date anniversaire (pas plus que nos anniversaires respectifs), mais plutôt des dates atypiques. C’est ainsi que nous fêterons prochainement outre nos 55 ans de mariage,  nos 3000 semaines et nos 20000 jours de mariage.
      Plus original que des célébrations convenues à des dates fixes, non ? smiley


  • pasglop 14 février 19:14

    Ah flûte, j’ai oublié la Saint Valentin !

    J’me disais aussi...


    • rosemar rosemar 14 février 19:40

      @pasglop

      Fêter l’amour en ces temps de confrontations et de haines, c’est mal ?


    • @rosemar
      "Fêter l’amour en ces temps de confrontations et de haines, c’est mal ?

      « 
      ---
      Oui il parais vu par l’extreme gauche et l’écologie c’est le symbole d’un sexisme débridé qui est la pour infépoder et rabaisser la femme ....
      Rhalala ce que vous etes old-scholl
      Faudrai voir écouter la Sandrine Rusisseau qui va vous expliquer touca
      Meme les barbecue son sexistes
      Le seul homme acceptable d’apres elle est un
       »homme déconstruit et elle en est hyper heureuse« 
       
      C’est carrement d’extreme ultra giga droite (au minimum)

      Sauf si c’est homosexuel ....
      la c’est »toléré" car progressiste à souhait, dans l’inclusion active et dans la défense de minorités opprimées
      Ignorer cela en 2025  smiley.. pfff smiley


  • pasglop 14 février 19:50

    Non, mai je ne sais plus à qui le fêter !  smiley


  • ETTORE ETTORE 14 février 20:04

    Ne vous en déplaise, rosemar, tant qu’à parler de glace, verglas, et surtout, Nancy, autant s’en référer à la belle chanson de Gilbert Becaud, Nathalie.

    On y as tout, l’exotisme, le champagne de France...Le chocolat au café Pouchkine.....Etc etc...

    Et surtout ce merveilleux passage « la place rouge, était blanche... »

    C’est G E N I A L  !

    Et tellement dans l’air du temps, avec cette strophe :

    .......

    Moscou, les plaines d’Ukraine

    Et les Champs Elysées

    On as tout mélangé

    Et on as chanté...


  • cevennevive cevennevive 15 février 09:33

    Bonjour rosemar, et tous,

    A propos des prénoms :

    Ma première fille : Marilyn, née en 1962 (Marilyn Monroe)

    Ma seconde fille : Nathalie née en 1972 (Gilbert Bécaud)

    Ma troisième fille : Cécile, née en 1980 (Claude Nougaro)

    Et moi, c’est Danielle, mes parents aimaient Danielle Darrieux.

    Bon, en aparté et pour sourire : à cette époque, mes parents aimaient aussi Fernandel. Heureusement, ils ne m’ont pas prénommée Félicie (aussi...) !


  • xana 15 février 11:01

    Je ne connaissais pas cette petite chanson.

    Heureusement vous avez pensé à mettre un lien sur l’interprétation de Joe Dassin, un chanteur agréable et sans prétention.

    Par contre, ma pauvre Rosemar, vous n’avez pas su éviter de nous imposer votre stupide explication de texte, un monument de fatuité.

    Que ca devait être pénible pour des jeunes esprits de passer un an dans votre classe ! Et quelle chance j’ai eu de ne pas vous connaître, vous et vos inepties !


  • ETTORE ETTORE 15 février 11:54

    On sent un amour incommensurable, entre Xana, et rosemar..... lol

    Un tel détachement, semble reposer sur un « je t’aime, moi non plus » qui tient d’un lien fort attirant, à ressentir profondément les états troubles qui sont auto-générés.

    Cela me fait penser, à cet illustre psychanalyste Freud, qui aimait tellement Rome, qu’il n’y allait pas, par peur d’être déçu.


  • pasglop 15 février 12:02

    @rosemar

    Maîtresse, y’a Rakoto qui fait rien qu’à copier !


    • ETTORE ETTORE 15 février 17:04

      @pasglop

      @rosemar

      Maîtresse, y’a Rakoto qui fait rien qu’à copier !

      ........

      Rassurez vous@pasglop, ce gamin, qui mesure tout le monde, au mètre ruban, et dont la culture se limite aux maths à deux dates ’( naissance et mort ), présente déjà des prédispositions, pour son métier futur.

      Nous pourrons le suivre, dans ses discours/hommage, en sachant que même si il copie, aujourd’hui.....Demain ce ne seras pas lui qui écriras quoi que ce soit, sans pense bête, à la marge de son livre de CON- doléances. ( sincères)


    • xana 15 février 17:33

      @ETTORE
      Rakoto, le nègre qui prend parti pour ses maîtres blancs.
      Ah oui, celui-là est gratiné. Depuis le début, il me fait penser au nègre de maison à CandyLand, dans Django unchained. Le traître, traître à la morale, traître à sa propre race. Un pourri parmi les plus pourris. Ici il ne vient que pour donner à Agoravox la voix de ses maîtres, celle des Sarko, des Hollande et des Macrons. Pourriture...


  • xana 15 février 17:36

    Rosemar, le n’ai pas été flairer sous vos jupes pour savoir si vous sentez le fraîchin. Mais à votre aĝe ce ne doit plus trop sentir la mouille fraîche...


    • SilentArrow 16 février 14:52

      @xana
       

      Rosemar, le n’ai pas été flairer sous vos jupes pour savoir si vous sentez le fraîchin. Mais à votre aĝe ce ne doit plus trop sentir la mouille fraîche...

      Bravo !
      Quelle poésie, quelle finesse dans cette déclaration d’amour !

  • jakem jakem 17 février 10:19

    C’est extra !


Réagir