jeudi 23 février 2006 - par Bettina Soulez

Admirable « Secret de Brokeback Mountain »

Trois toits qui abritent trois couples, un appartement (placé au-dessus d’une laverie) et qui devient immonde : désordre, abandon, manque de soin, à l’image de ce couple où la femme est mal aimée...Une maison clinquante et propre, mais vide de sens : elle n’est qu’une représentation d’un statut social, à l’image de ce couple dont le mari n’est pas estimé, et où tout l’apparat vient de la femme... Une montagne haute, belle, aux nombreux vallons, tantôt abrupte, tantôt câline, et qui, dans sa beauté, son dénuement et son absence de référence à la société des hommes, accueille cette union de deux hommes, sans jugement possible, comme elle accepte, par ailleurs, depuis la nuit des temps, le foisonnement de vies aux formes différentes.

Jack a un coup de foudre pour Ennis, Ennis del Mar comme il le baptise aussitôt. Ennis, si seul, muré et perdu, qui vivait sans conscience une période de transition. Transition entre une enfance cahotante et une vie d’adulte conventionnelle toute tracée : il va se marier, comme son frère, comme sa soeur. Et le désir de Jack pour Ennis fait peut-être exister Ennis pour la première fois. Car cet Ennis est un gars solide mais indécis, il n’a pas de plan, on a souvent décidé pour lui et il ne sait ni choisir ni renoncer : sa vie entière est ainsi, un pas après l’autre, avec sincérité. Et Jack, lui, l’aime tel quel, en dehors de ses références habituelles.

Oui, nous sommes très loin, en effet, des grands classiques du western ! Pourtant des thèmes usuels sont là : la rudesse des hommes, la dureté de la vie, la beauté éclatante de la nature quoi qu’il arrive, la passion entre deux personnes, la filiation, l’absence réelle ou ressentie du père, le manque de mots pour dire ce que l’on ressent, le corps qui réclame le toucher doux ou violent, qu’importe, mais le toucher, l’empathie d’une mère qui n’a pas les mots mais accepte ce que vit son fils et connaît les éternels gestes de la tendresse, les jeunes femmes qui se marient pleines d’allant, puis qui s’affadissent et s’enlaidissent lorsque leur couple les laisse déçues, les enfants qui ne jugent pas les adultes mais prennent ce qu’on leur donne, l’importance du "matériel" dans la vie de tous les jours parce que le dénuement absolu ferait trop souffrir... et d’autres thèmes encore, tels que l’évolution et la solitude de ces deux femmes qui n’osent comprendre, font face et portent leur famille... l’intolérance d’une société de mecs blindés bien pensants... cet amour impossible, incontrôlé et sincère... le désert que provoque cette marginalisation difficile à assumer... cette communication qui passe si mal entre les êtres...


Oui, j’ai tout aimé dans ce film : le choix de ces deux acteurs masculins, superbes... et les symboles... Par exemple, ce mouton, toison blanche sacrifiée le jour du "péché", attaqué par le loup, ce mouton sacrifié qui me rappelle aussi le sacrifice du fils auquel Abraham s’était résolu pour obéir à son Dieu... Car, ici, l’image du père tuant des homosexuels est évoquée au moins une fois.... Par exemple, encore, ces habitations (riches comme pauvres) aussi étouffantes les unes que les autres... Ou encore cet enfant silencieux qui mange enfin sa soupe quand il choisit d’obéir à son père, quel qu’il soit, au détriment du grand-père... Enfin, sublime image, la chemise de l’un, enveloppe qui contient ou qui protège l’enveloppe de l’autre, puis l’inversion...

Si vous craignez que cette histoire d’homo. vous impose des scènes offusquantes, vous vous trompez. Nous sommes transportés loin du racolage et de la provocation. Et ce film est exceptionnel, parce que nous sommes face à deux personnages qui vivent un lien unique, indestructible, qui, en dépit du contexte, reste admirable.



30 réactions


  • (---.---.130.69) 23 février 2006 10:19

    Comme chacun sait, et dit, les Protocoles des Sages de Sion sont un faux, attribué à la police tasriste.

    Il n’empêche que la banalisation-promotion de l’homosexualité est un aspect capital de leur mise en oeuvre !


    • lilian massoulier (---.---.248.192) 23 février 2006 11:12

      on ne peut pas laisser passer tous les commentaires ! Mais plutôt que de signaler l’abus, je préfère répondre au sinistre crétin anonyme et donc fort courageux qui ose écrire que « la banalisation-promotion de l’homosexualité est un aspect capital de la mise en oeuvre du protocole des sage de sion ». Hormis l’affligeante stupidité de ce message (l’auteur ne sait manifestement pas de quoi il parle) on devine sans peine derrière ces deux phrases une homophobie primaire effrayante ! j’allais dire d’un autre âge ! Comment peut-on écrire des choses pareilles ? En quoi la banalisation promotion de l’homosexualité gène -t-il ce monsieur ou cette dame ? En quoi la société ou le monde serait en danger face à l’homosexualité ? mais même sans entrer dans un tel débat de toute façon archi dépassé, on ne peut qu’être sidéré par la violence d’un tel message, qui n’a dégal que son effarante débilité ! bien sûr, on va dire que je suis injurieux, évidemment, mais comment ne pas l’être dans pareil cas ! Chacun est libre de penser ce qu’il veut, de l’écrire de le chanter, mais il y a des limites tout de même, on ne peut pas écrire n’importe quoi sous prétexte de faire un effet ou de se laiiser aller à une provocation gratuite, bête et méchante. La réponse de cet internaute à l’article sur le film Brodeback Moutain est une réponse qui met mal à l’aise, qui dérange, qui file la nausée. La barbarie a plusieur visage, ce n’est pas seulement une bande qui torture un homme parce qu’il est juif ou petit, ou blanc, ou n’importe quoi, c’est aussi certaine personne qui réfléchissent à l’envers, dans un désordre affligeant, qui ne comprennent rien, et se laissent dominer par d’obscures rancoeurs ou d’insondables peurs issues de nulle part qui finit par les dominer et les empêchent de réfléchir. Les laissent désarmés, du coup, face à leurs intincts primaires. De tels individus sont surout à plaindre.


    • axel (---.---.148.93) 23 février 2006 11:14

      Votre « commentaire » insidieux est à la hauteur de votre pseudonyme. Je présume que vous n’irez pas voir ce film, englué que vous êtes dans vos préjugés. Eh bien tant pis pour vous, peut-être y auriez-vous eu une chance d’entr’ouvrir votre carapace...


    • axel (---.---.148.93) 23 février 2006 11:19

      Merci pour votre article.

      Ce film est si bouleversant qu’il me faudrait plusieurs séances pour réussir à tout voir réellement.

      Ainsi je n’avais pas fait le parallèle entre les maisons et les familles, ni compris le sacrifice du mouton...

      Pour le reste je crois que nous avons ressenti les mêmes émotions. Et voulant les apaiser j’ai trouvé un site très bien fait sur le film : http://brokebackers.blogspot.com

      Amicalement,


    • liberté chérie (---.---.252.50) 23 février 2006 11:30

      L’avez-vous vu pour en faire ce commentaire ? Que vient faire ici le Protocole...complètement hors sujet, car il n’est pas question ici de propagande.

      Non, vraiement admirable, magnifique film !! Effectivement l’un des plus beaux, des plus fins qui nous aient été donnés de voir ces dernières années. A priori, le scénario était casse-gueule et il aura fallu toute la finesse et la subtilité d’Ang Lee pour parvenir à nous toucher si fort.

      Une belle et tragique histoire d’amour. Une histoire d’amour homo, qui aurait pu être tout aussi bien hétéro : une histoire entre deux êtres solitaires et pauvres. Une histoire impossible à vivre au grand jour dans les années 60 aux USA, mais également partout ailleurs.

      Sujet ultra-tabou à l’époque en Occident et aujourd’hui encore Orient.

      Ici pas de revendications agressives, pas de violent militantisme...pas de jugement ! Plutôt un hymne à la tolérance !

      Nos moeurs évolent doucement, notre capacité à accepter et respecter nos différences sexuelles aussi...peu à peu !


  • machinchose (---.---.129.40) 23 février 2006 11:45

    j’ai été très déçu par ce film. j’ai trouvé la mise en scène molle. le propos est tristement simplifié, presque manichéen, qui rassure tout le monde. On sort de là rassuré sur son coté gay friendly parce qu’il faut vraiment être un abruti de premier ordre pour être dérangé, on sort de là satisfait de soi en ce disant « ouh la la c’est rude d’être homo dans l’amérique profonde, comme je suis tolérant c’est cool »... et le reste c’est du cliché. Hop il prend sa femme par derrière ... ben oui forcement, oui... ok ! ah wèèè un amour homo donc une sexualité monolithique.... Le marquage des situations (comme vous les remarquez si justement dans votre article) marqué à la truelle pour que tout le monde soit bien certain de saisir... C’est drole parce que je me souviens d’avoir lu quelques articles sur l’audace des scènes entre les acteurs... mmmh leur relation est aussi sexy et troublante qu’une accolade un peu marquée entre deux bons copains. Je me demandais en sortant si les journalistes en questions avaient eu l’occasion de voir la série Six Feet Under qui montre sans raccolage non plus mais avec une force autrement plus conséquente et courageuse ce que c’est que le cul en général et nottament entre homme. (je ne parle pas de porno mais de justesse et d’intelligence de point de vue). Alors bon les acteurs sont très biens, les images sont magnifiques mais bon en même temps heu considérant les paysages il faudrait être vraiment manchot pour ne pas faire une image un peu chouette. Le scénario, à mon avis, a saccagé l’histoire d’Annie Proulx en lui enlevant toute la tension qu’elle contient. Pour que le spectateur moyen ne se perde pas dans les nécessaires confusions d’une vie, on fait de nos deux évolutions des caricatures tristouilles et les personnages secondaires (qui portent en eux ces contradictions et interrogations et troubles) sont balayé par une réalisation flemarde et consensuelle. Ainsi le personnage de la fille d’Ennis dont la relation avec son père est un des aspect les plus bouleversant du film est baclé (non ! l’homo ne peut pas avoir de réussite dans sa vie paske le propos du film c’est la dureté et la méchanceté et si on dit que sa fille c’est bien alors il y aurait peut être un sens dans ses années de mariage, peut être un bonheur paralelle... naaaaaaaaan) à tel point que j’ai entendu quelqu’un à la sortie qui disait que c’était un film à la limite de l’homophobie. Je ne suis pas d’accord du tout mais franchement il n’a rien qui mérite un tel battage. Sur la route de madison est autrement plus troublante comme histoire et elle est pourtant presque conservatrice. de même que « la vérité nue » plus récemment propose une vision douloureuse et intelligente et trouble et complexe d’une relation ambigue. Le thème n’est pas si éloigné et le film est beaucoup plus bouleversant. J’aurais aimé que Gus van sant fasse ce film qui dans Last Days en quelques scène dit les corps et la perte et l’amour et le sexe avec simplicité pour donner à l’absurde de la vie sa vraie nature complexe à la fois douce et douloureuse. Je parle de Van Sant parce qu’il avait été un temps interessé par cette histoire. ceci étant dit ce n’est pas un mauvais film, plutôt un bon même... mais finalement terriblement consensuel. j’avais été deçu par Ang Lee avec Tigre et dragon et Hulk et garçon d’honneur... son film le plus interessant est peut être cet espèce de western fleuve ; la chevauchée avec le diable qui contient quelques aspects de ce brokeback mais en mieux !


    • Desalpages 29 mai 2012 02:24

      Votre critique de BBM est amusante, vous êtes négatif sur la forme, précisant qu’elle n’apporte rien de nouveau, quant au fond de l’histoire, à vous lire, c’est un roman à l’eau de rose de la collection Arlequin. Vous avez raison pour ce qui est de l’apparence, mais ce n’est que le tout premier niveau de lecture. Contrairement aux croyances de très nombreux spectateurs, ce n’est pas un film sur l’homosexualité, ce n’est pas une histoire d’amour impossible, c’est la plus exacte représentation et évolution du sentiment amoureux que la littérature et le cinéma nous aient donné, c’est pour cela qu’elle dégage une puissance émotionnelle exceptionnelle (pour peu que l’on sache ce qu’est l’amour). Oui, le récit est on ne peut plus basique mais il est sans faille, sans coup de théâtre délirant, c’est le réalisme, chacun peut retrouver une partie de son vécu. Ne faites pas le blasé en disant que vous avez trouvé toutes le ficelles de ce récit subtil, certaines choses sont faciles à voir ou à extrapoler, mais êtes vous capable de discerner l’illusion et la réalité de cette histoire ? Etes-vous capable d’expliquer la dernière phrase prononcée dans le film par Ennis Del Mar (Heath Ledger) : Jack j’te jure ! ? Petit tuyau, au premier sens c’est un mariage posthume, devinez ce qui se cache derrière cette phrase si simple...

      Vous nous dites que c’est une histoire consensuelle car tout le monde doit penser la même chose, à savoir que c’est malheureux de s’en prendre aux homosexuels, ça c’est l’avis d’un enfant de 12 ans. Cette histoire ne délivre aucun message, n’impose aucune forme de morale, les conclusions que vous pouvez en tirer ne sont que le reflet de votre conscience, vous auriez très bien pu dire que Ennis est un imbécile ou Jack un prédateur sexuel, à vous de chercher dans ce récit les preuves de ces affirmations (elles existent.... Ou bien votre imagination vous joue des tours...).
      La simplicité est ce qu’il y a de plus difficile à expliquer.....

  • Brokeass Mountain (---.---.130.69) 23 février 2006 12:29

    Lilian,

    Je comprends mal votre émotion. Je n’ai jamais dit qu’il existe un complot juif mondial, tel que l’affirment LES (et non pas LE) Protocoles des Sages de Sion.

    Par contre, il me paraît clair qu’il y a un plan de décadence de l’Occident, par la dégradation des moeurs (divorce ultra-facile, avortement libre, démocratisation de la pornographie, diffusion effrénée des stupéfiants et maintenant promotion massive de l’homosexualité), qui se déploie sous nos yeux.


    • machinchose (---.---.129.40) 23 février 2006 12:41

      sidérant. effrayant. MAIS DE QUOI AVEZ VOUS PEUR ?? pour avoir tant de haine


    • Brokeass Mountain (---.---.130.69) 23 février 2006 12:43

      J’aurais dû ajouter les ouvertures en direction de la pédophilie, comme Jack Lang par exemple les faisait dans « Gay Pied » (et ce n’est pas un hasard) du 31 janvier 1991 : « La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle d’en aborder les rivages. »


    • victoria (---.---.19.132) 23 février 2006 14:49

      Promotion de l’homosexualité ou arrêt de l’hypocrisie ? Est-ce-qu’il n’est pas légitime de refuser de souffrir parce que la « société » ne peut pas supporter qu’on ne vive pas selon des codes arbitraires ? Quand va-t-on cesser de s’intéresser à la façon dont les gens vivent sexuellement ? En quoi cela nous regarde-t-il que Pierre, Paul ou Jacques ou Martine ou qui que ce soit soit homo ou hétéro ? L’homosexualité a toujours existé, jusqu’à présent les homosexuels vivaient cela comme une honte, ils n’en ont plus honte et le revendiquent. Et alors, cela empêche les autres de vivre ? En quoi est-ce décadent de coucher avec une personne de son sexe ? Les gens veulent être libres de vivre selon leurs goûts et le bonheur individuel ne veut plus être sacrifié sur l’autel des convenances. Il faudra vous y faire...


  • Brokeass Mountain (---.---.130.69) 23 février 2006 12:47

    Machinchose,

    Je n’ai pas peur. Je vois une civilisation qui meurt, mais je sais qu’on y peut rien. On peut regarder lucidement la réalité en face. Il y a certainement des Romains qui se rendaient compte de ce qu’il se passait dans la période d’effondrement de leur empire. Ils l’auront dit, mais ça c’est fait tout pareil.


    • victoria (---.---.19.132) 23 février 2006 14:56

      Quelle civilisation ? Celle du massacre des Indiens d’Amérique, du trafic d’esclaves, de l’extermination de peuples différents, de l’holocauste, des guerres mondiales...Que regrettez-vous, qu’on cesse de mettre en avant les « valeurs morales » qui ne font que promouvoir l’intolérance envers tout ce qui est différent du modèle recommandé par le pape, l’imam ou le gourou ?


  • Brokeass Mountain (---.---.130.69) 23 février 2006 16:03

    Vous vous interrogez, Victoria : « Quelle civilisation ? Celle du massacre des Indiens d’Amérique, du trafic d’esclaves, de l’extermination de peuples différents, de l’holocauste, des guerres mondiales... »

    Effectivement, puisqu’il se trouve que c’est aussi celle de Newton, celle de Gorki, celle de la conquête de l’espace, celle de Grieg, de Fra Angelico, de l’éradication de la variole, de Cervantès, de l’opéra de Sidney, je vous laisse le soin de compléter la liste en fonction de vos préférences et de vos admirations. A moins que vous la trouviez totalement et définitivement vomique. Après tout, pourquoi pas ? Il y a aussi des gens comme ça dans le grand spectacle du monde.


  • Brokeass Mountain (---.---.130.69) 23 février 2006 16:51

    Vous posez beaucoup de questions Victoria. Maintenant, vous demandez : « En quoi est-ce décadent de coucher avec une personne de son sexe ? »

    Ce qui est décadent n’est pas de coucher avec une personne du même sexe, mais de céder à ses instincts et d’oser revendiquer le droit de céder à ses instincts. D’ici à ce que les pédophiles réclament le même droit, il n’y a qu’un pas, comme le montre l’« ouverture » de Jack Lang. Et de quelques autres signataires de la célèbre pétition publiée par « Le Monde », en 1977 déjà.


    • machinchose (---.---.129.40) 23 février 2006 18:02

      vos commentaires par leurs reactionnaires et répétitives remarques complétement à coté de la plaque et les amalgames plus que douteux que vous essayez desespéremment d’imposer commencent un peu à fatiguer. Et si vous parliez du film ? l’avez vous seulement vu ?

      vous qui tremblez devant tout ce qui n’est pas selon votre bon vouloir.


  • victoria (---.---.19.132) 23 février 2006 18:03

    Ce que vous admirez tant n’est pas incompatible avec la tolérance sexuelle, Michel-Ange qui est un génie était follement amoureux d’un garçon à qui il a écrit des centaines de sonnets, parmi ceux qui ont fait et font la grandeur de la civilisation il y a des homosexuels, cela ne retire rien à leur génie. Cela n’a tout simplement rien à voir. Quant à faire l’amalgame entre l’homosexualité et la pédophilie, il faut avoir un esprit bien tordu et je ne comprends pas que vous osiez le faire, idiotie ou perversité ?


    • machinchose (---.---.129.40) 23 février 2006 18:15

      je crois que ce monsieur a tellement réprimé plein d’instints et ça a du le rendre tellement malheureux qu’ils en veut à ceux qui revendiquent le droit à être heureux selon ce qu’ils sont. Maintenant c’est vraiment dommage d’oublier de parler du film pour répondre à de telles inepties pleines de haine


  • Brokeass Mountain (---.---.130.69) 23 février 2006 19:47

    M. Machinchose,

    Que notre civilisation soit en bout de course n’empêche absolument personne d’être heureux, jusqu’à la veille de l’effondrement auquel on ne peut plus échapper. Votre remarque est donc hors de propos. Par ailleurs, l’événement n’est pas le film, mais bien le thème, névrotique, traité par le film.

    Mme Victoria,

    Encore une question, je vois : « Quant à faire l’amalgame entre l’homosexualité et la pédophilie, il faut avoir un esprit bien tordu et je ne comprends pas que vous osiez le faire, idiotie ou perversité ? »

    Ni l’une ni l’autre. Ce sont les gens de « Gay Pied » qui amalgament les sujets, « tordus », dans leur publication. Et ça ne surprend que les gens peu informés des réalités des déviances.


  • victoria (---.---.19.132) 23 février 2006 20:13

    Brokeback mountain est un film tiré d’une nouvelle. Annie Proulx cite dans une interview les différents courriers qu’elle a reçus, chacun y voit ce qu’il a envie d’y voir, pour moi c’est un film sur l’amour, la passion, une illustration de la souffrance que la société peut infliger aux individus différents mais que malheureusement elle ne peut s’empêcher de voir « déviants ». C’est bien triste pour tous les Jack, Ennis et leurs proches qui font les frais de ceux qui voient dans une société plus tolérante une « civilisation qui meurt ». Toujours les grands mots, les affirmations gratuites, les extrapolations dangereuses. Je pense que ce film ouvre les yeux et qu’à ce titre il est recommandé de le voir.


  • Brokeass Mountain (---.---.130.69) 23 février 2006 20:27

    M.Machinchose,

    Pourquoi tenez-vous absolument que j’aille au cinéma, moi qui n’y vais pour ainsi dire jamais ? Parce qu’il y a un happy end ? On découvre alors qu’un des deux hommes du petit ménage est en réalité une femme travestie ?

    MmeVictoria,

    Vous n’avez décidément rien compris. Ce ne sont pas les faits et gestes des homosexuels qui font la chute d’une civilisation. La décadence est un phénomène global, dont la promotion publique de l’homosexualité n’est, en ce qui nous concerne, à l’aube du IIIe millénaire, qu’un aspect (plus spectaculaire que d’autres) parmi d’autres.


    • axel (---.---.157.3) 24 février 2006 10:10

      Et bien voilà !

      Vous n’avez pas vu le film et vous réagissez à un article sur lui...

      J’aurais tendance à croire que vous êtes à l’affût de tout ce qui vient confirmer votre vision négative du monde. Non vous n’allez certainement pas au cinéma ni ailleurs, tout entier replié sur votre crispation.

      Alors parlons plutôt du film en effet, un film bouleversant tiré d’une nouvelle qui l’est tout autant. Un film toujours à l’affiche dans ma petite ville et ce n’est pas si fréquent plusieurs semaines après sa sortie. Un film qui parle d’amour, de passion, mais aussi de contraintes sociales et de renoncement douloureux et impossible qui empêche littéralement de vivre. Un film inoubliable, un de ceux qui changent votre regard.


    • victoria (---.---.143.94) 26 février 2006 11:51

      Enfin une bonne nouvelle face à l’homophobie dont vous faites preuve.

      SUR LA QUESTION DE L’HOMOSEXUALITÉ, « L’ÉGLISE EST DÉPRIMANTE, PAS ÉVANGÉLIQUE »

      Des prêtres dénoncent l’attitude de l’Église

      Mathieu Perreault

      La Presse

      Un groupe de 19 prêtres catholiques québécois signe aujourd’hui une lettre ouverte dénonçant la position de leur Église sur l’homosexualité.

      Publiée dans les pages Forum de La Presse (page A11), cette lettre affirme que l’Église ne détient pas « la vérité sur l’être humain », et que la nature humaine évolue avec le temps.

      « Nous souhaitons que des chrétiens se mettent à l’écoute de l’expérience de vie de leurs frères et soeurs homosexuels », écrivent les signataires, qui font partie du Forum André Naud.

      Décédé en 2002, le théologien sulpicien québécois André Naud était très critique sur la doctrine de l’infaillibilité papale, particulièrement dans le domaine de la morale sexuelle.

      L’idée d’une lettre ouverte s’est imposée après la prise de position de la Conférence des évêques catholiques du Canada contre le mariage homosexuel, l’an dernier, et la publication par le Vatican, en novembre, d’une directive interdisant aux homosexuels ayant des « tendances profondément enracinées » de devenir prêtres. Le prêtre qui a lancé l’idée est Claude Lefebvre, de la paroisse Saint-Étienne, dans le quartier Petite-Patrie, et frère de l’essayiste catholique Jean-Paul Lefebvre.

      « Il y a beaucoup de prêtres qui pensent comme nous », affirme Raymond Gravel, l’un des signataires, qui a rencontré La Presse dans un café du Plateau Mont-Royal. « Ces dernières semaines, nous avons été contactés par d’autres prêtres qui voulaient signer la lettre mais qui sont arrivés trop tard. D’autres membres du Forum André Naud n’ont pas pu signer parce qu’ils sont vicaires épiscopaux ou enseignants. Ils pourraient avoir des problèmes avec leurs supérieurs. »

      Le père Gravel, âgé de 53 ans et prêtre dans le diocèse de Joliette, intervient souvent dans les médias pour critiquer la morale sexuelle de l’Église. « L’Église est déprimante. Elle n’est pas évangélique. Le jugement de la Cour suprême sur le mariage homosexuel est plus évangélique que le document de la Conférence des évêques. Et la directive sur les homosexuels qui veulent entrer dans les séminaires a déjà fait des victimes. Un candidat à la prêtrise du Nouveau-Brunswick, qui a été écarté par son évêque parce qu’il était homosexuel, m’a récemment contacté. »

      En considérant l’homosexualité comme un « désordre », l’Église encourage l’homophobie, selon le père Gravel. « Je ne sais pas quels médecins conseillent le Vatican, mais on n’y est pas à jour au point de vue scientifique. Dans une retraite diocésaine, nous avons rencontrés un professeur d’université, un psychologue, qui nous a dit que si un médecin considérait l’homosexualité comme une maladie, il fallait qu’il soit dénoncé au Collège des médecins. »

      Le Catéchisme dit qu’il faut accueillir « avec respect, compassion et délicatesse » les homosexuels, et que l’homosexualité peut être innée. Mais le père Gravel considère que cela n’efface pas le rejet des homosexuels. « Si l’Église acceptait les homosexuels comme ils sont, il y aurait moins d’homophobie, et il y aurait moins d’activités sexuelles désordonnées comme on en trouve dans les saunas gais. »

      Autre son de clocheLa Presse lui a aussi demandé son avis sur la lettre d’un autre prêtre, Donald Tremblay, du diocèse de Saint-Jérôme. « Ce qui me déçoit dans cette lettre, c’est qu’elle trompe en feignant l’honnêteté, dit le père Tremblay. Ses signataires mettent de côté un élément très important de Vatican II, l’appel personnel à la sainteté. Tous, nous sommes appelés à être saints dans nos vies, indépendamment de notre orientation sexuelle. Suivre Jésus implique de changer son coeur, de se dépasser soi-même et même de devoir porter sa croix. Jésus a protégé la femme adultère, mais lui a aussi dit : Va et ne pèche plus. L’homophobie est un péché grave. Mais dans la Bible, l’exercice de la sexualité est réservé au contexte du mariage, et cela entre un homme et une femme. L’Église a la responsabilité d’annoncer la vérité du message du Christ. Cette vérité n’évolue pas en fonction d’une culture ou même d’un contexte historique différent de celui d’il y a 2000 ans. »

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  • claudejakiss (---.---.165.30) 23 février 2006 21:07

    J’ai vu le film hier, je l’ai trouvé beau et triste. j’ai passé un bon moment. il n’a pas attaqué ma vision du monde, il n’a pas défendu ma vision du monde. il m’a raconté une histoire. je vais lire la nouvelle.


  • Bettina Soulez (---.---.9.79) 28 février 2006 21:35

    Quelques jours sans pouvoir bloguer et je retrouve cette note criblée d’avis. Je suis abasourdie par la violence ici de certains commentaires. A quoi cela nous mène-t-il ?

    La tolérance s’apprend. Ang Lee a eu raison de créer ce film.


    • machinchose (---.---.129.40) 1er mars 2006 08:47

      et il aurait eu encore plus raison d’en faire un vrai bon film ! Tout cela prouve que le sujet méritait un peu plus de tension et de force


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 28 février 2006 22:27

    Les inquiétudes de Brokenass Mountain sur la promotion massive de l’homosexualité s’ajoutent à une bien longue liste :

    « un ami se marie avec son fiancé dans l’intimité. Qu’il nous soit donné de vivre un peu, ces choses se feront au grand jour, publiées à l’état-civil » (Juvénal, auteur romain)

    « Les sodomites règnent aussi communément aujourd’hui que la simple paillardise il y a cinquante ans » (Condé en 1560)

    « Cette dépravation s’accroît de jour en jour » (le lieutenant de police d’Argenson en 1709)

    « le vice du cul plus à la mode que jamais » (Barbier, 1726)

    « Ce crime devient de plus en plus en vogue » (Mémoires secrets, 1773)

    « une nouvelle race d’hommes, les tantes » (Raspail en 1834)

    « Nos moeurs tournent à la pédérastie » (Proudhon, 1850)

    « l’homosexualité augmente et augmentera » (Raffalovich, 1894)

    « Depuis la guerre, l’homosexualité a réalisé des progrès tout à fait extraordinaires » (A. Got, 1923)

    « augmente actuellement de façon foudroyante » (Nouveau Candide, 1965)

    Cette supposée augmentation semble bien être un mythe durable.


  • victoria (---.---.11.161) 1er mars 2006 09:36

    A tous les homophobes je recommande la lecture de « Comprendre l’homosexualité » de Marina Castaneda. S’informer est quand même ce qu’il y a de plus élémentaire et éviterait de débiter les sottises habituelles sur l’homosexualité, sottises hélas dangereuses. Je pense que Ang Lee a été très courageux de faire ce film, il y a du travail pour sortir les gens de leur ignorance et de leurs préjugés.


    • bettina soulez (---.---.213.204) 9 mars 2006 11:38

      Demian, j’apprécie que vous mettiez l’accent, à votre tour, sur ce symbole du sacrifice abrahamique que j’ai entrevu. J’ai juste voulu le suggérer dans ma note, en espérant qu’il ferait écho chez mes lecteurs. Alors, merci pour vos mots.


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